Combien vaut ma voiture ?
Modèle. Cinq ans après leur sortie de la concession, certains modèles tiennent mieux la cote sur le marché de l’occasion. En tête, un duo Dacia, le SUV Duster devant la Sandero.
Question existentielle que se pose la quasi totalité des automobilistes : combien vaut ma voiture après X années d’utilisation ? Cela incite même certains à choisir la couleur de leur nouveau modèle dans la perspective de mieux la revendre plus tard. La prolifération de voitures grises, plus au moins foncées, expliquerait cette préoccupation présente au moment de signer le bon de commande. Si certaines teintes originales sont susceptibles de refroidir les acquéreurs sur le marché de la seconde main, là n’est pas l’essentiel. On a coutume d’affirmer que dès sa sortie de la concession une voiture neuve a déjà perdu de 10% à 15% de sa valeur.
Dans les faits, les choses sont plus complexes et dépendent d’une multiplicité de critères, certains objectifs comme l’état général ou le kilométrage et d’autres, plus liés aux fluctuations des tendances tels que le type de carrosserie, les motorisations ou les équipements de confort et d’agrément. Certains modèles ont la cote au sens propre comme au figuré, d’autres non. Il en résulte des différences importantes après quelques années. Fort de leur expérience dans leur domaine spécifique, L’Argus, le magazine spécialisé, et Leboncoin, leader des petites annonces grand public, ont cherché à savoir quels étaient les modèles qui tenaient le mieux leur rang au terme de cinq ans de vie en étudiant la tenue dans le temps des 30 voitures les plus vendues sur le marché français.
Ce sont deux des voitures les plus abordables financièrement qui tiennent le mieux la cote. La Dacia Duster vaut en moyenne 85,63% de son prix initial cinq ans plus tard, devant la Sandero qui approche les 82%. L’une et l’autre sont des stars du marché national, la Sandero arrivant même en tête dans les ventes aux clients particuliers. Ceci explique sans doute cela. Ajoutons qu’elles sont vendues neuves sans remise, ce qui se répercute sur leur valeur en occasion. De quoi ravir les clients Dacia qui sont par ailleurs parmi les plus fidèles à la marque qu’ils ont choisie.
VW T-Roc et Golf, les valeurs sûres
Autre modèle prisé sur le marché national : la Fiat 500. Une autre petite voiture accessible financièrement. Très répandue après plus d’une décennie de carrière, ce n’est pas sa rareté qui fait son succès mais plutôt son style à la séduction intacte. Pour un prix de vente moyen de 15 290€ en 2018, elle valait environ 12 339€ en 2023. Plus de 81% de son prix de vente initial, faisant quasiment jeu égal avec la Sandero. Le charme contre l’achat raisonné mais deux gagnantes.
Ces trois stars du marché de la seconde main ne signifient pas pour autant que les voitures les moins chères sont celles qui préservent le mieux leur valeur au soleil de l’occasion. Les contre exemples sont multiples. à commencer par celle vers laquelle personne ne se précipite : la Citroën C1, classée au 25e rang des 30 voitures étudiées. Cinq ans après, elle vaut moins de 50% de son prix d’achat. La Peugeot 108 (65,84%) fait nettement mieux.
C’est d’autant plus troublant que la C1 et la Peugeot 108 sont à quelques détails près, exactement les mêmes voitures, sortant d’une usine d’assemblage commune. Une question d’image sans doute. Si on privilégie la bonne affaire, le petite Citroën s’impose. Parmi les dix modèles résistant le mieux au terme de cinq années, figurent seulement deux voitures françaises : la Citroën C3 Aircross (66,98%) et la Renault Twingo (65,85%). Et encore au 9e et 10e rang. Sur leur marché intérieur, les Françaises pâtissent de leur surnombre qui tire les prix vers le bas. L’abondance profite à l’acheteur, pas au vendeur.
Les modèles qui tirent le mieux leur épingle du jeu bénéficient parfois de la réputation de qualité attachée à la marque. C’est le cas par exemple des Volkswagen T-Roc (75,48%), Golf (71,44%), autre fois star incontestée du marché, ou Polo (68,66%), des modèles dont le style résiste au temps. La Toyota Yaris (69,76%) ou la Ford Fiesta (69,63%), constituent elles aussi des valeurs sûres sur le marché de l’occasion.
À l’inverse, données recueillies par l’Argus et Leboncoin pointent le cas particulier de la Citroën C4 Picasso qui perd pratiquement 75% de sa valeur d’achat en cinq ans et figure au dernier rang des modèles étudiés. à ce prix-là, on peut se laisser tenter car la voiture est plutôt agréable à vivre. Dernier cas, celui des voitures électriques. Ou plutôt de LA voiture électrique puisque seule la Renault Zoe faisait partie des 30 meilleures ventes de 2018. On ne peut pas dire que le résultat soit engageant : elle ne vaut plus que 42,53 % de son prix initial. L’incertitude sur la durée de vie de sa batterie semble constituer un frein pour les clients. Une situation qui risque de se reproduire dans l’avenir pour les autres 100% électriques.