Renault Scénic Vision : spectaculaire
Marché. Le concept Renault ambitionne d’éclairer l’avenir tout en conciliant les contraires et l’environnement avec sa motorisation combinant électricité et hydrogène. Version de série en 2024.
Le Scénic est mort, vive le Scénic. Après avoir annoncé que la génération actuelle de son monospace compact n’échapperait pas à la grande purge opérée dans la gamme Renault, le constructeur vient de dévoiler un concept baptisé Scénic Vision qui annonce une cinquième génération Scénic, promise dans environ deux ans. Une volte-face ? Les choses ne sont pas si simples... D’abord parce que le concept Vision n’est plus un monospace. Mais pas davantage une berline ou un SUV. Il s’affranchit des genres et des catégories pour une proposition inédite frôlant les 4,50m de long.
Esthétiquement, attention les yeux. Le concept Scénic Vision exprime la révolution esthétique opérée par Renault dont le design est désormais dirigé par Gilles Vidal, récent transfuge de Peugeot-Citroën. S’il a pris le projet Vision en cours de route, il a participé à lui donner son look définitif. On sait que Gilles Vidal n’est pas un disciple du « less is more » ou de la ligne « claire ». Au contraire. On pourra juger le résultat spectaculaire ou le trouver alambiqué. Il inspirera le style du Scénic de série, annoncé pour 2024. Et sans doute celui des futures Renault. Selon Gilles Vidal dont la maitrise de la novlangue est consommée : « Ce concept-car n’est pas un acte créatif spontané, c’est une démarche conceptuelle, basée sur trois axes majeurs : l’environnement, la sécurité et l’inclusion. Cette approche a nourri la créativité et a dicté les choix esthétiques du véhicule et non l’inverse. Scénic Vision trace donc une nouvelle trajectoire pour la marque Renault, celle d’une mobilité à la fois plus durable, sûre et inclusive. »
MOTORISATION ELECTRIQUE, EN ATTENDANT L’HYDROGENE
On accède à bord par des portes à ouverture antagoniste à l’arrière, sans doute délaissées sur les versions de série pour des questions de coût et de difficultés techniques, principalement. L’habitacle se distingue par son impression d’espace générée grâce à une présentation épurée, des surfaces vitrées généreuses et un toit panoramique transparent. Le coté futuriste étant apporté par un curieux volant en forme de « Farfale », ces pâtes aux airs de papillon stylisé, et un alignement de petits écrans carrés semblant flotter dans l’espace. Rien de tout cela, pas plus que les larges fauteuils avant et arrière, ne dépasseront le stade de l’étude. Par contre, l’utilisation massive de matériaux recyclés (jusqu’à 70%) devrait être du voyage.
Elaboré sur la plate-forme CMF-EV de la nouvelle Mégane E-Tech 100% électrique, le concept Vision innove par sa motorisation confiée à un duo inédit constitué d’un bloc électrique de 160kW, issu de celui de la Mégane E-Tech, implanté sur l’essieu arrière, associé à une batterie de 40kWh, recyclable et fabriquée dès 2024 en France, comme Renault prend soin de le préciser, complété par une pile à combustible de 15kW alimentée par de l’hydrogène. La nouveauté technologique est là. Objectif mis en avant : pouvoir faire le plein d’hydrogène en quelques minutes et ne pas être pénalisé par le temps trop long passé aux bornes de recharges électriques sur des parcours de plusieurs centaines de kilomètres. Le constructeur avance l’horizon 2030 pour voir un réseau de stations à hydrogène. Rien n’est moins sûr quand on voit la lenteur avec laquelle progressent les bornes publiques. Les concepts cars existent aussi pour vendre du rêve. En attendant, le Scénic de cinquième génération sera commercialisé dans deux ans avec des blocs exclusivement électriques empruntés à la Mégane E-Tech. C’est plus sage et plus concret.