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L’auto-injecteur Crossject lève jusqu’à 12 millions d’euros

Santé. La société pharmaceutique attend deux autorisations pour se déployer sur le marché américain.

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Photo de Patrick Alexandre
Patrick Alexandre, président du directoire. (Crédit : archive JDP)

Mardi 27 février, Crossject, spécialiste des auto-injecteurs sans aiguille basé à Dijon, confirmait l’émission de 70 OCA (Obligations convertibles en actions) nouvelles et amortissables d’une valeur nominale de 100.000 euros chacune pour un montant brut de sept millions d’euros.

« Nous sommes fiers de réunir ces nouvelles ressources financières auprès d’une entité gérée par Heights Capital Management, Inc., investisseur institutionnel spécialisé dans le financement des sociétés en croissance, qui est un gage de confiance dans nos avancées industrielles et commerciales, en particulier sur le continent nord-américain, a déclaré Patrick Alexandre, président du directoire de Crossject.

Ces fonds s’ajoutent au financement actuel par la Barda (organisme chargé aux États-Unis de préparer l’arsenal de défense contre les attaques bioterroristes ou les épidémies de grande ampleur, ndlr) dont 6,7 millions de dollars facturés sur 2023 sur un budget global maximal de 32 millions de dollars, (…) pour le développement avancé de l’auto-injecteur Zeneo-midazolam (nom commercial : Zepizure) par approbation de la Food and Drug Administration (FDA, l’équivalent de notre agence nationale du médicament, Ndlr) des États-Unis pour la prise en charge de l’état de mal épileptique. Le contrat comprend également de futures perspectives pour la fourniture pour 60 millions de dollars de Zepizure, qui seront livrés au gouvernement américain, une fois le produit autorisé par la FDA pour utilisation d’urgence. » Le financement de Heights Capital Management peut aller jusqu’à 12 millions d’euros, en deux tranches.

« C’est une opération qui vise à sécuriser les financements jusqu’à ce qu’on soit rentables ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, explique Olivier Giré, directeur des opérations spécialités pharmaceutiques chez Crossject. On consomme du cash, malgré les subventions américaines, il nous reste des besoins de financement et cette émission sert à les remplir. Il existe certes une possibilité que cette dette soit transformée en actions à la main du prêteur, mais ce serait seulement si l’action passe au-dessus de 5,5 euros ; l’intention initiale est d’avoir une dette, ce qui est non dilutif. L’intérêt de l’opération est enfin d’éviter d’avoir à donner des contreparties en échange de l’emprunt. »

« Très confiants »

Photo d'Olivier Giré
Olivier Giré, directeur des opérations spécialités pharmaceutiques chez Crossject. (Crédit : Crossject)

En janvier 2024, Crossject a engagé Syneos Health pour accompagner le lancement commercial aux États-Unis de son auto-injecteur, un traitement d’urgence innovant dans la prise en charge des crises d’épilepsie y compris celles causées par l’exposition à un agent neurotoxique. La diffusion de cette technologie est à ce jour suspendue à deux autorisations de mise sur le marché américain.

« Nous sommes très confiants, parce qu’on a l’appui du gouvernement américain via la Barda, assure Olivier Giré. On discute avec la Food and drug administration de l’autorisation en urgence en étant soutenus par les besoins de la Barda. Elle a exprimé une urgence à avoir ce produit pour lequel nous n’avons pas de concurrence, donc le protectionnisme américain comme l’échéance électorale de novembre 2024 n’auront pas d’impact ». Il est à noter enfin que les financements de la Barda sont sécurisés et ne peuvent pas être affectés par des phénomènes comme le shutdown (blocage des services d’État).