Champagne / In Vino

L’œnotourisme se structure

Œnotourisme. Dans une région précédée par la renommée de ses crus, à l’heure où les touristes recherchent plus que jamais l’authenticité, la qualité et le goût, l’oenotourisme est une chance.

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Photo d'une sculpture
(Crédit : DR)

Riche de ses quatre vignobles (Bourgogne, Jura, Loire/Centre et Beaujolais) et de ses plus de 800 prestataires labellisés Vignobles & Découvertes concentrés principalement sur six destinations (Couchois, Côte Chalonnaise et Mâconnais ; route du crémant de Bourgogne ; vignoble du Jura ; route des grands crus de Bourgogne ; vignoble du Sancerre-Pouilly-Giennois ; route des vignobles de l’Yonne), la Bourgogne-Franche-Comté se hisse parmi les régions les plus attractives dans le domaine : 18,6% des oenotouristes en France l’ont explorée pour ses terres viticoles – dont 16,2% pour la seule Bourgogne, classée quatrième vignoble français le plus visité.

Bien que la majorité de la clientèle française à motivation oenotouristique en Bourgogne-Franche-Comté soit issue de la région (20% sur la période 2021-2023), la destination séduit aussi l’extérieur : l’Île de France représente notamment 15% de la clientèle française, suivie par l’Auvergne-Rhône-Alpes et le Grand Est (12%). Plus significatif encore, BFC Tourisme rapporte que sur cette même période, 37% des séjournants étaient étrangers. Si l’oenotourisme bourguignon-franc-comtois connaît un tel succès au-delà de ses frontières régionales, il le doit sans doute à la notoriété et la diversité de ses vignobles et de ses lieux emblématiques. On note entre autres le château du clos de Vougeot, les Hospices de Beaune, mais également la récente Cité des Climats et vins de Bourgogne implantée à Chablis, Beaune et Mâcon.

La récente Cité des Climats et Vins de Bourgogne, implantée à Beaune, Chablis et Mâcon, a accueilli près de 80.000 visiteurs pour sa première année d’exploitation, symbole du dynamisme d’un secteur qui sait se réinventer et d’une offre œnotouristique en développement.

Memento du tourisme 2024
(Crédit : BFC Tourisme chiffres 2023)

Celle-ci a par ailleurs accueilli près de 80.000 visiteurs pour sa première année d’exploitation, symbole du dynamisme d’un secteur qui sait se réinventer et d’une offre oenotouristique en développement. Depuis 2018, la filière est structurée sous forme d’un collectif piloté par BFC Tourisme et auquel adhèrent, en 2023, 53 membres (dont cinq destinations Vignobles & Découvertes, sept offices de tourisme, 12 hébergements, 19 domaines viticoles, huit prestataires d’activités, une agence réceptive et un site oenotouristique). Pour l’heure, quatre enjeux ont été identifiés pour les acteurs de l’oenotourisme à partir des forces et faiblesses actuelles : la connaissance des clientèles et des retombées économiques ; le développement marketing de l’offre oenotouristique, positionnée sur l’oenotourisme d’excellence ; le développement et le renforcement d’une offre placée sous le signe de l’innovation et de la transition écologique en poursuivant les efforts mis en place ; une meilleure visibilité pour les offres ciblées vers les « wine curious » (néophytes et amateurs) et les « wine lovers » (experts), qui doivent trouver des offres correspondant à leurs attentes et ainsi devenir des ambassadeurs de la région.

Quoi qu’il en soit la filière se donne les moyens de sa propre réussite, en témoignent les investissements majeurs consentis pour l’oenotourisme et le tourisme gourmand, s’élevant à 19,2 M€ par année sur la période 2017-2019 (dernières données publiées, prenant notamment en compte les chantiers de la Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin à Dijon et de la Maison du Comté à Poligny).