Smart #1 : appelez-la hashtag one
Automobile. Un SUV urbain 100% électrique : le renouveau de Smart, désormais sous pavillon sino-germanique, fait table rase du passé de la marque initiée par Mercedes il y a un quart de siècle.
Une Smart de 4,27m de long : qui l’eut cru ? La marque jusqu’à présent était surtout réputée pour ses voitures de poche réservées à un usage quasi exclusivement urbain. Sauf pour une poignée d’originaux parcourant l’Europe à son volant. Sans trop de famille à embarquer et sans excèdent de bagages. Certes, Smart avait déjà mis sur le marché des modèles à vocation plus large, avec deux générations « Forfour » (pour quatre) et autant d’échecs. La première s’était effacée rapidement après deux ans de carrière entre 2004 et 2006, faute d’avoir convaincu une clientèle suffisante. La deuxième tentative, élaborée en partenariat avec Renault qui en avait tiré la Twingo, avait duré plus longtemps, sans davantage de succès. Smart qui semble apprécier les jeux de mots en baptisant ses voitures avait vu juste, à condition de prendre « four » au sens « avoir fait un four » ! Avec le nom de la toute nouvelle Smart #1, le risque est moindre car cela ne signifie pas grand chose de concret, si ce n’est la volonté de « faire moderne ». Là, n’est pas l’essentiel.
Depuis sa conversion au tout électrique, la marque satellite de Mercedes a considérablement évolué en devenant sino-germanique, le géant de l’automobile chinois Geely, par ailleurs propriétaire de Volvo, étant devenu le fer de lance de cette nouvelle alliance. Cela a entrainé la fin définitive de l’aventure française de Smart, l’usine lorraine d’Hambach ayant été reprise par Grenadiers et la production transférée en Chine. La Smart #1 est le premier projet commun des deux constructeurs et affiche de grandes ambitions commerciales.
Proche esthétiquement du concept dévoilé en septembre 2021 au salon de Munich, elle mise d’abord sur son allure, entre crossover et SUV (1,64m de haut), caractérisée par des lignes douces et lisses, des poignées affleurantes, des portes sans encadrement et un pavillon « flottant » à la mode Opel Adam. Les arches de roues cerclées d’élargisseurs noirs reliées par des protections latérales renforcent sa silhouette. L’aménagement intérieure de cette cinq portes-cinq places est visuellement engageant. En particulier, sur la finition de lancement, « #1 launch Edition ». Le poste de conduite donne envie de partir à son volant derrière lequel on trouve un pavé numérique de 9,2 pouces, un grand écran central tactile de 12,8 pouces posé sur une console centrale flottante épurée. Un affichage tête haute sera également disponible sur les finitions les plus riches.
La promesse d’un plein de courant en 30 minutes
Sa longueur inédite chez Smart, combinée à un empattement de 2,75m génère une habitabilité hors norme dans son segment. Les deux fauteuils avant accueillants sont complétés par une banquette arrière 2/3-1/3 coulissant sur 13 centimètres avec des dossiers inclinables en cinq positions, permettant de jouer sur l’espace disponible en privilégiant les passagers ou le coffre dont le volume varie entre 270 et 411l. Astucieux et pratique. À tel point que l’on s’étonne que cela reste aussi rarement proposé.
100% électrique comme l’ensemble des Smart, la #1 est animée par un bloc de 200kW (l’équivalent de 272ch) avec une transmission aux roues arrière comme la plupart des dernières nouveautés électriques. Cette puissance impressionnante n’a aucun équivalent dans la catégorie pour le moment. Sa batterie de 66kWh est donnée pour une autonomie entre 420 et 440km, un bon niveau si cela se confirme en utilisation réelle.
Le constructeur met en avant des temps de recharge performants : trois heures pour faire le plein avec une capacité de charge de 22kW et une demi-heure en 150kW. Avec les réserves d’usage liées à la rareté des points de recharge de grande puissance. Les constructeurs se sont mis au meilleur niveau mais l’intendance tarde à suivre. La Smart #1 telle qu’elle a été dévoilée se situe sans ambiguïté dans le segment des modèles « premium » où elle n’a pas encore de véritable rivale. En aura-t-elle lorsqu’elle débarquera sur le marché dans quelques mois ? Son prix, non encore arrêté mais probablement musclé compte-tenu de ses caractéristiques techniques, ne devrait pas être un obstacle majeur à sa diffusion avec pour premier marché, la Chine, là où elle sera assemblée.