Renault : la reconquête du monde
Constructeur. La firme au Losange est redevenue le constructeur automobile français n°1 dans le monde avec plus de 1,5 million de véhicules vendus en 2023. Une progression de 9,4%.
Le pire n’est jamais sûr. Renault en fournit un nouvel exemple. Après avoir frôlé la catastrophe il y a quelques années à peine, le constructeur a amorcé un spectaculaire redressement sous la direction de Luca de Meo.
La stratégie du sémillant patron du Losange, basée sur la valeur, porte ses fruits avec un niveau de marge opérationnelle redevenu positif depuis deux ans. Mieux encore, la marque et le Groupe constitué de Dacia et Alpine ont réussi à concilier bénéfices et volume de ventes. Avec un total de 2 235 millions de véhicules vendus dans le monde en 2023, le groupe français a progressé de 9%.
Renault avec 1 548 748 véhicules immatriculés à l’échelon planétaire affiche une croissance de 9,4% tout en reprenant à Peugeot, son unique concurrent national, la place de leader français de l’automobile dans le monde.
La marque s’est distinguée en particulier sur le marché spécifique des utilitaires légers en progressant de presque 20%. Dacia, dont la montée en puissance est confirmée d’un exercice à l’autre, affiche un éloquent : +14,7% avec 658 321 voitures écoulées l’an dernier.
Enfin, Alpine a redressé la barre de façon spectaculaire avec son seul et unique modèle, l’iconique A110 que se sont arrachés 4 321 heureux clients (+22%) dans la petite vingtaine de pays où la marque est diffusée. Hors Europe, le développement de Renault a été tiré par ses performances au Brésil, en Turquie et au Maroc.
En Europe, le Groupe français a fait mieux que la moyenne du marché (13,9%), gagnant 18,6% en volume, se hissant sur la troisième marche du podium continental « grâce, précise le constructeur, à trois marques fortes, complémentaires et créatrices de valeur ».
Renault fait encore mieux, ses voitures particulières et ses utilitaires achevant l’exercice 2023 à la deuxième place derrière Volkswagen. Un gain significatif de trois places. Le Royaume Uni (+51%), l’Italie (+37%) et l’Espagne (+30%) ont été les trois marchés où la poussée du constructeur a été la plus forte. Renault a également affirmé son leadership sur le marché spécifique des utilitaires légers en gagnant plus de 25% grâce à ses deux modèles-phares le Kangoo-Express (+32,4%) et la gamme Master (+14,5%).
Dix nouveautés en 2024
Renault souligne par ailleurs que sur les cinq principaux marchés du Vieux continent, 65% des immatriculations proviennent des ventes à particuliers, ceux qui paient leur voiture par rapport aux flottes. Ceux qu’on appelle communément les « vrais » clients, ce qui contribue à renforcer l’objectif prioritaire du groupe : la création de valeur. En France, Renault a terminé l’année en tête du marché tant pour les voitures particulières (277 914) que pour les utilitaires légers (112 569) en y ajoutant la satisfaction de voir la Clio (111 741) retrouver son rang de n°1 national.
Pour expliquer ce retour au premier plan spectaculaire, le constructeur met en avant le bien-fondé de sa stratégie d’électrification de sa gamme. Avec des résultats concrets : une hausse des ventes des modèles électrifiés frôlant les 20% assortie d’une troisième place européenne dans ce segment de marche spécifique.
Désormais près de 40% des Renault vendues aux particuliers européens sont électrifiés. En particulier les hybrides en très forte progression : 62%. Succès également pour la 100% électrique Mégane E-Tech qui a permis à la marque d’être dans le top 3 du segment européen tout en parvenant à afficher un taux de conquête sur ses concurrentes dépassant les 50%.
Sur un marché international 2024 que le constructeur prévoit stable dans son ensemble, Renault projette de poursuivre sa montée en puissance grâce à la mise en œuvre de son plan stratégique en poursuivant son offensive électrique – pas moins de sept nouveautés annoncées sous la marque Renault – en profitant du dynamisme de Dacia avec en figure de proue le nouveau Duster, le modèle star du constructeur, et de l’inédit Bugster en fin d’année et en misant sur le lancement de la toute première Alpine 100% électrique, une petite berline sportive.
Dans le même temps, le groupe poursuivra sa recherche de valeur en cherchant à accroître ses parts de marché avec ses modèles des segments supérieurs dans des versions haut de gamme, incarnés par la finition « Esprit Alpine » qui a été choisi par plus de 50% des acheteurs d’Austral et 44% d’Espace E-Tech Hybrid. Au 31 décembre, le Groupe affirmait avoir un portefeuille de commandes au niveau européen représentant deux mois et demies de ventes. Un petit socle qui devrait être renforcé par les dix nouveaux modèles Renault, Dacia et Alpine annoncés d’ici la fin de l’année.