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Innovation, la région à la traine ?

Start-up. Dans sa deuxième édition de l’observatoire des startups, PME et ETI industrielles innovantes françaises, Bpifrance met en lumière les données de chaque région. La Bourgogne Franche-Comté reste à l’arrière mais porteuse de projets.

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Photo de Stéphane Clerget
Stéphane Clerget se montre optimiste vis-à-vis des projets d’industrialisation des startups à venir en 2024. (Crédit : Bpifrance)

Sur les 2 170 startups françaises labellisées deeptech, 44 se situent en Bourgogne Franche-Comté tandis que sur les 2 523 startups à vocation industrielles seules 3% ont leur siège dans la région. Selon le dernier rapport de l’observatoire des startups, PME et ETI industrielles innovantes françaises de Bpifrance, en 2023, les jeunes pousses locales ne sont que trois sur 235 à avoir réussi une levée de fonds pour un montant total de quatre millions d’euros, soit le plus faible total enregistré dans l’Hexagone.

« Il faut rapprocher ce chiffre du poids économique régional. Nous avons beaucoup de startups dans la deeptech mais aucune n’a réalisé de grosse levée » explique Stéphane Clerget, délégué innovation régional de Bpifrance, qui complète : « Il y des projets de levée en 2024 mais ce ne sont pas forcément de grosses opérations. » Et bien qu’Inocel viennent de lever 64 millions d’euros pour industrialiser ses piles à hydrogène à Belfort, le siège de la startup la placera à Grenoble dans l’édition 2024. Les startups locales s’illustrent dans d’autres secteurs. « Environ la moitié des acteurs de la deeptech régionaux se situent dans la biotech, la medtech et la santé. »

De la startup à l’industrie

L’observatoire dresse aussi le portrait des sites industriels inaugurés par des startups en 2023. Crossject et Losanje ne suffisent pas à classer la région dans le haut du tableau. « Nous devons réindustrialiser grâce à l’innovation. Bpi cherche à accompagner les entreprises pour comprendre et lever les freins, qu’ils soient financiers ou liés à une méconnaissance. » Stéphane Clerget précise toutefois que plusieurs projets verront le jour en 2024 comme celui de Jimmy au Creusot avec ses générateurs thermiques nucléaires et d’autres encore confidentiels. « Je pense surtout à des projets de startups bourguignonnes qui donneront lieu à des sites en Bourgogne Franche-Comté. »

En complément, Bpifrance dispose d’une nouvelle capacité d’intervention dans le cadre du PUI, pôles universitaires d’innovation, afin de financer des chercheurs en laboratoire, essentiellement sur de la deeptech. « Nous avons jusqu’à 120 000 euros pour accompagner la recherche d’un CEO, trouver des investisseurs, mener une étude de marché, garantir la propriété industrielle… Nous voulons inciter les chercheurs à créer des startups. »

Convaincu qu’un mouvement de fond s’opère, Stéphane Clerget rappelle, qu’en région, Bpifrance a engagé 3,5 millions d’euros sur la deeptech en subventionnant ou en délivrant des avances remboursables pour que les startups se développent. « Nous avons financé l’innovation à hauteur de 50 millions en 2023, que ce soit à travers France 2030 ou sur le fonds régional innovation. »