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La Carsat renforce ses actions de prévention

Santé. Les accidents du travail, maladies professionnelles et accidents de trajet ont reculé en 2021 dans l’ancienne région Midi-Pyrénées. Pour aller plus loin, la Carsat déploie de nouveaux programmes de prévention.

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Photo de Guy Hourriez et Joëlle Traniello
Guy Hourriez, ingénieur conseil régional à la Carsat Midi-Pyrénées et Joëlle Traniello, sa directrice. (Crédit : DR)

Le nombre d’accidents du travail, de maladies professionnelles et d’accidents de trajet a reculé en 2021 sur le territoire de l’ancienne région Midi-Pyrénées. C’est la bonne nouvelle dont s’est fait l’écho Joëlle Traniello, directrice de la Carsat Midi-Pyrénées, une des branches de l’Assurance Maladies, le 9 mars à l’occasion d’un bilan d’activité.

Avec 27 353 événements dénombrés en 2021, les accidents du travail ont ainsi diminué de 5,1% par rapport à 2019, année de référence. Le nombre de maladies professionnelles (1 353 cas dénombrés) a, de son côté, baissé de 11,7%, sachant toutefois que les maladies professionnelles graves continuent de progresser (+5,7%). En parallèle, le nombre d’accidents de trajet (3 497 dossiers recensés) est en recul de 12,5 % sur la même période.

Qui plus est, les accidents de trajet les plus graves diminuent également de 18,7%. Le nombre de décès est passé, lui, de 53 à 45.

Tous sinistres confondus, en 2021, ce sont ainsi 2 501 872 journées de travail qui ont été indemnisées, pour un montant global de 245 512 866 €. Trois secteurs sont particulièrement accidentogènes.

C’est le cas du travail temporaire, activité qui génère le coût le plus important soit plus de 10 M€, loin devant le BTP et le transport routier. La manutention manuelle reste la première source d’accident du travail (44 % des causes), loin devant les chutes.

« L’activité physique des salariés, qu’il s’agisse de se déplacer ou de déplacer des charges génère 76% de la sinistralité quel que soit le secteur d’activité », confirme Guy Hourriez, ingénieur-conseil régional à la Carsat.

S’agissant des maladies professionnelles, c’est dans le secteur sanitaire et médico-social qu’elles sont les plus nombreuses, avec en tête les troubles musculo-squeletti ques (TMS).

Ces derniers représentent du reste 83% des maladies professionnelles prises en charge. Pointe en seconde position le secteur du BTP, avec de nombreuses lombalgies et TMS.

Sur le plan des accidents de trajets, cette fois, l’intérim est également un gros pourvoyeur, devant la restauration rapide et l’industrie aérospatiale, compte tenu de l’importance des effectifs dans ce secteur.


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S’agissant des décès, dont le nombre a fort heureusement baissé, ils sont liés, indique la Carsat dans son bilan d’activité, pour 58 % à un malaise, « un phénomène qui explose, pointe Guy Hourriez. Et à propos duquel, à partir de 2023, la Carsat va lancer un programme spécifique pour comprendre le lien, s’il existe, entre le travail et la survenue de ce malaise ».

Les trajets sont l’autre grande cause de décès (19%). L’analyse de la sinistralité permet à la Carsat de mener des actions de prévention ciblées. Elles mobilisent 34 préventeurs au sein de la caisse.

9 000 actions ont ainsi été conduites en entreprise en 2021. « Nous concentrons nos actions sur certains types d’entreprise ou thématiques, tels les TMS. Nous avons ainsi ciblé 200 entreprises auxquelles nous proposons des outils et démarches à mettre en oeuvre. »

L’utilisation de produits chimiques et les chutes sont également visées. « Plus globalement, poursuit l’ingénieur- conseil, notre mission est de rendre autonome les entreprises dans leur démarche de prévention. Pour ce faire, nous formons des personnes relais au sein des entreprises qui acquièrent des compétences pour mettre en place, avec le chef d’entreprise, les démarches les plus efficaces. »

Un accompagnement par la Carsat qui peut aller jusqu’à trois ans. Pour rendre ses actions de prévention plus efficaces, la Carsat fait évoluer ses méthodes.

Ainsi dans le BTP, elle cible désormais non plus les entreprises mais les donneurs d’ordre de telle sorte que « dans le projet soit intégré le fait que, parmi les entreprises qui vont réaliser les travaux, les mieux disant en termes de prévention soient privilégiés. Cela permet de démultiplier nos actions. »

La Carsat dispose de leviers financiers pour encourager la mise en place d’action de prévention.

Elle distribue 11 subventions nationales ainsi que des subventions locales qui ciblent les locaux d’activité, les opérations de chargement et de déchargement et les nuisances sonores. La Carsat Midi- Pyrénées s’est vue confier une enveloppe de 4,8 M€ pour accompagner les entreprises de moins de 200 salariés.