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Losanje : L’innovation écologique contre la fast fashion

Textile. La start-up Losanje pratique l’upcycling pour contrer la fast fashion critiquée pour son impact écologique et éthique.

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  • Photo de Simon Peyronnaud et Mathieu Khouri
    Simon Peyronnaud et Mathieu Khouri les fondateurs de Losanje. (Crédit : Losanje)
  • Photo de l'intérieur du site de Nevers
    Le site de Nevers accueille l’atelier de fabrication et le bureau d’études de Losanje. La PME emploie 20 personnes. (Crédit : Losanje)
  • Photo de l'extérieur du site de Nevers
    Le site de Nevers accueille l’atelier de fabrication et le bureau d’études de Losanje. La PME emploie 20 personnes. (Crédit : Losanje)

À l’heure où la fast fashion est dans le collimateur du législateur qui veut - par une taxation inédite - pénaliser les marques de vêtements bon marché, majoritairement d’origine asiatique, dont les matières premières comme les conditions de travail ne respectent pas toujours des normes acceptables sur les plans écologique et éthique, la start-up neversoise Losanje vogue à contre-courant de la surconsommation à travers l’upcycling, la réutilisation de matériaux - en l’occurrence de tissus, de vêtements, de rideaux pour créer de nouveaux objets textiles : « En récupérant des vieux textiles et en les transformant, on permet de réduire de 93, voire 95 % les émissions de CO2 générées par la production textile et d’économiser jusqu’a 10.000 litres d’eau par vêtement » explique Mathieu Khouri, l’un des deux fondateurs de la marque.

Ce qui distingue Losanje, c’est l’exploitation pleine des textiles existants : « Beaucoup de textiles mixtes ne sont pas recyclables. Il suffit d’1 % de polyester dans du coton pour que le produit ne puisse pas être recyclé. Avec l’upcycling, il n’y a aucune transformation du matériau, pas d’utilisation de teintures polluantes et la quasi intégralité des tissus est réutilisée. »

L’automatisation au service du local

Créée en 2020, la marque jadis dirigée vers le public et qui dispose de son showroom s’est peu à peu recentrée sur le BtoB. Exemple de cette collaboration, la transformation pour le groupe La Poste de cinq tonnes de gilets sans manches en 34.000 trousses destinées aux conseillers clientèle. Aujourd’hui, la quasi intégralité de son activité est orientée vers ce secteur et a permis de faire passer l’upcycling, jadis réservé à l’artisanat, à l’échelle industrielle : « Auparavant, tout se faisait à la main et le coût était élevé. Grâce à une levée de fonds de 2,7 millions d’euros (menée par UI Investissement et le Fonds européen de développement régional soutenus par le Centre Loire expansion du Crédit Agricole Mutuel Centre Loire, l’Ademe, Bpifrance via l’initiative France 2030 sans oublier la région Bourgogne-Franche-Comté), principalement destinée à la recherche et au développement, nous avons pu concevoir la première ligne de coupe automatisée pour les vêtements ».

Tout en réduisant considérablement le temps et les coûts de production, l’automatisation a également permis de répondre aux nouvelles obligations légales de revalorisation des stocks excédentaires imposées par les lois européennes. Avec vingt salariés installés à Nevers - dont le bureau d’études - , elle a ainsi permis à Losanje de bâtir sa viabilité économique tout en collaborant avec des entreprises locales pour la fabrication et de réaliser en 2023 un chiffre d’affaires de 350.000 euros.