Hommes et chiffres

Yannick Faivre : de la sous-traitance au SAV

Technologie. Basée à Grandfontaine dans le Doubs, la société FCtronic est spécialisée dans les produits électroniques et électrotechniques.

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Photo de Yannick Faivre
(Crédit : JDP)

Chaque année, la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) de Bourgogne Franche-Comté organise le trophée Numéric’Artisanat. Celui-ci permet de valoriser des initiatives numériques mises en place au sein du territoire. Dans un premier temps, des sélections départementales sont organisées pour retenir les huit entreprises qui concourront ensuite au Trophée Numéric’Artisanat de Bourgogne Franche-Comté pour tenter de devenir le lauréat régional. Le jury est constitué de membres de la CMA, de la région BFC, d’artisans (souvent anciens lauréats du trophée) et de partenaires (MAAF, Banque Populaire, la Poste, EBP).

Mardi 19 mars, le lauréat du Doubs recevait son prix. Il s’agit de Yannick Faivre, cofondateur de la société FCtronic avec son associé François Bouriot. Créée sur la commune de Rosé-Fluans en 2009 sous le nom NFelec, la TPE a déménagé sur son site actuel de Grandfontaine, près de Besançon et est devenue FCtronic. « Nous concevons, fabriquons et commercialisons des cartes et des produits électroniques et électrotechniques. Nous réalisons la majeure partie de notre chiffre d’affaires en sous-traitance industrielle. Nos principaux clients sont : Mercura, spécialiste de la signalétique de véhicules prioritaires dont notamment les girophares, le groupe Came œuvrant dans le contrôle d’accès (portiques automotiques...), le groupe Antolin pour l’automobile. Nous travaillons également pour le secteur du médical et pour les universités de Franche-Comté et de Belfort-Montbéliard », explique Yannick Faivre, qui en 2017 décide de diversifier son activité pour offrir à ses clients une offre globale allant du prototypage au traitement de fin de vie, en passant par la réparation.

Sauvés par la réparabilité

« Nous avons été confrontés à deux phénomènes préoccupants. D’un côté nous avons fait le constat que la crise économique faisait perdre une grande partie du pouvoir d’achat à ses clients, qui n’avaient alors plus forcément les moyens de changer systématiquement les matériels en panne par du neuf. Et d’autre part, la crise mondiale du composant électronique impactait fortement notre chiffre d’affaires de près de 50 %. Nous avions toujours des commandes mais n’a plus moyens de les réaliser par manque de composants ».

Trois ans plutôt la marque Motostar a déposé le bilan et ses actifs ont été repris par le groupe Camé qui s’est engagé à assurer le SAV jusqu’en 2017. « Je me suis dit, on ne peut pas laisser les clients propriétaire de produits Motostar sans SAV. J’ai donc racheté à bas prix à Camé le stock de pièces détachées Motostar et j’ai créé en ligne sur ebay mon premier service SAV, m’ouvrant ainsi au marché des particuliers ».

Le succès est immédiat au point que le dirigeant voit plus grand en créant son propre site de vente en ligne sav-motostar.com qui sera suivi d’un second sav-came.com. « Nous avions 36 références au début, nous sommes aujourd’hui à 450. Nous avons entre 7 à 9.000 visites par mois et proposons une offre globale de SAV avec hotline et livraison de notices de montage. Nous prônons la réparabilité des matériels et avons même créé un label “carte reconditionnée en France”. Aujourd’hui, le SAV représente 70 % de notre chiffre d’affaires, si nous n’avions pas fait cela nous aurions déposé le bilan », avoue-t-il.