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Amandine Migneaux

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Amandine Migneaux
Amandine Migneaux a su apporter à la PME familiale de 48 salariés sa connaissance de la communication mais aussi de la gestion du personnel. (Crédit : PR)

« C’est mon père qui m’a transmis les valeurs du travail et l’envie d’entreprendre en allant toujours de l’avant et en faisant progresser les affaires », narre Amandine, ainée d’une fratrie de trois enfants qui s’est rapidement orientée vers des études commerciales.

« Après mon baccalauréat, je me suis engagée, à partir de 2007, dans un parcours de cinq ans à Reims Management School (aujourd’hui Neoma Business School). Après trois premières années au cours desquelles je suis restée en études au sein de l’école de commerce marnaise, pour décrocher un Master 1, j’ai ensuite rejoint l’INSEEC à Paris afin d’obtenir un Master 2 communication et publicité en me spécialisant dans l’évènementiel et le cross-média », indique celle qui a passé sa jeunesse à Arreux (08).

DIX ANS AU SEIN DU GROUPE « aufeminin »

Sa carrière professionnelle commence en octobre 2012 au sein du groupe de média numérique « aufeminin » où elle est embauchée comme chef de projet digital pour les opérations spéciales.

« Cette société possédait alors deux sites internet « aufeminin.com » et « marmiton.org ». Intégrée à l’équipe commerciale, je suivais la commercialisation et la mise en place des campagnes publicitaires des clients et la gestion des chaînes Youtube. Après avoir démarré en bas de l’échelle, j’ai pu, durant une décennie, évoluer au milieu de cette sphère digitale en profitant des opportunités proposées par un groupe coté en bourse. J’ai donc gravi les échelons en dirigeant une équipe de sept chefs de projets, en devenant manager du staff commercial des annonceurs au sein de la régie publicitaire et directrice du pôle commercial féminin et parenting tout en devenant maman entre-temps ! »

Au fil des années, auféminin a en effet acquis différents médias comme le premier site culinaire français Marmiton, le site de santé allemand Onmeda, le site parental anglais Netmums et l’Américain Livingly Media. Tout cela avant d’être absorbé à 100 % en 2019, par TF1, suite à une offre publique de rachat.

« À partir de là, nous avons travaillé pour une bonne dizaine de sites internet dont Doctissimo, Paroles de Mamans ou My Little Paris tout en diversifiant et étendant nos activités autour des réseaux sociaux, des influenceurs et de l’évènementiel ».

Amandine Migneaux bouclera ce brillant parcours pour deux groupes, leaders dans leurs secteurs, en dirigeant huit mois les secteurs beauté, mode, puériculture, jouets, entretien, déco et culture au sein de l’écosystème d’Unify Group en région francilienne. Elle accompagnera alors des marques sur leurs prises de parole digitale.

PRIORITé à LA PME FAMILIALE

Après ces dix ans passés à aufeminin et chez TF1 dans un métier qui lui plaisait et dans lequel elle maîtrisait totalement son sujet, la Carolomacérienne de 33 ans s’est questionnée sur son avenir. Elle a alors pris le risque de revenir dans les Ardennes, bien loin de l’agitation parisienne, pour aider son père à la tête d’une entreprise familiale en plein essor.

« Cela aurait été tout de même dommage de ne pas apporter ma contribution et mes compétences à la société familiale au moment où elle se préparait à lancer un nouveau concept, avec un magasin de produits locaux plus étoffé et la création d’un restaurant. »

« Et même si je n’avais aucune connaissance tant dans le milieu de la boucherie-charcuterie et de la salaison que de la restauration, j’ai fini par sauter le pas. Et le 1er avril 2020, ça ne s’invente pas, j’ai opté pour ce choix que je ne regrette pas ».

En tant que responsable du marketing et de la communication, la jeune femme a apporté son dynamisme et a aidé au développement et à la visibilité d’une enseigne qui, en dépit du Covid et de la baisse de l’activité avec les professionnels, a réalisé durant cette période délicate plus de 81% de son chiffre d’affaires en se réorientant vers les particuliers via la vente directe aux consommateurs.

« Cela a conforté mon initiative d’autant que malgré l’augmentation du coût des emballages et des transports et les négociations tendues avec la grande distribution, nous sommes parvenus ensemble à assurer la rentabilité de l’affaire et à négocier, avec réussite, ce tournant important de la vie de l’entreprise. C’est pour moi un challenge différent mais motivant. »

À LA TETE DE 48 SALARIES

Forte de ses expériences passées, Amandine Migneaux a même étendu son registre en assurant la gestion du personnel, l’établissement de contrats de travail, le recrutement de nouveaux employés et le management des équipes.

Car au terme d’un investissement de 1,7 million d’euros, « Aux saveurs d’Ardennes » vient de connaître un fort développement. Reprise en 2006 par Didier Villemin, ancien boucher-charcutier à Tournes, cette salaison est passée en l’espace de 16 ans et au fil de son évolution de trois à 48 salariés. Elle a récemment agrandi son magasin (passé de 40 à 350 m²) et complété son offre en créant le restaurant « La grande tablée ardennaise » qui depuis son ouverture, en septembre 2022, ne désemplit pas avec 70 à 80 places assises. Cette extension s’est accompagnée d’un changement d’organigramme puisque Didier Villemin est désormais aidé de sa fille et de son gendre, Jordane Migneaux. La salaison boucherie-charcuterie « Aux Saveurs d’Ardennes » réalise désormais 4,2 millions d’euros de chiffre d’affaires.

« L’univers et les animations que l’on propose au public et à nos clients avec ce nouveau concept suscite la satisfaction générale. Et puis ce restaurant est la vitrine des producteurs ardennais qui travaillent souvent dans l’ombre et mettent ainsi en avant leur savoir-faire », conclut Amandine Migneaux, satisfaite du lancement du restaurant et qui attend beaucoup de la belle saison avec sa terrasse extérieure et son brasero.