Humeur

Coup de frein sur les ZFE

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Emmanuelle de Jesus.

Nous venons de connaître le premier épisode d’un été qui s’annonce caniculaire, avec des températures qui même la nuit ne permettent pas le repos, agrémentées, comme ce fut le cas en Bourgogne au soir du mardi 11 juillet, de chutes de grêle - le vignoble de Meursault est en train de faire le compte des dégâts.

Pas besoin de faire de grands efforts de mémoire pour se souvenir que l’année dernière déjà, un été « hors norme aux conséquences importantes sur notre société » soulignait « les conséquences du changement climatique à l’oeuvre sur notre territoire », dixit Météo France sur son site qui poursuit : « Les vagues de chaleur font partie des extrêmes climatiques les plus préoccupants au regard de la vulnérabilité de nos sociétés et de l’augmentation attendue de leur fréquence et leur intensité au XXIe siècle. Cette augmentation est inéluctable pour les prochaines décennies du fait de la poursuite d’émissions de gaz à effet de serre ces prochaines années, seule l’atteinte d’émissions nettes nulles au niveau planétaire conduit à stabiliser le niveau de réchauffement climatique et donc l’ampleur des vagues de chaleur ».

Pour le niveau planétaire, on repassera : avant qu’un grand consensus mondial écologique ne se fasse sur la nécessité de préserver la planète, les poules (ex-dinosaures) auront à nouveau des dents. Mais cela ne justifie en rien l’inaction.

D’ailleurs en France, on a décidé de bouger... en donnant un grand coup de frein sur les ZFE, les Zones à Faibles Émissions de gaz à effet de serre. Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique a en effet présenté lundi 10 juillet une nouvelle classification : d’un côté « des territoires ZFE » , où s’appliqueraient les interdictions actuelles et de l’autre « des zones de vigilance ».

Le premier terme concernerait les métropoles où les seuils de qualité de l’air sont dépassés, tandis que le second regrouperait celles qui restent sous les seuils. En clair, les métropoles de plus de 150.000 habitants seront toujours tenues de définir un périmètre de ZFE pour le 1er janvier 2025. Mais, subtilité, seule l’interdiction des véhicules non classés (antérieurs à 1996) leur est imposée : or, c’est 3% du parc automobile en 2022...

En revanche, les Crit’Air 3 et 4, ni même les Crit’Air 5 pourront rouler. Et n’oublions pas la clim’ à fond à l’intérieur des habitacles, histoire de bien faire bouillir la cocotte. On n’a pas fini de suffoquer dans un air brûlant, saturé de particules polluantes lors d’étés de plus en plus meurtriers...