Toyota domine le marché mondial
Constructeur. Avec 10,5 millions de véhicules produits, le géant japonais conforte sa place de leader planétaire et devance son second, le Groupe Volkswagen, de plus de 2 millions d’unités.
Les millésimes passent et Toyota reste en tête de la production mondiale automobile. Une constante. L’Alliance Renault-Nissan lui avait brièvement brûlé la politesse au temps de Carlos Ghosn dont la mégalomanie s’accompagnait d’un leadership planétaire. Le Groupe Volkswagen avait lui aussi pointé en tête avant de rentrer dans le rang. Sans tapage, Toyota a repris sa place quasiment naturelle et pour la troisième année consécutive domine sans vaciller un marché agité de soubresauts.
Moins affecté que la plupart de ses concurrents par la pénurie de composants électroniques grâce à ses liens solides avec ses fournisseurs, le constructeur a été en mesure d’alimenter en semi-conducteurs ses quelques 70 sites de production et livrer ses voitures dans les 170 pays où les marques du géant japonais sont distribuées pour terminer l’année avec une production totale de 10,5 millions de véhicules.
Sur ce total, la part des Toyota et Lexus représente environ 9 millions de voitures, le reste revenant à Daihatsu et à sa division poids-lourds Hino. Cette production quasi stable d’un exercice à l’autre dans un univers automobile incertain témoigne de la solidité du groupe.
En Europe où Toyota est encore derrière les principaux industriels historiques du continent, le constructeur a écoulé 1,081 millions de voitures et atteint une part de marché de 7,3% en léger progrès dans un contexte de recul général. Un des points forts de la marque : sa place de n°2 pour les ventes à particuliers.
En France où Toyota a implanté depuis plus de deux décennies un site de production à Onnaing dans le Nord, le constructeur a immatriculé plus de 113 000 véhicules (dont 9 500 utilitaires légers) affichant une progression de 3,6% à rebours d’un marché global en recul de près de 8%. A l’heure où la plupart des constructeurs semblent avoir délaissé le volume de production au profit des marges opérationnelles, Toyota parvient à jouer gagnant sur les deux tableaux.
Le RAV4 roi du monde
La Toyota la plus vendue dans le monde est aussi tout simplement la voiture la plus vendue dans le monde. Il s’agit du SUV RAV4 avec plus de 1,130 millions immatriculations dont 400 000 sur le seul marché américain contre environ 70 000 sur le Vieux continent, quasi exclusivement des versions hybrides et hybrides rechargeables en Europe comme en France où seules ces motorisations sont disponibles. Ces chiffres donnent une idée de la force de Toyota. De quoi provoquer l’ire de ceux qui vouent les SUV aux gémonies...
Point faible de Toyota : son retard pour aborder le virage 100% électrique. En 2022, Toyota a vendu seulement 24 466 modèles 100% électriques. Un chiffre ridicule en regard de sa production totale. Une situation liée pour une part à son incontestable leadership en matière de motorisations hybrides dont il a été le pionnier dès la dernière décennie du XXe siècle, une solution que le constructeur estime encore pertinente pour faire face aux exigences environnementales et, d’autre part, sa présence sur la quasi totalité des marchés mondiaux où les moteurs thermiques ont encore de belles années devant eux, la transition électrique restant une foucade de pays riches.
Après avoir lancé l’an dernier le SUV bZ4X, la première Toyota 100% électrique, la marque a annoncé un plan très ambitieux avec pas moins de 30 modèles inédits (Toyota et Lexus) exclusivement électriques d’ici à 2030. Un déploiement massif permis par sa puissance économique.
On n’aura pas tout dit de la réussite de Toyota si on évoque pas une réputation de sérieux et de fiabilité qui vient de loin. Elle doit beaucoup à l’immarcescible Corolla, la voiture la plus produite de l’histoire de l’automobile avec plus de 50 millions d’unités. C’est aussi pour cela que les clients font confiance à Toyota sur les cinq continents Akyo Toyoda, le PDG qui cédera sa place le 1er avril prochain laissera à son successeur désigné une situation saine et porteuse d’avenir.