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Bientôt une compagnie « Air Nevers » ?

Transport. Après les Flying doctors, Denis Thuriot, Maire de Nevers et Président de Nevers-Agglomération veut faire de l’aéroport de Nevers un aéroport d’expérimentation et de proximité.

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Photo d'Olivier Galzi et Denis Thuriot
« Après avoir développé les Flying Doctors avec Olivier Galzi, vice-président d’EDEIS, Denis Thuriot veut désormais faire de l’aéroport de Nevers un aéroport de proximité et d’expérimentation ». (Crédit : JDP)

Quelle est la situation de l’aéroport de Nevers ?

Il y a sept ans, le conseil départemental et la ville ont repris la gestion à la CCI qui s’en occupait depuis 80 ans, avec une perte chronique de 180.000 euros. L’entrée de Nevers Agglomération et de la région Bourgogne Franche-Comté a permis d’atteindre l’équilibre par un investissement à parts égales 260.000 euros dans les investissements 240.000 euros dans le fonctionnement. La présidence est tournante, mais comme la région n’a pas souhaité l’assurer, nous avons une certaine liberté pour faire avancer.

Avec les Flying Doctors, un pont aérien entre Dijon et Nevers pour assurer la venue de médecins au CHU Pierre-Bérégovoy, quels enseignements avez-vous tiré pour l’aéroport ?

Nous explorons de nouveaux schémas avec des avions peu polluants ou pas polluants : électriques, à hydrogène. On ne fera pas voler un 747 électrique mais pour des plus petits modèles, Nevers a tous les atouts d’un territoire d’expérimentation. Avec les Flying Doctors, il n’est possible de transporter que des médecins. Mais le CHU de Dijon est prêt à envoyer plus de médecins s’il y a plus de rotations. Les internes sont prêts à venir la semaine entière.

Nous réfléchissons avec Olivier Galzi (vice-président d’Edeis, NDLR) à des avions quatre places, mais avec plus de rotations et ouverts aux voyageurs privés pour faire baisser les coûts. Nous avons aussi l’ambition de créer une base de drones de transport. Les petites villes et les territoires ruraux, pour des questions de sécurité, sont plus adaptés à ce type d’appareils.

Peut-on imaginer demain des vols réguliers depuis Nevers ?

Nevers est un aéroport de proximité. Je suis en discussion avec une compagnie aérienne pour créer une compagnie « Air Nevers » avec plusieurs rotations par semaine et deux aller-retours à Dijon par jour. On a besoin de plus de souplesse et de flexibilité.

Entre Dijon et Nevers, il y a un véritable enjeu. Le train est loin d’être performant. On réfléchit aussi à des lignes particulières, comme avec Lourdes où deux millions de pèlerins visitent la grotte, quand à Nevers 200.000 visitent Sainte-Bernadette ou des vols éphémères, l’été pour aller en Corse par exemple. Notre atout est que Nevers peut accueillir des avions jusqu’aux ATR 72 (72 places, ndlr).

Quels sont aujourd’hui les investissements nécessaires pour développer cet aéroport ?

Pour mettre en place des lignes plus importantes, il nous faut un courtier en transport aérien. Il faut aussi que nous puissions avoir des avions en stationnement à Nevers, car ce qui coûte cher, c’est de les faire venir. Après, il faut trouver l’équilibre financier, évaluer le marché. Je crois que le développement passera par un partenariat public-privé sur le modèle du circuit de Nevers-Magny-Cours. Nous devrions pouvoir développer les petites lignes d’ici la fin du premier semestre. Pour que Nevers devienne un aéroport de départ, il va encore falloir étudier le modèle à construire.