Automobile

Stellantis promet 800 km d’autonomie électrique

Constructeur. La firme au Losange est redevenue le constructeur automobile français n°1 dans le monde avec plus de 1,5 million de véhicules vendus en 2023. Une progression de 9,4%.

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Photo de la plate-forme inédite
Huit modèles du groupe Stellantis, essentiellement des berlines et SUV, disposeront de cette plate-forme inédite d’ici à 2026. (Crédit : DR)

Une plate-forme automobile, ça ne fait pas rêver. Pas très glamour. Même totalement inédite, même concentrant un maximum de haute technologie. Tout le monde est d’accord là-dessus. Sauf, peut-être, les passionnés d’ingénierie... Mais quand on précise que grâce à cette nouvelle plate-forme, en gros le châssis d’une voiture, les voitures électriques sur laquelle elles seront basées pourront accomplir jusqu’à 800 km sans passer par la borne de recharge, le sujet devient nettement plus parlant. L’autonomie reste encore et toujours un des freins majeurs à l’achat d’un modèle 100 % électrique.

Cela en dépit d’une progression significative en seulement quelques années. Dans peu de temps, certains véhicules à batterie pourront revendiquer une autonomie comparable à leurs équivalents thermiques. Pas tous car ce sont les modèles haut de gamme qui en profiteront en priorité. Une éternelle histoire de coûts.

Ce sera le cas avec la plate-forme du groupe STLA Large de Stellantis, destinée à servir de base à des voitures, essentiellement des berlines et des SUV, de 4,76 m à 5,13 m de long avec des empattements entre 2,87 m et 3,07 m et une garde au sol comprise entre 140 et 288 mm. Huit modèles de cinq marques du Groupe en bénéficieront entre 2024 et 2026 : Dodge, Jeep, Alfa Romeo, Chrysler et Maserati. Et donc par déduction pas la moindre Peugeot, DS ou Citroën à court terme.

L’atout majeur de cette plate-forme est sa polyvalence et sa flexibilité. Non seulement, elle peut s’adapter à des voitures de tailles et de catégories différentes mais elle est prévue pour des deux roues motrices (traction ou propulsion) ou intégrale. Elle est aussi susceptible d’accueillir de multiples types de motorisations, en particulier des hybrides rechargeables ou non, même si elle a été conçue spécifiquement pour des modèles 100 % électriques.

La plate-forme de Stellantis se distingue par sa capacité à intégrer des batteries stockant jusqu’à
118 kWh d’énergie, de quoi parcourir jusqu’à 800 km sans passer par la case recharge. Un atout majeur complété par une efficacité de charge de 4,5 kWh par minute et des accumulateurs de 400 et 800 volts susceptibles de permettre de récupérer environ 100 km de marge en cinq minutes sur une borne suffisamment puissante. Ces caractéristiques changent la donne et ouvrent des perspectives nouvelles pour les acheteurs de voitures 100% électriques en estompant leur principal handicap.

50 milliards d’investissement au cours de la décennie

En outre, Stellantis met en avant un niveau de performance ahurissant avec des accélérations capables de ridiculiser les super sportives les plus performantes du marché. Chrono annoncé : deux secondes pour passer de l’arrêt à 100 km/h. Entre les mains d’un conducteur lambda, cela peut se révéler problématique, même avec la panoplie de gardes-fous électroniques dont sont équipés les modèles de ce segment. La maîtrise de telles prestations n’est pas vendue avec la voiture.

Cette plate-forme de très haute technologie est la tête de pont de l’offensive électrique du Groupe Stellantis qui se concrétisera à terme par quatre plates-formes mondiales pour les véhicules à batterie couvrant l’ensemble des segments de marché. Le Groupe dirigé par Carlos Tavarès a prévu d’investir plus de 50 milliards d’euros au cours de la décennie avec un objectif clairement annoncé d’ici 2030 : « 100 % de ventes de voitures électriques à batterie pour les voitures particulières en Europe et 50% pour les voitures particulières et les pick up aux Etats-Unis ».

Stellantis annonce la commercialisation à l’échelon mondial de 48 modèles 100 % électriques d’ici la fin de l’année. En parallèle, le groupe a entrepris d’ouvrir six usines de fabrication de batteries en Europe et en Amérique du Nord pour disposer d’une capacité de l’ordre de 400 GWh. Ces chiffres donnant le tournis sont à l’image de la bataille engagée par les grands groupes automobiles pour s’adapter à l’évolution à marche forcée du marché mondial. Une question de survie.