Jean-Philippe Guyot
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Jean-Philippe Guyot

De l’énergie à revendre.

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Depuis le 1er janvier, Jean-Philippe Guyot est le nouveau président du réseau entreprendre Bourgogne. La suite logique d’une aventure entrepreneuriale née en 2019 dans le mâconnais, un territoire sur lequel il a su s’impliquer, au service des entrepreneurs. (Crédit : Réseau entreprendre Bourgogne)

Fraîchement élu président du Réseau entreprendre Bourgogne, Jean-Philippe Guyot poursuit son objectif de transmettre son énergie d’entrepreneur engagé à de nouveaux porteurs de projets désireux de créer leur activité et par ricochet de l’emploi. «  Quand je rencontre quelqu’un et qu’il m’émerveille par ses savoirs, sa capacité à entraîner, à innover ou que sais-je, j’aime bien capter son savoir, l’expliquer et voir en quoi ça peut faire grandir l’organisation dans laquelle je suis, confie-t-il. La puissance de la rencontre, c’est peu ou prou la thématique que j’ai voulu mettre en avant avec ce nouveau mandat au sein de Réseau entreprendre Bourgogne  ».

Jean-Philippe Guyot est arrivé dans le mâconnais en 2004. Né à Épernay, dans la Marne, il a toujours vécu à Paris lorsqu’il n’était pas au Maroc ou encore aux États-Unis. Père de quatre enfants, sa carrière dans l’industrie a parfois pu lui mener la vie dure  : «  Une vie parisienne mouvementée, avec ma femme, avocate, qui n’a jamais exercé, restant s’occuper d’élever nos quatre enfants.  » De ses débuts aux Ciments français, il a rapidement intégré Saint Gobain, une entreprise qui l’a marqué.

«  C’est une boîte qui vous donne énormément de responsabilités pour peu que vous en vouliez, au point de changer de travail tous les six mois, tout en conservant celui que vous aviez avant, témoigne-t-il. J’avais coutume de prendre un stabilo pour surligner sur les feuilles de nomination la mention “in addition to” et j’ai ainsi été nourri par un changement régulier de périmètre. Je travaillais comme un cinglé... J’ai été au comité de direction France puis au comité de direction Europe puis au comité de direction monde. À chaque fois sans quitter pour autant le comité précédent  !  ». Son pêché mignon  ? L’amour du manufacturing. «  J’ai choisi l’industrie pour du concret. J’ai besoin de produits physiques, j’ai besoin de toucher, de voir... Je voulais du concret et c’est ce que j’ai rapidement retrouvé en “province”, avec le “bon sens paysan” que j’avais coutume d’utiliser dans les usines que j’ai eu à gérer.  »

L’aventure entrepreneuriale en famille

Chassé à de nombreuses reprises, il a finalement accepté de tenter l’aventure du haut de ses 34 ans, en reprenant la direction générale de deux PME en Saône-et-Loire. «  La dernière entreprise que j’ai côtoyée était une PMI familiale. J’y ai tout fait. J’en ai été le patron pendant 17 ans, avec la totale confiance de son capitaine d’industrie. Ma seule condition était de ne pas perdre le contact avec mes équipes (69 collaborateurs) et les clients  », se souvient-il. De l’énergie, il en déborde et il n’hésite pas à la transmettre à ses collaborateurs.

«  La performance, c’est des moyens multipliés par de l’énergie. Dans les PME on manque bien souvent de moyen mais on a de l’énergie et j’aime donner la mienne à mes collaborateurs.  »

«  Pour moi, la performance, c’est des moyens multipliés par de l’énergie. Dans les PME on manque bien souvent de moyens mais avec de l’énergie, et j’aime donner la mienne à mes collaborateurs, on est d’autant plus performants. J’ai eu des équipes que j’aurais amenés sur la Lune. Nous avons doublé pour l’une des entreprises et triplé pour l’autre le chiffre d’affaires en allant chatouiller les leaders mondiaux. On a été le poil à gratter de la profession avec beaucoup d’innovation, des brevets, une singularité dans la pensée, etc.  », s’amuse-t-il, sourire aux lèvres.

Entrepreneur engagé

En 2019, Jean-Philippe Guyot décide de se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat en rachetant une entreprise  : «  C’est avant tout un projet de famille parce que mon épouse, qui n’avait jamais travaillé dans son domaine, avait aussi des fourmis dans les jambes et commençait à s’inquiéter du nouveau cycle dans lequel elle rentrait, sans aucun enfant à la maison, les quatre étant partis faire leurs études à Besançon, Reims, Dijon ou encore Lyon. Je l’ai donc associée à ce projet de reprise et nous travaillons ensemble aujourd’hui dans le rachat de cette entreprise.  » À Mâcon, Baekelite fournit aujourd’hui des équipements au monde du béton préfabriqué et travaille sur l’étanchéité et l’accessibilité des réseaux souterrains, avec une croissance annuelle de plus de 25 % et une dizaine de collaborateurs.

«  J’ai rapidement voulu me nourrir et pour me nourrir, je me suis tourné vers l’extérieur.  » Président d’un syndicat professionnel pendant 10 ans, d’une fédération européenne ou encore d’un club APM à Paris, Jean-Philippe Guyot a aussi animé un club de chefs d’entreprise faisant du mécénat culturel et sportif sur Mâcon. Il a rapidement rejoint Réseau entreprendre Bourgogne pour développer la présence en Saône-et-Loire. «  D’abord membre puis président du comité d’engagement, c’est donc assez naturellement que j’ai accepté de prendre la suite de Franck Béguin, explique-t-il. C’est une association qui est bien évidemment ancrée historiquement en Côte-d’Or, mais nous souhaiterions développer les autres départements en trouvant les bons relais dans l’Yonne, la Nièvre et la Saône-et-Loire, en accompagnant toujours plus de projets et en faisant connaître au plus grand nombre l’association  ».

Si le nouveau président a déjà pris rendez-vous pour rencontrer l’ensemble des acteurs du territoire, il espère pouvoir intégrer de nouveaux membres avec une volonté, transmettre.