Humeur

LA BFC tu l’aimes...et tu la quittes

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Emmanuelle de Jesus.

Jeudi 28 décembre, l’Insee dévoilait les dernières données démographiques de la région (voir l’article). Avec 2.800.194 habitants, la BFC entame une lente érosion qui, selon les démographes et avec le temps, tiendra davantage de l’éboulis puisqu’ils pronostiquent qu’à ce rythme, la région comptera un petit 2,4 millions d’habitants en 2070. Oups. En pleine trêve des confiseurs, ça fait mal.

Mathématiquement, ces chiffres s’obtiennent par l’addition d’un solde migratoire (l’attractivité) pas dingue, combiné à un solde naturel (la fécondité) pas foufou non plus. Dans l’immense espace rural qu’est la BFC, seuls le Doubs (10.137 habitants de plus entre 2015 et 2021) et la Côte-d’Or - alias la métropole dijonnaise - (2.356 habitants supplémentaires sur la même période) s’en sortent, le Doubs s’affichant même selon l’Insee comme la « locomotive démographique » (locomotive pas TGV) de la région, battant en brêche au passage certaines idées reçues, (mais bon c’est trêve des confiseurs comme nous l’évoquions plus haut, attendons un peu avant de rallumer les chafouineries locales).

Et dans le Doubs, c’est Pontarlier qui fait figure de championne de l’attractivité. Cocorico ? Pas vraiment. Car ce bon résultat s’explique avant tout par la proximité de la Suisse qui offre aux résidents français de la capitale de l’absinthe le confortable statut de frontaliers. Re-oups. Évidemment, il y a plusieurs explications à tout cela, mais l’une d’entre elles mérite qu’on s’y attarde : si Dijon, dans cette morosité ambiante, parvient à tirer ses marrons du feu (c’est la période), c’est d’abord parce qu’elle concentre l’offre de formation pour les étudiants. Sauf que, indique l’Insee... « L’attractivité liée à l’arrivée des étudiants ne s’inscrit pas dans la durée. En effet, la métropole dijonnaise peine à les retenir au-delà de Bac + 3, Bac + 4. Ces derniers poursuivent leur carrière, et font des projets d’enfants, à Paris, en Occitanie ou en Auvergne-Rhône-Alpes ». Oups, oups et re-oups. ... C’était donc les étrennes, version Insee. De quoi donner aux élus, agences d’attractivité, universités, collectivités locales et autres du grain à moudre pour 2024 et la suite, histoire d’offrir un meilleur destin à notre région que celui de figurer dans la diagonale du vide. Et bonne année bien sûr !