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Aéroport de Dole-Tavaux : Il est temps de faire atterrir les vieux messieurs !

Investissement. Il y a un mois, un aréopage de « grands élus » – ou plutôt d’élus de grandes collectivités – mettait en scène un soutien inconditionnel à l’aéroport de Dole Tavaux, qui survit sous perfusion financière des collectivités depuis des années. En vérité, le soutien affiché est surtout « de principe » - les élus ayant prudemment évité de parler d’argent ! – et politique, ciblant tout particulièrement la présidente de Région, fort heureusement imperméable aux rêves de grandeur de ces messieurs.

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Photo d'aéroport
(Crédit : Freepik)

Les arguments les plus saugrenus ont été avancés : il s’agit d’enrayer la baisse démographique de notre région (sic), de desservir des événements de portée mondiale comme… la Percée du Vin Jjaune, d’accueillir des Canadair (sérieux ? ils sont aujourd’hui tous à Marignane !), de DE-SEN-CLA-VER notre territoire ! Le grand mot est lâché !

Ridicule, non ? Belfort, Besançon, Dole ou Dijon se trouvent à moins de deux heures des aéroports internationaux de Lyon, Bâle-Mulhouse ou Genève. Et Dijon, le centre du monde donc, est idéalement desservi par le TGV et par plusieurs autoroutes. À l’heure où l’État cherche des milliards et annonce des coupes budgétaires historiques, à l’heure où les collectivités territoriales – départements en tête – pleurent misère, prétendant ne plus pouvoir faire face à leurs compétences obligatoires, comme l’aide sociale à l’enfance ou l’entretien des collèges, est-il raisonnable de continuer à subventionner des vols low-cost vers Porto ou Marrakech, pour le plus grand profit de Ryanair… qui est le principal utilisateur de la plate-forme de Tavaux ?

Les sommes en jeu ne sont pas négligeables. La « renaissance » de l’aéroport de Dijon-Longvic, un échec piteux, aura coûté 25 M€ ; la survie de celui de Tavaux a déjà englouti 38 M€ depuis 2008…Alors, stop ou encore ? Poser la question, c’est y répondre !

L’avion est le plus polluant des moyens de transport : il l’est 40 fois plus que le train. Et il n’est utilisé que par une minorité de nos concitoyens. Détaxation du kérosène, financement en investissement et en fonctionnement, soutien aux compagnies… Comment enrayer le changement climatique si on continue à justifier par des arguments d’un autre âge que rien ne change, tout continue comme si de rien n’était ?

Les Écologistes de Bourgogne et de Franche-Comté apportent leur soutien à la présidente de Région, face aux exigences injustifiables des promoteurs de l’aéroport de Dole-Tavaux, incapables d’actualiser leur logiciel. Et l’encouragent à aller plus loin en mettant fin au soutien public aux aéroports en Bourgogne Franche-Comté.