Automobile

Peugeot, l’étoile de Stellantis

Constructeur. Plus de 31% des voitures immatriculées en France en 2022 appartenaient à la galaxie Stellantis. En tête du marché national, Peugeot avec plus de 245 000 modèles écoulés.

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Peugeot 20
Peugeot 20 est désormais le n°1 français. (Crédit : DR)

Le recul des marques françaises sur leur marché intérieur est spectaculaire : une chute à deux chiffres ! Les deux groupes nationaux ont dévissé bien davantage que la moyenne globale. D’un côté, une baisse de 7,83%.

De l’autre, un plongeon monumental de 19,77% pour Citroën, 14,10% pour Peugeot, 12,10% pour Renault et 8% pour DS. Seuls Dacia (+4,51%), et Alpine (+32,1%) mais sur un volume sans commune mesure, 2138 berlinettes, ont affiché un bilan positif au 31 décembre. Les causes de cette situation sont connues : pénurie de composants électroniques ralentissant les chaines de montage, difficultés logistiques pour livrer les voitures...

Dans ce contexte chahuté, Peugeot est devenu le leader national des immatriculations de voitures particulières (245 608), doublant Renault (236 405). Un an plus tôt, le Losange devançait le Lion de 21 000 unités. Cette fois, la marque sochalienne arrive en tête avec une différence de 9 000 ventes. Citroën qui affiche son pire bilan annuel depuis deux décennies, reste très loin derrière avec moins de 130 000 ventes, quasiment deux fois moins que Peugeot.

Pour la première fois, la marque cède sa place sur la troisième marche du podium national à Dacia, qui n’en finit pas de gagner des parts de marché. Un coup de tonnerre. D’autant plus que sur le dernier mois de l’année, le Double Chevron apparait seulement au sixième rang à la remorque de Volkswagen et de Toyota. La gamme récemment renouvelée permettra-t-elle à Citroën de relever la tête ? Il faut l’espérer.

Moins de ventes, plus de rentabilité

Très relative consolation pour Citroën, la bonne tenue de ses utilitaires légers (55 114), certes en recul, en particulier en volume (-11 000), mais de façon moindre que ses concurrents directs français, ce qui lui permet de suivre de près Peugeot avec à peine 4 300 VUL de différence alors que Renault perd plus de 20% tout en restant largement leader avec près de 100 000 immatriculations : 40% de plus que Peugeot.

Avec un peu moins de 21.000 voitures particulières, DS réussit à limiter sa chute au niveau de la moyenne du marché national, tout en se situant à 1,4% de part de marché. Rien de fantastique en soi, le décollage effectif de la jeune marque premium reste toujours un voeu pieux.

Si on élargit le spectre à l’échelon des groupes, Stellantis, la galaxie franco-italo-américaine, domine largement le marché français avec près de 478 000 voitures soit plus de 31% des immatriculations 2022. Stellantis est parvenu à limiter l’hémorragie de ses deux marques étrangères phares : Opel (-3,6%) et Fiat (-8,5%) qui réalisent des chiffres quasiment identiques autour de 36.000 immatriculations chacune. Cela augure de temps meilleurs.

Le Groupe Renault, seulement 369 000 livraisons, est relégué loin derrière en dépit d’une chute deux fois moins élevée que celle du leader national. Dacia confirme d’un exercice à l’autre des résultats toujours en progrès (voir par ailleurs) alors qu’Alpine après avoir frôlé la catastrophe a redressé la barre. Bien que limitée à un seul modèle, la marque dieppoise a réussi à faire vivre sa berlinette en élargissant et diversifiant avec pertinence sa gamme. Progresser de près d’un tiers dans un climat morose et globalement autophobe est une performance.

Confrontés à la baisse des immatriculations, les constructeurs ne font pas grise mine pour autant. Vendre moins de voitures ne signifie pas gagner moins. Au contraire. Grâce à des montées en gamme soigneusement planifiées, leur rentabilité a progressé de façon significative. De quoi envisager 2023 où le statu quo risque de prévaloir sous un angle plus encourageant.