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Une serre maraîchère productrice d’énergie

Innovation. Alors que certains cherchent à produire de l’énergie pour réduire leur facture, le projet innovant de Theresa Technics a imaginé une solution pour partager celle produite par ses serres.

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Photo d'une serre à tomates
Theresa Technics développe un concept de serre capable de stocker et redistribuer de l’énergie tout en produisant une alimentation de qualité. (Crédit : Theresa Technics)

Agriculteur dans le Doubs et originaire des Pays-Bas, Arnoud Tieleman cherchait à développer une solution durable et profitable en matière d’énergie et de matières premières. « Je voulais mieux les utiliser et réduire le gaspillage. J’ai cherché le secteur en France où je pourrais avoir de l’impact et c’est l’alimentation » indique-t-il en précisant que l’Hexagone a perdu les deux tiers de sa capacité de production en fruits et légumes au bénéfice d’importations qui participent non seulement au gaspillage des denrées mais aussi à une forte empreinte carbone.

Une réalité qui n’a pas échappé à Pomona qui suit de près les travaux menés par la startup Theresa Technics. « Nous leur avons montré qu’une production de proximité rapportait 80% de marges en plus. »

Faire la preuve du concept

Avec ses serres techniques, Theresa Technics explique récupérer trois fois plus d’énergie que nécessaire à son activité. « Nous avons créé un système pour la stocker mais on ne peut pas l’utiliser pour l’instant car il faut un système adapté qui oblige à changer les habitudes de production notamment, et c’est le plus difficile. »

Incubé par Deca BFC et accompagné par Vitagora, Arnoud Tieleman doit réunir quatre millions d’euros pour faire la démonstration de son système. S’il a déjà trouvé une partie des financements auprès d’un partenaire bancaire, il lui manque 40% de la somme.

« Il nous faut une subvention pour montrer que le système est viable et rentable ensuite. Nous avons déjà créé un pilote aux Pays-Bas. » La serre, résistante à la grêle et d’une durée de vie de 50 ans environ, pourrait cultiver tous types de fruits et légumes tout en évitant le recours à des intrants. « Nous voulons garantir un bon revenu aux agriculteurs et un bon produit à un prix rentable. Pour y arriver, il faut mettre en place un cycle différent, avec, par exemples, des serristes qui fourniraient de l’énergie à une industrie voisine. »