Toyota Aygo : 20 ans déjà
Anniversaire. Deux décennies et trois générations plus tard, elle est toujours là. Une rareté dans l’univers des citadines sacrifiées par la plupart des constructeurs sur l’autel de la rentabilité.

Si elle n’existait pas, il faudrait l’inventer ! Certes, au fil du temps, elle s’est éloignée de sa vocation initiale de citadine pour gagner en polyvalence. Mais si elle a changé de taille - 3,70m pour la génération Aygo X par rapport aux 3,40m de la pionnière - elle a conservé l’essentiel de son ADN. Elle est surtout un des rares modèles de sa catégorie à avoir résisté, alors que la plupart des constructeurs ont abandonné le segment, estimant impossible de les adapter aux exigences sans cesse croissantes en matière de normes d’émissions et d’équipements de sécurité sans faire exploser leurs tarifs.
On compte désormais sur les doigts d’une seule main, les hypothétiques concurrentes de la petite Toyota. Si on compare le prix de vente de l’Aygo X à celui de la première version commercialisée sur le marché français le 20 juin 2005, on comprend qu’entre-temps l’univers automobile a changé du tout au tout. Mais le niveau de prestations a fait lui aussi un bond en avant. C’était la seule solution pour maintenir un équilibre acceptable entre hausses tarifaires et prestations globales.
Lorsqu’elle nait en 2005, l’Aygo a deux cousines, les Peugeot 107 et Citroën C1. Elles partagent le même berceau, l’usine de Kölin en République Tchèque et l’essentiel de leurs caractéristiques techniques, se distinguant esthétiquement en adoptant les codes leur marque respective. 3,40m de long, quatre places, trois ou cinq portes, un trois cylindres essence de 68ch qui n’a aucune difficulté à entrainer les 790kg de l’Aygo. Simple et efficace. Le tout avec un niveau de fiabilité de référence. Il n’en fallait pas plus pour qu’elle se taille un joli succès commercial en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Italie, ses principaux marchés. Toyota en écoulera plus de 94.000 en France entre 2005 et 2014.
Changement radical avec l’Aygo deuxième du nom, dévoilée au Salon de Genève 2014. Entre-temps, Toyota est passé d’un design consensuel sans personnalité à un style affirmé avec en particulier une proue à l’identité très marquée. Elle se fait remarquer au premier coup d’oeil dans la circulation urbaine. Si ses mensurations sont peu ou prou identiques, son trois cylindres gagne en puissance (69ch) et peut recevoir un stop & start optionnel. Au passage, elle prend plus de 120kg tout en flirtant avec les 160km/h. En l’espace de huit ans, elle trouvera plus de 90.000 acheteurs dans notre pays, faisant mieux annuellement que son ainée.
Lorsqu’elle s’efface en 2022, la crise sanitaire est passée par là et le monde automobile a changé. Peugeot et Citroën décident de mette un terme à leur collaboration avec Toyota qui est à la croisée des chemins. Stop ou encore ? Le numéro 1 mondial dit banco et poursuit l’aventure en solo. Une autre aventure.
Passage à l’hybride en 2026
L’Aygo X prologue, un concept dévoilé en 2021, indique le chemin que prendra un an plus tard l’Aygo X (cross). Garde au sol surélevée, passages de roues à la mode 4X4, peinture bicolore : le modèle de série préservera l’essentiel de cette petite révolution stylistique. Elaborée sur une nouvelle plateforme partagée avec la Yaris, ses mensurations sont en hausse significative (+ 23 cm) mais toujours contenues (3,70m). De quoi améliorer son habitabilité, son accessibilité (5 portes exclusivement) et le volume de son coffre (231l), passant de la pure citadine à la voiture à tout faire.
Toujours fidèle au poste, le 3 cylindres grimpe à 72ch et dispose d’une transmission automatique continue (CVT). Navigation connectée, écran central numérique tactile, système audio JBL, recharge à induction : l’Aygo X change d’univers. Depuis son lancement, elle a déjà trouvé plus de 45.000 clients français, améliorant encore les résultats commerciaux des générations précédentes. La mutation était risquée, elle a été couronnée de succès.
Dans quelques mois, l’Aygo X évoluera de façon significative en passant à l’hybride « Auto rechargeable » selon la dénomination officielle, en adoptant un bloc issu de la famille Yaris. Une évidence pour la marque pionnière en matière d’électrification. Ses normes d’émissions de CO2 sont parmi les plus faibles du marché : seulement 86g/km en moyenne. L’association entre le moteur thermique essence et le bloc électrique en fait l’Aygo la plus puissante (116ch) de cette double décennie. Par ailleurs, elle bénéficiera d’un lifting esthétique approfondi et d’un enrichissement de sa dotation de sécurité. Des arguments supplémentaires en attendant la prochaine génération.