Collectivités

Les acteurs économiques sont inquiets

Conjoncture. Le Préfet Yves Séguy a rassemblé jeudi 1er février les principaux acteurs économiques du département pour des petits-déjeuners de travail. Ils ont été unanimes : les voyants sont passés à l’orange !

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Photo de Clarisse Maillet, Denis Guigue, Toni Spinazze, Patrick Revoyre et Éric Pierron
À l’instar de Clarisse Maillet (présidente CPME), Denis Guigue (président CAPEB), Toni Spinazze (président UNEP), Patrick Revoyre (président UMIH) et Éric Pierron (président FFBTP), tous les syndicats professionnels partagent la même analyse sur le ralentissement de l’économie. (Crédit : DR)

Actualité oblige, il a d’abord été question du blocage des autoroutes par les agriculteurs. Mais hormis quelques décalages de livraison et l’inquiétude des restaurateurs sur l’approvisionnement pour la Saint-Valentin, les impacts sont quasi nuls pour l’instant.

Les véritables soucis sont ailleurs, dans un ralentissement économique qui n’est plus une simple hypothèse. « On est sur une ligne de crête » pense le préfet, mais la bascule semble s’opérer du mauvais côté : le chômage est reparti à la hausse, les taux d’intérêt sont élevés et l’inflation toujours là.

L’une des premières causes de cette situation est l’arrêt des dispositifs créés pendant la Covid, et le remboursement des PGE (prêts garantis par l’État) qui avaient différé l’issue fatale pour les entreprises fragiles. « On s’attend à des licenciements, des fermetures », reconnaissent les services de la préfecture.

Quand le bâtiment ne va pas…

Les rentrées de TVA, en baisse au dernier trimestre, témoignent de ce ralentissement. Dans le bâtiment, la réduction de l’activité est « supérieure dans la région à la moyenne nationale, regrette le président de la CAPEB 71, Denis Guigue, les carnets de commandes sont en baisse, les demandes de permis de construire ont chuté de 25 % et il n’y a plus de ministre du logement ! » Il en appelle à une simplification des procédures pour accélérer le lancement des chantiers. La Fédération Française du Bâtiment, par la voix de son président Éric Pierron, a dénoncé l’inefficacité du dispositif MaPrimeRénov’ et la complexité pour les entreprises d’être labellisées RGE (d’ailleurs passées de 45.000 à 40.000).

Dans l’hôtellerie, c’est encore la crise des vocations qui perturbe le secteur. Sur le contexte mâconnais, Patrick Revoyre, président de l’UMIH, est préoccupé par l’ouverture prochaine de trois hôtels soit 250 nouveaux lits, « c’est trop pour le secteur ». Et de dénoncer par ailleurs l’explosion des Airbnb au centre-ville de Mâcon.

Autoentrepreneurs dans le viseur

Les oreilles des autoentrepreneurs ont dû siffler jeudi matin. Dans tous les secteurs ou presque, ils sont accusés de créer une concurrence déloyale. « Dans le bâtiment, il y a environ 1.800 à 2.000 autoentrepreneurs avec un CA de 7.000 à 7.500 euros par trimestre. Ils peuvent proposer des tarifs 30 à 40 % moins chers que les entreprises traditionnelles. Ce statut devrait être temporaire », plaide Denis Guigue.

Laurent Mazoyer, représentant de la chambre des métiers et coiffeur de son état, partage la même analyse pour son activité. Il signale par ailleurs que les commerçants ont connu un mois de janvier « catastrophique ». Enfin dans le secteur de la métallurgie, on dénonce aussi un fort ralentissement pour les sous-traitants de la filière nucléaire.