Toyota Prius : l’hybride rechargeable a un avenir

25 ans déjà ! Lorsque la toute première Toyota Prius est apparue dans le paysage automobile de la fin du XXe siècle, elle a fait figure d’Objet Roulant Non Identifié, un ORNI ne ressemblant à aucun autre modèle du marché, pas très réussi esthétiquement comme pour exprimer sa singularité technologique, une motorisation associant un moteur essence et un autre électrique. Une hybride, la première de grande série. Aujourd’hui, tout cela semble bien loin et le numéro 1 mondial vient de lever le voile sur la cinquième génération de Prius. Dépassé l’hybride ? On pourrait le penser au moment où on force la main des constructeurs et des clients pour leur imposer la voiture 100% électrique dont ni les uns ni les autres ne sont convaincus de la pertinence, pas plus en matière d’émissions polluantes que de coûts d’achats et d’utilisation. Pour Akio Toyoda, le président de Toyota, l’hybride a encore de l’avenir : « Il est nécessaire pour nous de présenter la réalité telle qu’elle est pour ceux qui font les règles et nous les imposent. En tant que constructeur présent sur tous les marchés mondiaux nous avons besoin de différentes options pour différents usages ou différents conducteurs. Tous n’ont pas les mêmes besoins et les mêmes moyens... »

Rappel : Toyota est présent dans 200 pays. Dans ce contexte, proposer des hybrides a toujours du sens. D’autant plus que Toyota, fort d’un quart de siècle de recul et 21 millions de véhicules électrifiés diffusés dont plus de 5 millions de Prius, possède une incomparable expérience. Au point que le constructeur a pris du retard dans le basculement vers le tout électrique, négligeant le changement de paradigme sans sommation ou presque des instances (en particulier européennes) sur le sujet. Premier constat qui saute aux yeux : le style de la nouvelle Prius est séduisant avec des proportions et des équilibres bouleversés. Abaissée de 50 mm, raccourcie de 46 mm mais avec un empattement majoré de 50 mm, légèrement plus large, avec un pare-brise très incliné, des poignées de portes arrière dissimulées dans les montants, bien campées sur ses grandes roues (jusqu’à 18 pouces) : sa silhouette est dynamique, fluide et élégante.

Près de 70 km en mode 100% électrique

La présentation intérieure est à l’unisson avec un parti-pris de sobriété visuelle et une sensation d’espace et de confort. La Prius V reprend à son compte le principe cher à Toyota « des mains sur le volant et des yeux sur la route » avec un bloc d’instrumentation numérique de 7 pouces dans le prolongement du regard du conducteur et un grand écran tactile central de 12,3 pouces, réunissant l’ensemble des fonctions d’information et de divertissement. Il va de soi qu’elle reçoit la dernière évolution du « Toyota Safety Sense » réunissant un ensemble d’aides à la conduite et de dispositifs de sécurité les plus récents.

Hybride toujours mais hybride rechargeable exclusivement en Europe, la Prius innove avec un ensemble inédit associant un 2l quatre cylindres essence de 152 ch, couplé à un bloc électrique de 163 ch pour une puissance combinée de 223 ch. Un bonus de plus de 100 ch par rapport au modèle actuel, gage d’accélérations et de reprises beaucoup plus toniques. La batterie lithium-ion de 13,6 kWh autorise jusqu’à 69 km en mode 100% électrique, suffisant pour les trajets urbains quotidiens. Les modèles équipés de panneaux solaires sur le toit permettent de gagner 8 km de marge par jour ou de récupérer une autonomie électrique complète en cas de stationnement prolongé.

En matière d’émissions de CO2, avec seulement 19g/km annoncés, la cinquième génération Prius oppose un ferme démenti à ceux qui jugent insuffisante l’efficacité des hybrides rechargeables. Bien utilisés, en optant pour le mode électrique en ville et hybride sur route, ils constituent un compromis judicieux combinant efficacité, vie facile au quotidien, sobriété à l’usage et respect de l’environnement. La nouvelle Prius en est l’exemple le plus abouti.