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Adélaïde de Faverges et Arnaud Johanet : l’Italie made in Nièvre

Alimentation. À Saint-Benin d’Azy, au sein de La Fermille, la Maison Dejorges, fondée en 2022 propose des raviolis et des pâtes fraîches issus des circuits courts et de l’agriculture locale.

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Photo d'Adelaïde de Faverges et Arnaud Johanet
(Crédit : DR)

C’est au sein de La Fermille, un magasin et atelier de producteurs locaux porté par Le Panier des Amognes, à Saint-Benin-d’Azy, qu’Adelaïde de Faverges et Arnaud Johanet, les deux fondateurs de la Maison Dejorges, ont installé leur atelier de fabrication de pâtes et de raviolis. À quelques kilomètres poussent les blés durs et tendres nécessaires à la fabrication des pâtes fraîches, sur les terres familiales de Saint-Jean-aux-Amognes. Sur place, un atelier de découpe permet de fournir la viande nécessaire aux raviolis.

Née en 2022, la Maison Dejorges est partie d’un constat : si la Nièvre ne manque pas de producteurs (2000 exploitations agricoles pour 200 000 habitants) et que, comme partout ailleurs, la consommation se développe de plus en plus - pour des raisons idéologiques ou économiques - vers les circuits courts, elle se concentre en revanche davantage sur les produits bruts, principalement par manque d’ateliers de transformation.

La relance d’une filière

C’est pour cette raison qu’en 2022, les deux associés ont décidé de mettre à profit les cultures familiales de blé sur un marché en plein développement : les pâtes fraîches, soutenues par l’incubateur de Bourgogne-Franche-Comté, Deca-BFC. Après une croissance de 5,5 % par an en moyenne entre 2028 et 2023, le secteur a enregistré une hausse de 12 % en 2023. Chez Maison Dejorges, le produit en pleine explosion c’est le ravioli végétarien, un produit qui permet, outre les céréales, de mettre à profit les autres productions : viandes (charolaise), légumes, avec l’objectif de se diriger vers d’autres variétés.

L’ouverture des ateliers a également permis aux exploitants de la famille de relancer la filière, peu présente dans le département, de l’exploitation du blé dur directement transformé en farine à la minoterie Grosbois au Moulin de la Chappe à Bourges. Un projet qui répond parfaitement au Plan national Blé dur qui vise à doubler la production de cette variété d’ici 2025 et à développer les filières de transformation, le tout dans le contexte de la guerre en Ukraine qui a profondément perturbé les marchés.