Humeur

La connaissance d’entreprise

Lecture 3 min
Photo d'Olivier Bernard
(Crédit : DR)

Pour les salariés, l’entreprise est lieu de « connaissance » professionnelle mais aussi humaine. L’étymologie, (la science du Vrai) nous l’indique car « la connaissance » est un substantif tiré du verbe latin cognoscere apparu en 1050 sous la forme conoistre = « apprendre, prendre connaissance de », en lien avec noscere = « naître » et gnose qui lui confère un sens à la fois éthique et ésotérique. Ce substantif apparu en langue française en 1080 sous la forme « conoisance », employé dans le domaine du savoir (au singulier) puis en droit et dans les relations sociales (une « connaissance » c’est-à-dire une « personne que l’on connaît sans intimité »). Au XXIe siècle la « connaissance » est maintenant totalement liée à l’informatique, aux TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) comme au domaine cognitif. Il ne faut pas cependant considérer la « connaissance » comme le simple fait d’acquérir des informations ou des savoirs. Bien au-delà, elle est acte de changement engageant l’individu dans sa relation à la pléthore d’informations reçues pour l’aider à construire sa propre transformation dépendante de sa subjectivité.

La « connaissance » devient alors la capacité de devenir créateur de sa propre histoire. L’information est omniprésente, disponible au point de la nommer « infobésité » avec un réel manque de perspectives à cause de son immédiateté et de son absence de pérennité. Il faut aujourd’hui construire du sens, « donner du sens » aux informations, créer une « connaissance » qui permet de raisonner quand elle résonne dans l’esprit.

Cette « connaissance » repose sur les liens entretenus entre l’individu, les informations reçues et sa transformation, elle devient réellement une « co – naissance ». En résumé, « la connaissance » confère sens aux actions et relève alors de l’éthique. La « connaissance » ne se réduit pas aux savoirs car l’accumulation de savoirs est stérile s’il n’y a pas de liens entre eux. On peut considérer que la « connaissance » est la mise en réseau et synergie des savoirs. À ce titre, le réseau Internet dote l’internaute de savoirs mais c’est le rôle du cadre ou de l’enseignant dans sa fonction de médiateur de transformer ces savoirs épars et factuels en « connaissance » pérenne.