Cuvée 2021 : entre tradition et défis
Viticulture. Si l’année 2021 avec le gel, la pluie, les maladies comme le mildiou ou encore l’oïdium, la crise sanitaire et enfin les problèmes de recrutement, a été compliquée pour les professionnels du monde vitivinicole, tous ont à coeur de faire évoluer leurs pratiques.
Vins de Bourgogne : l’année de tous les records
Vers une récolte bourguignonne historiquement faible en volume ? Pire qu’en 1991 et 1981 où le gel avait détruit la majeure partie de la production avec des rendements n’ayant pas dépassé les 20 à 30 hectolitres par hectares ? À la fin de l’été, les vignerons semblaient plutôt pessimistes notamment pour la récolte en chardonnay après un fort épisode de gel printanier. La Bourgogne est pourtant loin d’être un cas isolé à en juger par les prévisions nationales du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation qui estimaient une récolte en baisse de 25 à 30 % par rapport à l’année 2020.
« Le gel m’a tuer »
« Le gel m’a tuer », c’est par cette paraphrase à la graphie incorrecte, référence à l’affaire Omar Raddad, que le président délégué du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), François Labet a dressé le bilan de la récolte 2021 lors d’une conférence de presse le 5 octobre dernier à Meursault. En effet, après l’épisode, historique, de gel au printemps, la vigne a mis du temps à reprendre le cours de son cycle d’autant que le mois de mai a été plus frais et pluvieux que la normale.
« Dès les premiers jours de juin, les températures ont retrouvé des valeurs de saison voire au-delà. La floraison s’est donc rapidement enclenchée offrant des conditions idéales pour la pollinisation et la formation des futurs fruits. Le maintien des températures élevées a provoqué une pousse très rapide de la végétation permettant au millésime 2021 de rattraper une partie du retard pris entre avril et mai. Or, de fin juin à début août, les viticulteurs ont dû faire face à un basculement des conditions météorologiques avec une période pluvieuse. En effet, la vigne poussant très rapidement, un travail considérable et délicat a été accompli par les viticulteurs pour gérer les travaux en vert et contrer la pression des maladies. Il aura fallu attendre mi-août pour retrouver un temps sec permettant aux raisins de mûrir progressivement », relate-t-il.
Des vendanges décalées
Les vendanges pour le Crémant de Bourgogne ont commencé le 8 septembre dans le sud de la Bourgogne et aux alentours du 20 septembre pour les vins tranquilles. Contrairement aux autres années, les cépages noirs c’est-à-dire le Pinot noir, le Gamay ou encore le César étaient les plus avancés en maturité. C’est ce qui explique qu’un grand nombre de professionnels aient commencé leurs vendanges avec les vins rouges afin d’exploiter la maturité aromatique des raisins. « Le Chardonnay a pris un peu plus de retard suite au stress causé par le gel voire la grêle selon les secteurs, il a donc été vendangé en dernier », explique François Labet.
La qualité plutôt que la quantité
En termes de rendements, le constat est disparate. « Il faut composer avec des volumes de vendanges faibles voire extrêmement faibles sur les vignes les plus touchées par le gel et la grêle. On remarque néanmoins que les secteurs relativement épargnés enregistrent une récolte plus généreuse. » Un point positif, la qualité semble être au rendez-vous : « le potentiel aromatique des jus est bien là, les dynamiques fermentaires sont bonnes et les équilibres sucres-acides retrouvent des typicités appréciées par les amateurs de vins de Bourgogne », annonce le BIVB.
Une progression sur les marchés
Toujours d’après le BIVB, la Bourgogne a progressé sur presque tous ses marchés sur la première partie de l’année 2021. Elle aurait même affiché une croissance similaire à la période d’avant-crise sanitaire.
« Cela s’explique en partie par le boom de la consommation lié au déconfinement et les plans de relance des gouvernements. Directement impactées par la pandémie et bénéficiant de la fin de la surtaxe américaine, les exportations de vins de Bourgogne repartent largement à la hausse après une année 2020 relativement stable, explique François Labet, tout en mettant néanmoins en garde : dans l’année qui vient, ces positions pourraient toutefois être mises à l’épreuve par l’arrivée d’une récolte 2021 moins généreuse et d’un possible ralentissement de l’économie mondiale. Nul ne sait combien de temps durera cette embellie mondiale puisque la situation dépend d’éventuels nouveaux pics pandémiques, de pénuries de diverses matières premières et des tensions internationales politiques ou économiques ».
L’adaptation toujours de mise
Avec la crise sanitaire et les conditions climatiques difficiles de cette année, le secteur viticole démontre une fois de plus sa flexibilité. À commencer par le recrutement sur les postes en tension. Un an après le lancement du programme VitaBourgogne (développé par la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB) et l’Union des maisons de vins de grande Bourgogne (UMVGB) avec le soutien du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), la région Bourgogne Franche-Comté et le Fonds social européen) les résultats sont déjà très prometteurs et l’initiative devrait s’inscrire dans la durée.
« Nul ne sait combien de temps durera cette embellie mondiale puisque la situation dépend d’éventuels nouveaux pics pandémiques, de pénuries de diverses matières premières et des tensions internationales politiques ou économiques. », François Labet, BIVB
« En Bourgogne, la filière viticole dénombre plus de 4.500 domaines, 400 maisons et 17 caves coopératives. Elle représente 2,8 % du PIB de la région et emploie plus de 45.000 personnes (emplois directs et indirects, hors vendangeurs), soit 7 % de l’emploi total de la région. Depuis plusieurs années, les organisations professionnelles comme la CAVB, le BIVB ou encore la Fédération des négociants-éleveurs de grande Bourgogne (FNEB) reçoivent de la part des domaines, caves et maisons de la Bourgogne, le message alarmant d’une pénurie de candidats sur les emplois salariés », indique Laure-Anne Godek, responsable communication à la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB).
La filière unit ses forces et se saisit de la problématique de l’emploi
« Si la CAVB et la FNEB ont déjà installé depuis plus de cinq ans une coordination jusqu’alors absente, entre les organismes de formation du bassin viticole bourguignon, les OPCO, Pôle emploi, la région et les représentants de la profession autour du sujet formation afin que les besoins du terrain coïncident avec les cursus proposés et pour favoriser l’accès à ces parcours au plus grand nombre, le nombre de candidats à la formation reste insuffisant pour les organismes afin de maintenir toutes les sessions prévues. De plus, le flux de candidats sortant sur le marché de l’emploi ne suffit pas à combler le besoin. »
Par ailleurs, une enquête menée conjointement par la CAVB sur la base de 500 domaines et la FNEB sur la base de 50 maisons au printemps 2019 révèle que près de 700 postes de salariés viticoles, salariés tractoristes, cavistes, salariés de maintenance, salariés administratifs, opérateur de conditionnement sont à pourvoir.
De nombreuses opportunités de carrière
« Si le produit de nos vignes est largement connu et apprécié, les métiers de ceux qui l’élaborent le sont beaucoup moins : même au coeur de la Bourgogne viticole, salariés viticoles, tractoristes ou cavistes pâtissent d’une image empoussiérée de pénibilité ou de machisme alors même que la filière modernise ses outils de travail, innove et se féminise. Le fait que ces métiers offrent de nombreuses opportunités d’emploi près de chez soi ainsi que de belles possibilités de développement de carrière est encore très ignoré », constate-t-elle.
C’est donc pour répondre à ce besoin que VitaBourgogne a vu le jour en septembre 2020. Le principe est simple : « il s’agit en fait d’un assistant en ressources humaines virtuel et gratuit destiné, à la fois, aux employeurs et aux candidats. Il suffit de se connecter sur le site du même nom où chaque professionnel de la filière bénéficie d’un espace recruteur lui permettant de publier directement ses offres d’emploi qui seront ensuite diffusées sur 15 sites de recrutement et de centraliser toutes les candidatures. Côté candidats, cet outil permet de s’informer sur les métiers et les formations disponibles et de postuler en seulement quelques clics. Des fiches métiers, vidéos et des renseignements sont consultables ».
« En Bourgogne, la filière viticole dénombre plus de 4.500 domaines, 400 maisons et 17 caves coopératives. Elle représente 2,8 % du PIB de la région et emploie plus de 45.000 personnes (emplois directs et indirects, hors vendangeurs), soit 7 % de l’emploi total de la région. », Laure-Anne Godek, CAVB
Le premier bilan de cette opération est positif puisque en un an, plus de 600 offres d’emploi dont plus de 60 % en CDI ont été publiées. Ces offres ont reçu plus de 5.500 candidatures soit plus de neuf candidats par offre. Parmi les plus de 65.000 connexions enregistrées sur le site, 79 % des visiteurs sont âgés de 18 à 54 ans pour 57,2 % de femmes et 47,3 % d’hommes. « L’autre donnée intéressante de notre étude, c’est que 86 % des utilisateurs professionnels de Vita Bourgogne ont déclaré avoir l’intention de réutiliser l’outil pour leurs futurs recrutements », insiste-t-elle.
Un programme inspirant pour d’autres régions viticoles
Appelé à durer, le programme a fait mouche en inspirant d’autres régions viticoles. « Depuis son lancement, Vita Bourgogne est suivi par les autres régions vitivinicoles avec qui nous avons régulièrement échangé autour des temps forts du projet : la problématique rencontrée par la filière bourguignonne est en effet partagée par la plupart des régions viticoles et notre démarche est une première à l’échelle nationale », ajoute la CAVB.
L’innovation qui permet de protéger les vignes du gel
Trois nuits de gel en avril dernier. L’autre fléau qui a touché le monde de la vigne local cette année. Pour lutter contre le gel ces nuits où le thermomètre a chuté jusqu’à -8 degrés Celsius, des vignerons du domaine Laboureau à Bligny-les-Beaune en Côte-d’Or ont testé un nouveau système sur une parcelle de dix ares de Corton-Charlemagne. Ils ont en effet eu l’idée d’utiliser des câbles chauffants ainsi qu’un voile d’hivernage sur le palissage qui a été plombé au sol par des lattes pour ainsi éviter la déperdition de chaleur liée au vent.
« Depuis la pandémie, on remarque une forte demande pour les produits locaux, artisanaux et les spiritueux ne dérogent pas à la règle. », Julien Mariotte, Distillerie Heima
Étudié depuis plusieurs années, ce système fonctionne grâce à un fil de baguette chauffé grâce à un générateur électrique. Les résultats sont prometteurs puisque sous le voile, la température s’élevait à six degrés Celsius alors que la température extérieure n’excédait pas les -4 degrés Celsius. Un procédé qui a donc permis de sauver la quasi-totalité des bourgeons.
Des cheveux pour éloigner les nuisibles
Autre technique qui se développe, disposer des touffes de cheveux dans des boules en jute, au pied des vignes. Très répandu en biodynamie, ce concept permet de lutter contre le grignotage des parcelles par les animaux. En Saône-et-Loire, à Chagny, le couple Nathalie et Sylvain Langoureau utilisent ce procédé depuis une quinzaine d’années, évitant les produits chimiques.
Une cuve novatrice et flexible
Le dernier né de la tonnellerie Rousseau à Couchey est également la preuve que le secteur ne cesse d’innover pour coller aux évolutions du secteur. Récemment nominée pour les Sitevi Innovation Awards (un concours reconnu à l’international qui récompense les matériels, produits techniques et savoir-faire pour les productions vitivinicoles, oléicoles, arboricoles et maraîchères et dont la prochaine édition se tiendra du 30 novembre au 2 décembre à Montpellier) la cuve InOak propose du 2-en-1.
« Nous avons à coeur d’innover et d’apporter des solutions d’élevage et de vinification à nos clients. Pour répondre à la problématique des variabilités de récolte et du besoin de flexibilité des contenants en cave, ce produit est une solution qui offre flexibilité de volume du chapeau flottant tout en gardant les avantages de la cuve tronconique », présente Frédéric Rousseau, directeur général.
Mariage réussi de performance, modernité et de tradition tonnelière, la cuve offre de nombreux avantages : « d’abord l’esthétisme avec un système discret puisque la couronne inox est intégrée à la cuve bois, ensuite la praticité puisque la cuve est polyvalente elle peut être utilisée en vinification, élevage ou encore stockage. De plus, son volume varie selon la hauteur de la couronne qui est fabriquée sur-mesure. InOak permet aussi la flexibilité des volumes en assemblage puisqu’il est possible d’assembler sans être limité par un volume. Enfin, le chêne utilisé est français et de qualité supérieure ce qui permet l’assouplissement et la polymérisation des tanins ainsi qu’une meilleure circulation des jus dans la cuve pour une extraction plus délicate », explique celui qui a repris l’entreprise familiale avec son frère, Jean-Christophe en début d’année. Le produit sera par ailleurs présenté lors d’un salon aux États-Unis en janvier prochain.
Le retour des saveurs locales
En mars 2019, Julien Mariotte qui était auparavant directeur technique dans le spectacle vivant à Besançon, a créé la distillerie Heima (signifiant « à la maison » en islandais en hommage à sa fascination pour la nature à l’état pur du pays) à Abbans-Dessous (Doubs). Passionné depuis toujours par les plantes, il a décidé de suivre une formation pour lancer son activité intégrant une démarche de fabrication 100 % artisanale, une cueillette manuelle contrôlée et règlementée de plantes sauvages des Montagnes du Jura : « S’il n’y a pas de diplôme à proprement parler pour ouvrir une distillerie, j’ai tout de même tenu à passer un brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole spécialité plantes à parfum, aromatiques et médicinales à Montmorot près de Lons-le-Saunier. »
Une fois formé, il s’est attelé à l’élaboration d’un premier produit à base de plantes sauvages et locales, comme le veut son concept : « Je n’avais aucune notion de tout ça, je disposais d’un panel assez large de fioles avec lesquelles j’ai procédé par tâtonnement pour en faire un produit. Ce fut une étape très intéressante avec un gros travail de recherche et mobilisant mes cinq sens pour analyser les différentes plantes », détaille-t-il.
Trois alcools sont commercialisés : deux recettes de vodka, trois recettes de gin et un aquavit (boisson spiritueuse scandinave) « qui est traditionnellement servi en accompagnement avec du saumon gravlax ou des filets de harengs alors qu’en France il est plutôt dégusté à l’apéritif ou comme digestif », développe Julien Mariotte qui privilégie la qualité à la quantité : « c’est ce qui explique les recettes éphémères puisque je n’ai pas de fournisseur. Je cueille moi-même les plantes que je trouve dans la nature. Le but est aussi de ne pas spoiler la nature de toutes ses espèces végétales, donc les quantités sont raisonnées. Le but de ma démarche s’inspire en fait des explorateurs, qui, partant à la recherche de nouveaux horizons, emportaient avec eux leurs histoires et leurs identités. Cet esprit d’aventure a permis la rencontre du familier et du sauvage sous le regard bienveillant des étoiles. Aujourd’hui, chacun des spiritueux de la gamme est symbolisé par une constellation ».
Avec de nombreux points de vente locaux dont le caviste l’As du vin et la boutique Grain de cassis à Dijon, la distillerie espère pouvoir se développer sur le national dans les années à venir. « Une boutique en ligne est déjà disponible pour les clients ne résidant pas en Bourgogne Franche-Comté. Depuis la pandémie, on remarque une forte demande pour les produits locaux, artisanaux et les spiritueux ne dérogent pas à la règle. »
Des projets arrivés à maturité
Comme beaucoup d’autres secteurs, la filière vitivinicole a subi de plein fouet les périodes d’arrêt forcé de l’activité en raison de la pandémie. L’occasion, pour de nombreux professionnels de mener à bien certains projets prévus de longue date. À commencer par le Grand Hôtel La Cloche qui a récemment ouvert une cave rue Devosge à Dijon, projet mûri bien avant la survenue de la Covid-19…
Baptisé 20 by La Cloche, ce nouveau lieu est un savoureux mélange entre cave et espace de dégustation. Réfléchi avant le premier confinement de mars 2020, le projet a été ralenti en raison de la pandémie de coronavirus.
Ouverte le mercredi 15 septembre, « l’adresse correspond notamment au besoin de proposer un service supplémentaire aux clients de l’hôtel », indique Antoine Muñoz, directeur de l’établissement. À proximité immédiate de l’hôtel, la boutique est également accessible aux Dijonnais.
Équipement innovant pour refroidir les bouteilles
« Les horaires, de 15 à 21 heures en semaine et de 10 à 19 heures le samedi, s’adaptent aux modes de consommation de la clientèle citadine pressée qui sort du travail tardivement et qui a besoin d’acheter une bouteille pour offrir à l’occasion d’un dîner de dernière minute par exemple. La cave est équipée d’une machine qui refroidit les bouteilles de blanc et de champagne en seulement trois minutes, permettant la vente de produits prêts à la consommation. » D’une superficie de 50 mètres carrés, 20 by La Cloche propose de nombreuses références : « la gamme comporte aussi bien des premiers crus que des grands crus ainsi que quelques découvertes. Au total, 95 % des vins sont bourguignons », assure-t-il. À termes, verres et carafes gravées seront également proposés à la vente.
L’espace dédié aux dégustations devrait quant à lui accueillir de nombreuses animations organisées en partenariat avec des viticulteurs ou des maisons de vin. Mariage de bois, de noir et de marbre, le lieu reprend les codes de la décoration du Bar by La Cloche. « C’est l’œuvre d’ADN Studio qui s’est inspiré de la pierre ancestrale des sols calcaires de Bourgogne pour le comptoir. »
Toujours dans un esprit convivial, Le Domaine du Goûtlancé en 2018 par Sébastien Bricout, n’en a pas fini de surprendre les amateurs de vin. Après les coffrets de dégustation en format échantillons, vinottes pour être exacte, pour guider les consommateurs dans leurs choix, la start-up lauréate 2018 de Réseau Entreprendre réitère son opération calendrier de l’Avent « pour les grands enfants ». Sous forme de grande maison en briques rouges, le calendrier « classique » de cette année 2021 propose une sélection de 24 vins bio. Ludique, ce calendrier propose une dégustation à l’aveugle de manière à ce que ses heureux propriétaires devinent le vin qu’ils dégustent. « Seul un numéro permet d’identifier la vinotte, aucune information sur le domaine, la cuvée ou encore le millésime ne pourra influencer les clients. Toutefois, une carte à gratter dévoilera la réponse. De plus, derrière chaque case, figurera un indice qui mènera au jour suivant », explique le créateur d’entreprise qui a pris soin de ne sélectionner que des partenaires et fournisseurs localisés en France. Pour ajouter au caractère déjà festif de ce produit, une dégustation en live sera proposée tous les soirs du mois de décembre : « ouvrons ensemble la case du jour à l’occasion d’un moment de partage lors d’un live simultané sur Facebook et Instagram. Chaque soir, le vigneron du jour, sera invité et se fera un plaisir de répondre aux questions des consommateurs et d’échanger avec eux. Des propositions d’accords avec le vin du jour et des conseils de dégustations seront aussi prodigués quotidiennement dans ces lives d’une durée de dix minutes environ », annonce-t-il.
L’unique calendrier de l’Avent XXL dédié au vin
Pour encore plus de plaisir, le Domaine du Goût propose en exclusivité un calendrier de l’Avent XXL d’une hauteur de 1,6 mètre, contenant lll
lll 24 bouteilles (AOC, premiers crus et champagne) sélectionnées par Thierry Dorge, sommelier à l’École du Vin à Paris. « Il a d’abord été imaginé pour créer une euphorie lors d’une soirée ou des évènements d’entreprises afin de faire plaisir à ses clients, partenaires et collaborateurs pour rythmer le mois de décembre. » Pour les amateurs, il faudra tout de même débourser 1.190 euros…
Dernière nouveauté en date : la mise en place de dégustations de vin en ligne et en direct animées par le sommelier Thierry Dorge. « Les réunions professionnelles en ligne (Zoom, Webex, Skype...) sont désormais courantes. C’est un réel changement d’organisation et de management pour les entreprises. Un phénomène observé aussi bien dans les petites entités que dans les grands groupes. Mais pour tous, les moments de partage et de convivialité restent indispensables pour fédérer les équipes. Vins & Cie est un nouveau service de dégustation de vin en ligne : chaque participant fait la dégustation chez lui en ayant préalablement reçu son coffret de dégustation. C’est un format qui se prête particulièrement bien au contexte actuel et qui s’intègre aussi dans la vie d’une entreprise comme une réunion trimestrielle ou encore un comité de direction pour les clore de manière conviviale. C’est aussi idéal pour des équipes dispersées aux quatre coins de l’Hexagone ou de l’Europe par exemple… C’est d’ailleurs un concept disponible en plusieurs langues (français, anglais, espagnol, italien) et le format permet la participation de huit à 240 personnes », présente-t-il. Sébastien Bricout insiste également sur le caractère dématérialisé de l’initiative qui permet une diminution de l’impact environnemental selon lui. « C’est aussi avantageux pour les entreprises puisqu’une demi-journée de visio-conférence avec une dégustation de vins représente un coût 20 fois inférieur à son équivalent en présentiel car les frais de transport, d’hébergement et de restauration sont supprimés. »
Quand le vin rend belle
Le vin s’infiltre également en cosmétologie avec la marque Vinésime créée en 2015 à Gevrey-Chambertin. Après avoir séduit des utilisatrices du monde entier avec des soins à base de concentré de Pinot noir et de bourgeon de cassis noir de Bourgogne, la marque vient de lancer un produit répondant aux atouts de la cosmétique « in and out ». « C’est un tout nouveau concept très tendance en ce moment puisqu’il s’agit d’avoir une vision globale de l’intérieur en intégrant les soins à appliquer sur la peau et des soins qui s’ingèrent. Nous avons traduit ce concept par une ampoule de nutricosmétique à boire. Composée d’extrait lipidique de blé breveté, d’extrait de cassis, d’extrait de marc de Charmes-Chambertin Grand Cru et enrichie en vitamine E, vitamine C et cuivre, cette cure offre plusieurs bienfaits : une protection cardiovasculaire, une action au début du vieillissement et un renforcement de la fermeté et de l’élasticité de la peau. À raison d’une capsule quotidienne pendant 14 jours, la cure a déjà séduit de nombreuses consommatrices. Une étude a par ailleurs été conduite sur 60 femmes de 30 à 60 ans dans une durée de 60 jours », décrit Marie Damidot, épouse de l’un des fondateurs de la marque, Édouard Damidot, et co-dirigeante notamment en charge de la commercialisation en France, du marketing et du développement de nouveaux produits.
Les produits sont disponibles dans les spas et instituts partenaires ainsi que sur le site internet de la marque.
L’importance de l’accompagnement
« Depuis un peu plus d’un an maintenant, la situation est incertaine pour les professionnels du secteur. Pas seulement au niveau des conditions climatiques, les mesures comme le Brexit ou la taxe Trump, les attaques sanitaires avec le mildiou ou l’oïdium ont constitué autant d’éléments rendant l’année complexe. Nous avons toujours eu à cœur de soutenir cette branche professionnelle et nous poursuivons. Comme chaque année depuis 2011, nous allons à la rencontre de nos clients vignerons à l’occasion de la tournée des vendanges. Cette opération a eu lieu même lors de la deuxième vague de Covid-19. Comme chacun le sait, les vendanges sont un temps très important dans la vie d’une entreprise viticole. Ces tournées des vendanges nous permettent donc d’échanger avec eux sur l’année écoulée, sur leurs difficultés. Cette année a été très difficile mais nous nous sommes aperçus que les viticulteurs ont énormément travaillé, ils ont fait preuve d’une grande capacité d’adaptation pour soigner leurs vignes. Notre rôle est de les soutenir, de les accompagner au mieux dans les différentes difficultés qu’ils rencontrent. Leur rendre visite nous permet également d’ajuster les solutions qu’on met à disposition », motive Frédéric Delore, responsable du marché de l’agriculture et de la viticulture au Crédit agricole de Champagne-Bourgogne. Insistant sur l’importance d’être assuré pour être protégé en cas d’aléas climatiques comme le gel d’avril dernier, la banque compte par ailleurs mettre en œuvre des outils pour correspondre aux évolutions de consommation. « La crise sanitaire a fait évoluer les modes de consommation, les entreprises viticoles doivent à tout prix s’y adapter. Le site ca-moncommerce.com est un excellent début puisqu’avec, il est possible de proposer du click and collect, l’encaissement à distance étant facilité…Cette transition est indispensable. »
Son homologue de la Banque Populaire de Bourgogne Franche-Comté, Gérald Perrier (responsable du marché agriculture et viticulture) est du même avis : « la période sanitaire a été compliquée pour commercialiser les vins auprès de la CHR (café, hôtellerie, restauration) ou sur les domaines. Très vite, nous avons mis en place des actions de communication auprès des professionnels pour les informer sur le dispositif de facilitation de finance des stocks. Notre approche personnalisée est un réel point fort qui nous permet d’adapter l’offre en fonction des besoins différents. Par exemple, notre prêt dédié aux vendanges permet de financer les dépenses liées aux vendanges de nos clients. Simple à mettre en place il est très plébiscité. L’autre enjeu émergent depuis le début de la pandémie concerne les solutions de paiement à distance. Notre mission consiste en effet à proposer des solutions adéquates pour faciliter le règlement, le sécuriser et surtout, garantir la rapidité de l’encaissement. »
Les viticulteurs à l’heure de la transition numérique
En juillet dernier, à Davayé en Saône-et-Loire, a été inauguré le Vitilab, une structure intégrée au Vinipôle Sud-Bourgogne ayant pour rôle d’accompagner les viticulteurs dans leur transition numérique et robotique. Pour ce faire, la structure s’appuie sur des expérimentations, la formation et grâce à un fablab notamment équipé d’une fraiseuse numérique, d’un scanner 3D et de deux imprimantes 3D. Parmi les autres missions du Vitilab, la création d’un site e-commerce destiné aux vignerons. Le Vitilab projette par ailleurs de mette en place un espace de coworking dédié aux jeunes entreprises porteuses d’idées ou de projets autour de l’agriculture ou de la viticulture.