Marché auto 2021 : rien ne va plus
Économie. En 2021, 1,659 million de voitures particulières ont été immatriculées : une stagnation par rapport à la catastrophique année 2020. L’automobile est dans le dur et rien n’indique une amélioration à court terme.
Scénario catastrophe pour le marché automobile national à l’issue d’une année 2021 où tout s’est ligué pour doucher les espoirs de ceux qui appelaient de leurs voeux un rebond salutaire après un millésime 2020 gâché par la crise sanitaire et les confinements à répétition. À quelques unités près, les chiffres mettent en évidence un inquiétant statu quo autour de 1,659 million d’immatriculations. Si on fait la comparaison avec 2019, le dernier exercice normal, le constat est sans appel : - 25,1 %. Un recul énorme deux années consécutives : de quoi faire trembler les fondations du marché. Et rien n’indique clairement que le pire est derrière. Les raisons de ces résultats préoccupants - un euphémisme - sont multiples.
À commencer par la poursuite de la pandémie et les incertitudes qu’elle génère, n’incitant pas les clients à pousser les portes des concessions pour changer de voiture. Et puis, il y a la fameuse crise des « semi-conducteurs », ces composants électroniques dont la pénurie a entrainé des retards de production dont ont souffert la quasi totalité des constructeurs. Le problème est conjoncturel mais il n’est pas pour autant en voie de solution rapide. L’année qui commence devrait encore être perturbée par le manque de disponibilité de ces indispensables composants. Combien de temps : plusieurs mois, un an ? Personne n’est en mesure d’apporter une réponse fiable à la question. Autre élément qui pèse sur les ventes : l’attentisme logique des clients qui ne savent plus trop quel type de voiture acheter.
Doivent-ils basculer vers une voiture électrique malgré des tarifs élevés, une autonomie encore trop juste et des points de recharges insuffisants ? Laisser tomber définitivement le diesel en dépit de ses progrès technologiques et d’un coût d’usage toujours pertinent ? Se laisser tenter par une hybride rechargeable chère et peu subventionnée ? S’en tenir sagement à un modèle essence ? Attendre ? Pas simple. Il y a aussi les conséquences des critiques non-stop dont la voiture est l’objet. Sans oublier les restrictions de circulation qui s’ajoutent les unes aux autres, les tarifs du stationnement et celui des amendes qui les accompagnent qui explosent. On en passe... À force de taper en permanence sur la bagnole, il ne faut pas s’étonner s’il en résulte des conséquences fâcheuses. On aurait tort de minimiser ce travail de sape. On sent qu’on arrive à un tournant décisif.
Record pour le marché de l’occasion
Pourtant, l’année 2021 avait bien commencé. Fin mai, les chiffres faisaient état d’un rebond de près de 50 % par rapport à l’exercice de 2020, marqué par un long confinement de mars à mai, entrainant la fermeture des concessions. Une sorte de retour à la normale suscitant des espoirs vite éteints. Avant l’été, tout était remis en question avec un recul ininterrompu mois après mois. Sept mois consécutifs de baisse : une situation pas vue depuis plusieurs décennies. En fin d’exercice, le bilan est sans appel : il manque plus de 550.000 immatriculations par rapport à 2019. En parallèle, le marché de l’occasion a enregistré un record inédit : plus de six millions de modèles de seconde main ont changé de propriétaires.
Un chiffre qui s’explique par un report vers les occasions des clients en quête d’une nouvelle voiture, faute de pouvoir obtenir un modèle neuf dans des délais acceptables. Jusqu’à un an d’attente alors que pour d’autres, le réseau ne s’engage pas sur la moindre date précise. Les beaux résultats du marché de l’occasion risquent cependant d’être sans lendemain comme l’indique le recul de près de 466.000 immatriculations en décembre. Faute de ventes, les distributeurs ne peuvent faire de reprises et leur parc “véhicule d’occasion” se vide.
Fin décembre, le stock disponible dépassait à peine 500.000 voitures. Idem pour les particuliers : pas de nouvelle acquisition, pas de vente. Le manque de voitures neuves disponibles et un marché de l’occasion qui en subit indirectement les conséquences : la situation qui perdure depuis le milieu de l’année qui vient de s’achever ne semble près d’être résolue à court terme. C’est dans ce climat de doute que 2022 commence. On a connu des perspectives plus encourageantes.