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Le Doubs : locomotive démographique de la Bourgogne Franche-Comté

Démographie. Jeudi 28 décembre, l’Insee conviait la presse à la présentation des populations légales 2021 de Bourgogne Franche-Comté.

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Carte de l'évolution annuelle moyenne de la population
(Crédit : Insee, Recensements de la population)

Au 1er janvier 2021, la Bourgogne-Franche-Comté compte 2.800.194 habitants. Cela représente 4,3 % de la population de France métropolitaine. Entre 2015 et 2021, la population en BFC baisse légèrement (elle augmente en France métropolitaine) alors qu’elle continuait à augmenter entre 2010 et 2015 (voir carte). Ce retournement est la conséquence d’un solde naturel déficitaire. Le vieillissement de la population conduit à un nombre de décès supérieur à celui des naissances. Le déficit naturel se conjugue à un solde migratoire négatif depuis une dizaine d’année.

Entre 2015 et 2021, le Doubs (547.096 habitants, +0,3 %) et la Côte-d’Or (535.503 habitants, +0,2 %) sont les deux seuls départements de la région à gagner encore des habitants. Ils le doivent notamment à un solde naturel toujours positif grâce à la jeunesse de leur population. La croissance démographique du Doubs (+10.137 habitants), supérieure à celle de la Côte-d’Or (+2.356 habitants), est comparable à la moyenne nationale.

« Si les tendances démographiques se maintiennent, le Doubs, véritable locomotive démographique régionale, pourrait dès l’an prochain dépasser la population de la Saône-et-Loire - qui avec 549.288 habitants perd 0,2 % de sa population entre 2015 et 2021 - et ainsi devenir le département le plus peuplé de BFC. Les raisons se trouvent en partie dans une métropole bisontine dynamique (+4.678 habitants) qui attire son lot d’étudiants, mais c’est surtout les intercommunalités proches de la frontière Suisse qui poussent la démographie du département et en premier lieu Pontarlier, qui connait un fort dynamisme démographique : +1 %, soit trois fois la croissance démographique de la France. »

« La ville bénéficie notamment de l’installation de nouveaux arrivants qui ne tardent pas à former des familles, appuie Bertrand Kauffmann, directeur régional de l’Insee BFC. Même si la population continue d’augmenter à Dijon (+5.543 habitants pour Dijon Métropole) et dans la plupart des intercommunalités alentour, en Côte-d’Or, les soldes naturels et migratoires sont dégradés. L’attractivité lié à l’arrivée des étudiants ne s’inscrit pas dans la durée. En effet, la métropole dijonnaise peine à les retenir au-delà de BAC+3, BAC+4. Ces derniers poursuivent leur carrière, et font des projets d’enfants, à Paris, en Occitanie ou en Auvergne-Rhône-Alpes ».

Baisses et emploi

Dans le Jura (258.555 habitants, -0,1 %), où Dole gagne des habitants et en Haute-Saône (234.296, -0,2 % habitants), la population baisse modérément et sur un rythme continu. La baisse s’amplifie, en revanche, dans l’Yonne (333.385 habitants, -0,4 %). « Cette décroissance très forte traduit le manque d’attractivité de ce département en termes d’emploi, ainsi que le vieillissement de sa population », précise Nicolas Bourgain, chargé d’études à l’Insee BFC.

« Dans l’Yonne, Auxerre et Sens gagnent encore des habitants, en lien avec la proximité de l’Île-de-France, mais là aussi le phénomène est à la baisse », ajoute Bertrand Kauffmann. Le Territoire de Belfort continue de perdre des habitants à un rythme relativement rapide entre 2015 et 2021 alors qu’il en gagnait entre 2010 et 2015. Le Grand Belfort perd ainsi 4.400 habitants. Même si Mâcon profite toujours du dynamisme d’Auvergne-Rhône-Alpes, la Nièvre, avec 202.417 habitants (-9.930 entre 2015 et 2021) connaît une décroissance démographique depuis plus d’une cinquantaine d’années, désormais parmi les plus importantes de France avec la Martinique, la Haute-Marne et la Meuse. Nevers Agglomération perd notamment 2.055 habitants.