Chablis découvre sa Cité des climats & vins de Bourgogne
Œnotourisme. Après le pôle mâconnais inauguré le 2 mai dernier, le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) dévoilait, mardi, en avant-première le deuxième volet de son triptyque consacré à la culture viticole régionale.
Vingt-quatre heures avant l’ouverture officielle au public, l’interprofession invitait ses partenaires - élus, financeurs institutionnels et mécènes - à une visite exclusive du site chablisien.
Avant le week-end inaugural des 17 et 18 juin qui promet de grandes festivités à Mâcon, à Chablis et à Beaune, le voile a donc été levé sur cinq années de travail et de réflexion consacrées à la mise en valeur des vignobles du nord de la Bourgogne.
Autrement dit, du Chablisien, de l’Auxerrois, du Tonnerrois, du Vézelien, du Jovinien et du Châtillonnais. Au cœur de la cité viticole icaunaise, dans l’enceinte du cellier cistercien du Petit Pontigny, les « officiels » ont ainsi pu découvrir les travaux de rénovation de ce bâtiment emblématique, chargé de près de 1.000 ans d’Histoire, ainsi que l’extension d’inspiration contemporaine imaginée par le cabinet d’architecture d’Emmanuel Correa.
Sur ces 800 mètres carrés imprégnés de l’héritage monastique qui ambitionnent d’attirer, selon les prévisions les plus optimistes, près de 25.000 touristes par an, le parcours de visite entend « s’adresser à un public nouveau, plus familial », comme l’a souligné en préambule Benoît de Charette, le président de la Cité des climats & vins de Bourgogne.
À l’instar de celle de l’entité mâconnaise, la scénographie a été confiée à l’atelier d’Adeline Rispal qui, dans un geste résolument épuré, présente cette Bourgogne viticole si singulière.
Immersive et interactive, l’expérience visiteur a fait l’objet de toutes les intentions ; les cinq sens étant sollicités tant par l’ambiance « organisée autour des strates matérielles et immatérielles » que par les différentes installations.
« Nous avons souhaité élaborer une cohérence entre la scénographie et l’architecture, un langage commun que les visiteurs vont pouvoir s’emparer », précise Adeline Rispal.
À l’issue des 45 minutes de déambulation qui comprend une dégustation, les curieux et les touristes pourront prolonger l’aventure en participant à divers ateliers de découverte ou simplement profiter de la terrasse et du jardin clos.
« C’est un nouvel outil pour Chablis et la région, nous nourrissons de grand espoir, avec la proximité de Paris, de dresser des passerelles vers les domaines », explique Benoît de Charette. Un vrai pari : celui de proposer une offre œnotouristique intégrée et cohérente.
Une attractivité nouvelle
Avec à peine plus de 2.000 habitants, Chablis « hérite » ainsi d’une structure haut de gamme dont le rayonnement devrait irradier bien au-delà de ses terres sacrées.
L’annonce de l’implantation d’une Cité des climats & vins de Bourgogne par le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) a, semble-t-il, déjà produit ses premiers effets puisque ces dernières années, de nouveaux commerces dédiés aux vins et aux produits du terroir ont ouvert en centre-ville et les terrasses fleurissent à l’approche de la saison estivale, sous l’impulsion d’une programmation culturelle densifiée.
« La Cité des climats & vins de Bourgogne représente une valeur ajoutée pour la ville qui attire déjà de nombreux touristes », se réjouit Marie-José Vaillant, maire de la cité viticole et présidente de l’office de tourisme « Chablis, Cure, Yonne et Tonnerrois ».
« Nous espérons toucher un autre type de public qui ne serait pas venu naturellement chez nous et pour ceux qui venaient déjà, cela apporte un lieu culturel et un lieu de vie qui n’existait pas encore. »
Reste à savoir si les infrastructures existantes suffiront à accueillir l’augmentation de visiteurs attendus.
« Nous allons voir comment la cité va vivre mais nous prévoyons la création de parcs de stationnement supplémentaires. Cela a déjà déclenché l’étude sur la revitalisation future du centre-ville destinée à accueillir les touristes au mieux et à développer une nouvelle offre commerçante. »