Automobile

VW Amarok, solidement charpenté

Constructeur. Avec ses 5,35 m de long et sa belle gueule de baroudeur, l’Amarok de deuxième génération en impose. Succès prévisible si la fiscalité du marché français ne lui coupe pas les ailes.

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Photo de l'Amarok de Volkswagen
« Plus expressif et plus impressionnant », annonce Volkswagen (Crédit : DR)

C’est ce qui s’appelle arriver au mauvais moment. Dévoilé depuis plusieurs mois déjà, le nouveau pick-up Volkswagen débarque sur le marché français alors que le projet de loi de finances 2024 prévoit de taxer lourdement, en raison de leurs émissions de CO2, les pick-up double cabine, appréciés par les amateurs de nature et de loisirs sportifs pour leur polyvalence.

Un mauvais coup qui rejette au second plan les qualités d’un modèle dont la première génération était considérée à juste titre comme une proposition « premium », plutôt rare dans un univers de véhicules avant tout durs au mal. Commercialisé sur les cinq continents à plus de 830 000 unités, l’Amarok a permis à Volkswagen de faire sa place au soleil d’un marché international dominé depuis des lustres par le Toyota Hilux, la référence absolue en matière de pick-up.

Autre modèle-phare, le Ford F150, le pick-up le plus vendu dans le monde grâce à position inamovible au sommet du marché américain qu’il domine sans partage, non seulement dans sa catégorie mais devant tout ce qui roule : SUV, 4X4, berlines et autres breaks. Ce n’est pas un hasard si Volkswagen s’est rapproché de Ford pour élaborer le nouveau Amarok qui partage avec son cousin d’Amérique de nombreux points communs.

Un gage d’économies de conception. Pour résumer l’Amarok 2023, le directeur du design de Volkswagen utilitaires, Albert Kirzinger n’y va pas par quatre chemins : « Nettement plus expressif et nettement plus impressionnant ». En fait, plus tout, comme le souligne le constructeur « plus grand, plus puissant, plus athlétique, plus charismatique ». 5,35m de long avec un empattement de 3,27 m, des roues jusqu’à 21 pouces, une capacité de charge jusqu’à 1,16 tonne et de tractage jusqu’à 3 500 kg, l’Amarok ne fait pas dans la dentelle.

C’est d’abord pour ces aptitudes qu’il sera apprécié. Et évidemment son aisance à évoluer hors bitume avec ses porte-à-faux réduits, optimisant ses angles d’approche et de sortie, sa capacité à affronter des gués jusqu’à 80 cm (+ 30 cm) et sa nouvelle transmission intégrale 4Motion, déclinée en deux variantes, et ses multiples aides à la conduite facilitant son aisance dans les conditions les plus difficiles en tout-terrain. C’est également le cas sur route où le constructeur promet qu’il est « un des pick-up les plus faciles à conduire au monde ».

Présentation cossue et richesse d’équipements

On retrouve à bord, l’ambiance « premium » qui distingue l’Amarok et donne l’impression qu’on est installé dans une berline cossue. Cela se matérialise notamment par le « digital cockpit » cher à la marque avec un instrument numérique jusqu’à 12 pouces et un écran tablette central jusqu’à 12 pouces également, un système audio signé Harman Kardon sur certaines finitions, des matériaux et habillages - fatteurs et une interminable liste d’équipements, disponibles en série ou en option selon les versions.

Décliné en simple et double cabine en fonction des marchés, l’Amarok peut recevoir cinq motorisations thermiques, quatre TDI diesel et un TSI essence, disponibles en fonction des différents marchés. En diesel, les puissances des 2 l quatre cylindres turbo s’échelonnent de 150 à 209 ch alors que le duo de V6 3 l dispose de 241 ou 250 ch. Le 2,3 l essence affiche, lui, 302 ch. Les motorisations les plus puissantes (à partir de 209 ch) bénéficient en série d’une toute nouvelle boite automatique à 10 rapports.

Assemblé en Afrique du Sud, l’Amarok est un baroudeur ne s’embarrassant pas des frontières. À l’exception de celle dressée par la fiscalité française qui pourrait lui compliquer la vie. Le vaste monde est son terrain de jeu. Si la France n’en veut pas, il s’épanouira ailleurs. Sans que cela change le bilan carbone de l’Hexagone et plus largement de la planète.

Contrairement à la fable racontée par les dirigeants politiques français de l’époque à propos du nuage radioactif de Tchernobyl qui se serait arrêté sur la rive allemande du Rhin, les émissions de CO2 ne connaissent pas les frontières.