Automobile

Voiture de l’année : une couronne pour deux

Marché. Le jury européen a décerné son titre 2025 à la Renault R5 E-Tech et à l’Alpine A290. Les cousines 100% électriques du groupe français devancent le SUV à batterie Kia EV3.

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Photo de la R5 E-Tech
La R5 E-Tech a été confortablement élue « voiture de l’année 2025 ». (Crédits : DR)
Photo de l'Alpine A290
L’Alpine A290 partage le titre avec sa proche cousine Renault. (Crédits : DR)

Vainqueur(es) par KO ou presque ! Le plus souvent, le titre appréciable de « voiture de l’année » décerné par un jury réunissant 60 journalistes spécialisés de 23 pays européens se joue à quelques points près. Cela n’a pas été le cas cette année. La R5 E-Tech et sa déclinaison sportive Alpine A290, considérées comme un seul modèle, ont obtenu un large consensus. Qu’on en juge : elles obtiennent 353 points, laissant leur seconde, la séduisante Kia EV3 plus de 60 points derrière.

Le triomphe du duo du Groupe Renault confirme le renouveau de la marque, un an après le sacre du Scénic E-Tech. Deux modèles d’un même constructeur élus deux années consécutives, cela était arrivé précédemment qu’une seule fois en 60 ans. Pour s’imposer, cette année encore, il importait d’être une voiture 100% électrique, un choix persistant du jury international. La R5 E-Tech et sa cousine Alpine que certains ont rebaptisé vite fait-bien fait la R5 Alpine ont séduit à la fois par leur design craquant, un argument commercial certain auquel le jury reste souvent peu sensible, leur contenu technologique consistant et leurs tarifs relativement abordables pour des modèles à batterie, susceptibles de leur assurer un succès grand public. Dans quelle mesure l’Alpine A290 a-t-elle participé au succès final de la R5 E-Tech ? Bien malin qui peut le dire. La Renault aurait-elle pu s’imposer seule ? Sans doute, car elle constitue une proposition globale cohérente et attractive, pas si fréquente sur le marché.

Une synthèse réussie mis en avant par Fabrice Cambolive, le patron de la marque : « Renault 5 E-Tech electric change véritablement la donne en Europe. Elle rend les véhicules électriques désirables et suscite une réaction émotionnelle. En même temps, elle a été conçue pour apporter beaucoup de valeur à nos clients. S’il y a une voiture qui a le potentiel de transformer le marché électrique, c’est bien celle-ci ». Avec ce neuvième succès, Renault rejoint Fiat au palmarès des marques les plus titrées depuis 1964.

La C3 Citroën sur le podium

Derrière le duo français, on retrouve sur la deuxième marche du podium la Kia EV3. Ce n’est pas une surprise. Encore une Kia. Encore une 100% électrique. Encore un modèle qui joue à la fois sur son potentiel de séduction, combiné à une partition technique et pratique presque sans faute. Si la Kia EV3 reste à distance respectable des françaises avec ses 291 points, elle constitue elle aussi un premier choix pour qui recherche un SUV urbain, petit à l’extérieur mais spacieux à bord. Elle est appelée à rencontrer un succès commercial à la suite de ceux de ses aînées EV9 et EV6 dont elle constitue le modèle d’accès à la famille Kia 100% électrique.

La Citroën C3 complète le podium 2025. Une satisfaction de voir une Citroën jouer de nouveau les premiers rôles et une relative déception de cette troisième place. Cela d’autant plus que la nouvelle petite Citroën, non dépourvue de charme et proposée à des tarifs attractifs, était la seule des sept finalistes à être déclinée en motorisations thermique, hybride et 100% électrique. Ce choix étendu n’a pas suffi à lui permettre de rafler la mise. Si on se fie aux seuls chiffres, la partie était injouable pour la C3 et ses 217 points face aux 353 points du duo Renault-Alpine et aux 291 points de la coréenne. Cela atténue les éventuels regrets. Citroën qui n’a pas été couronnée depuis la XM en 1990 devra encore patienter.

Le palmarès 2025 est complété par la Hyundai Inster (171 points) dont la proposition globale est proche de sa cousine coréenne Kia EV3, la Dacia Duster (168 points), la Cupra Terramar (164 points) qui terminent toutes trois dans un mouchoir de poche et enfin l’Alfa Romeo Junior (136 points), reléguée loin derrière. Les uns et les autres ne sont pas des voitures dépourvues de qualités. Bien au contraire. Il en faut et beaucoup pour se hisser parmi les sept finalistes et s’extraire d’une liste de départ rassemblant une quarantaine de modèles. Ceux qui estimaient mériter mieux pourront se consoler en constatant que le titre de « voiture de l’année », aussi appréciable soit-il, ne conditionne pas un succès commercial. Il suffit de jeter un oeil à la liste des lauréates pour s’en convaincre....