Champagne / In Vino

Nouveau record aux Hospices

163e Ventes des vins des Hospices de Beaune. Avec un résultat marteau de 23.279.300 euros, cette édition 2023 est la deuxième meilleure vente de l’histoire des Hospices civils de Beaune. Les recettes sont destinées au fonctionnement et à la modernisation des structures de l’établissement hospitalier, qui représente un millier de lits.

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Photo d'Olivier Poelaert, Michel Cymes et Thierry Lhermitte
De gauche à droite : Olivier Poelaert, propriétaire du château de Couches (71) qui a ravi pour 350.000 euros la pièce des Présidents avec les parrains de cette 163e Vente des vins des Hospices de Beaune : Michel Cymes et Thierry Lhermitte. (Crédit : JDP)

Il est 17h15 quand le marteau tenu par Michel Cymes tombe : la pièce de charité, dite « pièce des Présidents » de cette 163e Vente des vins des Hospices de Beaune part à 350.000 euros, après une vente (mollement) animée par le médiatique médecin et l’acteur Thierry Lhermitte au profit du bien vieillir.

On est très loin du record de l’année 2022 (810.000 euros) et de 2021 (800.000 euros) - ce dernier d’autant plus méritoire qu’il clôturait une année historiquement basse en termes de volume.

Alors que les regards se tournaient vers Albéric Bichot, habituellement super enchérisseur, c’est Olivier Poelaert, propriétaire du château de Couches en Saône-et-Loire qui repart avec la pièce de Mazis Chambertin grand cru qui constituait cette année la Pièce de Charité.

  • Photo de Jasper Morris et Jeannie Cho Lee
    Jasper Morris et Jeannie Cho Lee : le Master of wine britannique laisse place à la première Master of Wine d’Asie comme consultant pour la maison Sotheby’s de la Vente des vins des Hospices de Beaune. (Crédit : JDP)
  • Photo des commissaires priseurs de la société Sotheby's
    800 acheteurs du monde entier, dans la salle mais aussi au téléphone ou en ligne, se sont affrontés sous le marteau des trois commissaires-priseurs de la société Sotheby’s. (Crédit : JDP)

Un coup de maître inespéré et un coup de pub pour le vignoble du Couchois, racontait-il tout heureux quelques minutes après l’adjudication : « Je défends une AOC qui s’appelle les Côtes du Couchois. Or il fallait faire un coup d’éclat... et quel meilleur coup d’éclat que de ravir la Pièce des Présidents ! C’est fou, mais j’aime bien les trucs fous ! »

Ce millésime aura été celui de toutes les surprises : la vigne extraordinairement généreuse a forcé les équipes des Hospices à un tri drastique, jusque sur les tables de tri à la cuverie - « Il a fallu limiter les ardeurs de nos vignes, anormalement vaillantes » a confié le matin la régisseuse des Hospices, Ludivine Griveau - et ce sont finalement 753 pièces qui ont été soumises aux acheteurs : des blancs « d’une grande pureté, avec de l’équilibre », des rouges « avec un toucher de tanin qui représente le millésime, des fruits purs, de l’élégance et de la netteté, des vins avec un fort enracinement dans leurs appellations ».

Sacré Bâtard-Montrachet !

Après un départ sur les chapeaux de roues, une première baisse des prix est constatée, pente douce avant la vente de la pièce de charité... le reste de la soirée fera vivre aux spectateurs comme aux acheteurs des montagnes russes émotionnelles : le Corton Charlemagne grand cru cuvée Roi Soleil dévisse, quand les cinq pièces de Bâtard-Montrachet grand cru Dame de Flandres explosent les records, les trois dernières pièces atteignant 350.000 euros : c’est autant que la pièce de charité !

Les 25 pièces de Mazis Chambertin grand cru Cuvée Madeleine Collignon qui avaient fait frémir les vendeurs dans la salle partent à un rythme effréné, accusant malgré un prix moyen à 130.000 euros une baisse en regard de 2022 ; quand les six pièces de beaune premier cru Clos des Mouches affichent eux 10% de hausse...Finalement, le résultat marteau en fin de vente s’affiche à 23.279.300 euros, explosant le record de la deuxième meilleure vente des Hospices qui datait de 2018 (13, 969 millions d’euros).

Rappelons que les Hospices de Beaune ne disposent pas de dotations publiques : le budget repose sur des dons, legs, et donc le résultat de cette Vente particulière. L’établissement a prévu notamment dans ses travaux le construction d’un bâtiment de 16.000 mètres carrés qui accueillera divers services (médecine, gériatrie, pédiatrie, cardiologie...) et la reconstruction de l’hôpital de Seurre dont le coût est évalué à 25 millions d’euros.