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Sepalumic investit à Genlis

Industrie. Gammiste en aluminium, Sepalumic (groupe Valfidus) renforce et modernise son usine de Genlis (Côte-d’Or) grâce à un investissement de 30 millions d’euros sur quatre ans et en se dotant d’une unité d’extrusion qui lui permet de produire des profilés aluminium bas carbone made in France. Elle élargit également son activité du BtoB au BtoC au travers d’un réseau de fabricants menuisiers.

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Quentin Rodde, Olivier Cros, Hélène Roux, Cécile Sibertin-Blanc, Photo de Jean-Christophe Vidal-Revel, Philipe Frei, Patrice Espinosa et Martial Mathiron
De gauche à droite : Quentin Rodde (directeur marketing), Olivier Cros (directeur général), Hélène Roux (directrice de la division aluminium solutions du groupe Valfidus, Cécile Sibertin-Blanc (PDG et actionnaire), Jean-Christophe Vidal-Revel (président et actionnaire), Philipe Frei (député de la Côte-d’Or), Patrice Espinosa (président de la communauté de communes de la Plaine dijonnaise) et Martial Mathiron, maire de Genlis. (Crédit : JDP)

Si le gouvernement était en quête d’un exemple de réindustrialisation verte du pays, il pourrait le trouver à Genlis, sur le site de Sepalumic (groupe Valfidus), spécialiste de la conception, fabrication et distribution de menuiseries aluminium haut de gamme.

Valfidus y investit en effet 30 millions d’euros dans la modernisation des moyens de production (modernisation des unités de laquage et sertissage) et la relocalisation d’une unité d’extrusion pour la fourniture de profilés en aluminium bas carbone qui permettent la maîtrise de la chaîne de valeur et des délais de livraison. Les produits Sepalumic (fenêtres, portes, baies coulissantes, espaces outdoor...) sont destinés aux professionnels du bâtiment, même si le site prévoit d’élargir son marché au BtoC, via un réseau de fabricants baptisé « Artisans créateurs ».

La nouvelle unité d’extrusion s’étend sur 8.000 mètres carrés, et affiche une capacité de 3,5 tonnes de profils par jour. L’usine permet surtout une production à façon, grâce à des filières à travers laquelle les billettes d’aluminium bas carbone de diamètre 203 mm sont transformées après un passage au four à 450 degrés pendant 20 minutes. Les déchets sont recyclés, une partie repart en fonderie pour être retransformée en billettes.

  • Photo d'atelier de laquage des accessoires
    Atelier de laquage des accessoires. 4.000 pièces peuvent y être traitées chaque jour, et permet à Sepalumic de proposer les poignées, paumelles... dans la même teinte que les menuiseries (Crédit : JDP)
  • Photo du laquage vertical
    Laquage vertical : les profils sont envoyés dans deux cabines à pistolet automatisées avant d’être polymérisés. Le laquage n’utilise pas de chrome et les eaux de nettoyage sont recyclées et traitées avant d’être relâchées (Crédit : JDP)

« Ce nouvel outil industriel s’inscrit dans une stratégie qui remonte à cinq ans, souligne Olivier Cros, directeur général de Sepalumic : intégration de la production extrusion en France, avec une presse hybride de dernière génération, une production plus économe en énergie de 30%, avec de l’aluminium bas carbone ».

Cette volonté se traduit également par la présence d’une ferme solaire pour la production d’énergie qui génère 30% de la consommation totale du site et par une consommation d’eau diminuée de 37%. « Nous voulons participer à un acte de construire le plus vertueux possible », complète Olivier Cros. « Nous devons penser le pas d’avance, précise Hélène Roux, directrice de la division aluminium solutions du groupe Valfidus. Cela passe par une optimisation des modes de transport, de la consommation d’énergie, de l’achat des matières premières. »

Attractivité du territoire

Si la modernisation du site est un choix stratégique du groupe Valfidus, c’est aussi une bonne nouvelle pour le Genlisien. Sur le plan de l’emploi d’abord : Sepalumic qui accueille actuellement 150 personnes, pourrait voir monter son effectif fin 2024 à 190 postes, avec des recrutements sur des profils industriels variés. De quoi renforcer l’attractivité de la commune et plus globalement de la plaine dijonnaise. Pour Martial Mathiron, maire de Genlis l’enjeu est d’être un « facilitateur », vis-à-vis du monde économique, afin de bâtir « un avenir commun ».

« Le pari de la réindustrialisation est en passe d’être réussi, se réjouit pour sa part le député de la troisième circonscription de Côte-d’Or Philippe Frei. Il se construit grâce à l’action du gouvernement une usine en France tous les trois jours ! » Un enthousiasme tempéré par le président de la communauté de communes de la Plaine dijonnaise Patrice Espinosa qui souhaiterait voir davantage « territorialiser les moyens. Ici, nous n’avons pas de friches industrielles à réhabiliter, pas de réserve foncière et la loi ZAN (zéro artificialisation nette) nous empêchera de faire du développement économique ».

Préoccupé lui par l’inertie du marché de l’immobilier, Olivier Cros réclame un effort du monde bancaire pour qu’il débloque « le crédit afin de relancer les demandes ». « L’investissement dans un monde concurrentiel n’est pas une chose facile, conclut Philippe Frei. Mais Sepalumic nous montre la voie en étant un exemple en matière d’innovation et de compétitivité ».