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Surendettement : hausse des dépôts de dossiers par les ménages

Pouvoir d’achat. En 2023, 121.617 dossiers de surendettement ont été déposés au niveau national auprès des commissions de surendettement de France métropolitaine, soit une progression de 8 % par rapport à 2022.

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Carte représentant le poids du surendettement par département
(Crédit : Banque de France 2023, Insee, estimation de la population au 1er janvier 2023)

Les experts de la Banque de France viennent de publier les chiffres du surendettement des ménages, qui montrent une progression de 8 % par rapport à 2022 (121.617 dossiers déposés auprès des commissions de surendettement de France métropolitaine). Le niveau de 2023 reste néanmoins inférieur de 15 % aux dépôts de 2019 et de moitié par rapport à 2014. Sur les dix dernières années, les dépôts ont reculé de 6 % par an en moyenne. « Cette tendance de long terme paraît tenir plus particulièrement à un encadrement plus strict des conditions de commercialisation des crédits à la consommation, à la baisse du chômage sur cette période et à une procédure de traitement des dossiers plus efficace », souligne l’étude de la Banque de France.

Concernant le profil des surendettés, les employés (30 %) et les ouvriers (22 %) sont deux fois plus représentés parmi les surendettés que dans l’ensemble de la population. 83 % sont âgées de 25 à 64 ans et seulement 13 % de 65 ans et plus - dans la population française, ces catégories représentent respectivement 63 % et 27 %. Les femmes sont relativement plus exposées au surendettement : les familles monoparentales représentent 20 % des ménages surendettés, contre 10 % dans la population. 88 % des ménages surendettés sont locataires ou hébergés à titre gratuit, soit plus du double que dans l’ensemble des ménages. 25 % des personnes surendettées sont en recherche d’emploi.

Sous le seuil de pauvreté

Les prestations familiales, allocations logement – prime d’activité comprise – et les minima sociaux constituent un quart des revenus des ménages surendettés (contre 6 % des revenus de l’ensemble des ménages). La moitié des ménages surendettés a un niveau de vie mensuel inférieur à 1.136 euros, alors que la moitié de la population française a un niveau de vie mensuel inférieur à 1.930 euros.

58 % des personnes surendettées ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté (1.158 euros), contre 14,5 % pour l’ensemble de la population française. La moitié des ménages surendettés ne disposent d’aucune capacité de remboursement pour faire face à leurs dettes.

Crédits à la consommation : Danger !

Stable sur un an, l’endettement global se compose ainsi : les dettes à la consommation concernent 72 % des dossiers et représentent 40 % de l’endettement total ; les dettes immobilières (crédits immobiliers) sont présentes dans 10 % des dossiers. Leur poids est de 27 % dans l’endettement total, en recul de sept points par rapport à 2019 ; les dettes de charges courantes (y compris les loyers) sont présentes dans 76 % des dossiers. Elles représentent 14 % de l’endettement total (– 1 point sur un an, mais + 5 points depuis 2011). La part des dettes d’énergie et de communication est stable et faible (2 % de l’endettement total) ; les autres dettes concernent 54 % des dossiers et représentent 18 % de l’endettement total, contre 10 % en 2011. Certains dossiers pèsent toutefois fortement sur l’ensemble avec des montants qui peuvent atteindre plusieurs millions d’euros.