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Richard Devaux : le jeu-vidéo 2.0

Innovation. Installée à Fontaine-lès-Dijon depuis juin 2023, EVA propose une toute nouvelle façon de voir l’esport (jeu-vidéo compétitif), à travers l’immersion totale d’un casque de réalité virtuelle.

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Photo de Richard Devaux
(Crédit : DR)

Une arme entre les mains et un casque vissé sur la tête pour projeter les joueurs dans des environnements aussi dépaysants qu’ultra-immersifs : c’est la promesse de la startup française EVA (Esport Virtual Arenas), créée en 2018, qui s’implante pour la première fois en Bourgogne-Franche-Comté, à Fontaine-lès-Dijon. « On peut dire que c’est l’évolution du paintball ou du lasergame », assure Richard Devaux, gérant de l’établissement.

Dans de grandes étendues montagneuses, en immersion sous-marine ou dans une ambiance post-apocalyptique, les joueurs s’affrontent ou coopèrent sur différents modes de jeu – dont une invasion de zombies depuis le 27 mars. « C’est une sorte de Call of Duty (une série de jeux vidéo de tir à la première personne, ndlr) dans lequel on est “vraiment” actif. Lors d’une session de 40 minutes d’EVA (la durée standard, ndlr), on parcourt parfois jusqu’à deux kilomètres ! ». Pour un tarif individuel de 23 euros en heures pleines (de 18 à 20 heures), 19 euros en heures creuses, ou en optant pour l’abonnement à partir de 49 euros par mois, dix joueurs peuvent s’exercer en simultané sur l’une des 12 cartes disponibles, « avec une nouvelle qui sort environ tous les six mois », précise Richard Devaux.

Vers des compétitions nationales

Pour les besoins de ce loisir inédit, un immense entrepôt industriel de 1.700 mètres carrés a été rénové afin d’accueillir deux aires de jeux d’environ 500 mètres carrés chacune. « Le plus difficile a vraiment été de trouver le bâtiment, témoigne le gérant. Il fallait que les arènes mesurent 31 sur 16,5 mètres pour répondre aux normes des compétitions nationales ». Car EVA mise en effet sur l’esprit de compétition pour fidéliser son public : l’établissement dijonnais lance, en ce sens, le 7 avril, la « Duke League » (Ligue des Ducs), qui mènera la meilleure équipe de la région vers les championnats nationaux. « C’est une bonne façon de faire s’affronter les joueurs entre eux : ça crée des liens ou des rivalités », sourit Richard Devaux.

Les compétiteurs ont également accès à toutes leurs statistiques en fin de partie (le niveau, la distance parcourue, le nombre de morts ou de victimes… « Je n’étais pas du tout dans ce domaine avant de me lancer, je n’y connaissais rien au gaming, confie l’entrepreneur. Ma fille faisait un stage au siège d’EVA à Paris et quand j’ai découvert ça en ligne avec ma femme, je me suis dit “Pourquoi pas ?” J’ai revendu mon ancienne boîte et il nous a fallu deux ans pour ouvrir le lieu. Il fallait s’accrocher car l’administratif n’arrangeait pas les choses ».

Pour s’implanter, Richard Devaux a consenti à un investissement important « pas loin du million d’euros ». EVA Dijon devrait par ailleurs réinvestir régulièrement au gré des avancées technologiques – « On a une vingtaine de casques HTC Vive Focus 3 qui coûtent 1.500 euros chacun, auxquels il faut notamment ajouter le prix des ordinateurs “gamer” qui font tout tourner (un par casque, ndlr) ».