« La »Rafale, porte-étendard de Renault

Il ne faut jamais être là où on vous attend. Un principe intangible pour qui veut prétendre susciter l’intérêt dans le magma d’une actualité en mouvement perpétuel où les évènements se bousculent.

Par exemple, dévoiler une nouvelle voiture un dimanche. Le faire dans le cadre d’un des plus grands salons aéronautiques du monde. Et lui donner un nom d’avion de combat connu d’à peu près tout le monde. Trois façons de sortir du rang choisie par Renault pour placer sous les projecteurs l’inédite Rafale. Et trois bonnes raisons pour s’y intéresser.

On peut en ajouter une quatrième : la volonté de ne pas abandonner aux marques premium le marché du haut de gamme, délaissé par la plupart des constructeurs généralistes après de coûteux échecs commerciaux répétés ayant échaudé les meilleures volontés. Personne n’a oublié les flops de la Vel Satis et de la Citroën C6. De même, malgré leurs qualités réelles, la dernière génération monospace de l’Espace et les berline et break Talisman n’ont pas rencontré le succès espéré. Une question d’image moins valorisante que celle des marques présupposées haut de gamme alors que la différence de tarifs entre les uns et les autres n’était pas suffisamment incitative.

Renault a choisi de relever le défi avec la Rafale. Pas LE Rafale, l’avion du Groupe Dassault mais un autre engin volant, le Caudron Rafale à moteur... Renault qui s’est illustré en battant des records de vitesse en 1934. Ce Rafale sur roues se présente sous la forme d’un SUV coupé « statutaire » selon la terminologie de Renault, ce qui signifie qu’il en impose par son design, le premier à porter la signature de Gilles Vidal, et ses mensurations sculpturales : 4,71 m de long, 1,86 m de large, 1,61 m de haut, un empattement de 2,74 m et des roues de 20 pouces.

Très « dessinée », autrement dit un peu compliquée, la Rafale Renault exprime ce que le constructeur appelle « son nouveau langage formel ». Elle sort du rang par son pavillon profilé intégrant une lunette arrière très inclinée qui contribue à la fluidité du profil du porte-étendard Renault.

200 ou 300 ch hybrides

Eclairé par un toit en verre panoramique opacifiant de grande taille (1,47 m x 1,12 m) « intelligent », devenant plus ou moins transparent à la demande des occupants, l’habitacle du SUV Coupé joue la carte du luxe et du confort avec des matériaux de qualité, une débauche d’équipements d’agrément et une multitude d’aides à la conduite.

Sans surprise, il hérite du cockpit digital Open-R, partagé avec le nouvel Espace, et de sa double dalle numérique de 12,3 pouces derrière le volant à laquelle est accolée la tablette verticale de 12 pouces en position centrale.

Renault a soigné la présentation avec des ambiances lumineuses personnalisables et un affichage tête haute évolué de 9,3 pouces, la moindre des choses quand on porte le nom d’un avion. Deux exemples parmi d’autres. Pour se plier aux diktats du temps, le cuir a été remplacé par un tissu synthétique « au toucher plus qualitatif que le cuir » promet le constructeur alors que des inserts d’ardoise naturelle et de liège peuvent agrémenter l’habitacle.

En matière d’habitabilité, la Rafale propose un espace intérieur équivalent ou peu s’en faut à celui de l’Espace, en particulier au bénéfice des passagers arrière qui ne devraient pas souffrir de la ligne de toit inclinée. Le volume du coffre, annoncé à 647 l, correspond au standard du segment et devrait se montrer suffisant.

Elaboré sur la nouvelle plate-forme CMF-CD, le SUV coupé dispose d’un ensemble moto-propulseur E-Tech hybride de 200 ch, composé d’un trois cylindres essence thermique 1,2 l de 130 ch auquel sont associés à deux blocs électriques. Un de 50 kW (70 ch) assurant les roulages en mode électrique, l’autre utilisé pour les démarrages du moteur essence et les changements de rapport de la boite automatique multimode exclusive à Renault, issue de la technologie de la F1.

Au total, la Rafale dispose de 200 ch qui ne sont pas de trop pour entrainer les 1 653 kg de la version de base. Renault annonce le lancement ultérieur d’une version hybride rechargeable de 300ch avec un troisième moteur électrique implanté sur le train arrière transformant le SUV français en quatre roues motrices.

Disposant de quatre roues directrices (système 4Control Advance) et de liaisons routières « intelligentes », ce SUV hautes performances permettra d’effectuer la quasi totalité des trajets urbains en mode 100% électrique. Le meilleur des deux mondes... Commercialisation en 2024.