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L’OIV s’approprie peu à peu Dijon

Viticulture. L’OIV, Organisation internationale de la vigne et du vin, fête ses 100 ans en 2024. Cette occasion coïncide avec son installation à Dijon qui sera également la capitale de son 45ème congrès mondial du 14 au 18 octobre prochain.

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Photo de la salle des Etats de la mairie de Dijon
Les membres de l’OIV réunit en assemblée générale, salle des Etats de la mairie de Dijon, en octobre 2021 (Mairie de Dijon) (Crédit : DR)

50 états composent l’Organisation internationale de la vigne et du vin, représentant près de 90 % de la production mondiale et 75 % de la consommation mondiale. Cette organisation intergouvernementale à vocation scientifique et technique de référence au niveau mondial pour le secteur de la vigne et du vin couvre l’ensemble des produits agricoles issus de la vigne, avec le vin en tête de liste. Fondée en 1924 par huit membres initiaux, dont la France, l’OIV pourrait faire figure d’exemple.

« L’OIV a vu le jour avant l’ONU, devenant la première organisation intergouvernementale pour une coopération internationale. Son objectif était de trouver des solutions et d’harmoniser les pratiques de production et de commercialisation avec une législation qui ne freine pas le commerce international » explique Sophie Pallas, directrice des relations extérieures de l’OIV. Un rôle toujours nécessaire dans un contexte et un secteur qui peut faire l’objet de barrières techniques ou tarifaires.

Du conseil à son application

« Nous ne faisons pas d’intervention directe dans un pays. Notre mission consiste à fournir des informations, des recommandations de normes aux états membres pour les aider à élaborer leur cadre réglementaire pour la production de vin mais aussi la consommation. » Pour ce faire, l’OIV s’appuie sur plus de 500 experts issus des états membres. « Les informations que nous transmettons se font sur des bases scientifiques pour guider les états dans leur politique de développement de la filière. » A titre d’exemple, Sophie Pallas évoque le travail d’évaluation de nouvelles pratiques dans l’élaboration du vin par exemple. Dans le cadre de la transition écologique, l’OIV peut recommander la mise en place d’une viti-viniculture durable susceptible d’inspirer la profession. « Nous avons travaillé sur les nouveaux traitements aux fibres végétales pour éliminer les résidus toxiques liés à l’utilisation de pesticides. »

Cette proposition impulsée par la France a conduit à trois ans d’évaluation scientifique et technique par les experts de l’OIV sur l’intérêt de cette pratique, son impact sur le produit mais aussi sur les utilisateurs et les consommateurs. « Quand la pratique a été jugée satisfaisante par l’OIV, l’Union Européenne l’a intégré à sa réglementation. » De façon indirecte, le viticulteur bourguignon bénéficie de l’expertise de l’OIV qui contribue à l’innovation et l’évolution de la filière.

L’OIV s’installe à Dijon

Photo de Sophie Pallas
Sophie Pallas, directrice des relations extérieures de l’OIV. (Crédit : DR)

Mais le vigneron bourguignon se sentira désormais plus proche de l’OIV puisque l’organisation a quitté ses bureaux parisiens pour s’installer à Dijon. « Dans le traité fondateur de l’OIV de 1954, la France a été choisie comme pays hôte et décide donc sa localisation avec l’approbation des membres. » Sur proposition de l’Etat, Reims, Bordeaux et Dijon était en concurrence. « Je crois que la restauration de l’Hôtel Bouchu d’Esterno a été l’élément qui a fait pencher la balance par son esthétisme et son symbolisme. On nous offre un écrin, un vaisseau amiral, un lieu fonctionnel même s’il date du 18ème siècle » s’enthousiasme Sophie Pallas qui se réjouit de pouvoir y accueillir les 50 membres, aussi bien dans les salles de réception que dans l’auditorium. Avec l’OIV installé à quelques pas, les vins de Bourgogne pourraient profiter de son rayonnement.

« C’est aussi un élément valorisant pour l’OIV car la Bourgogne est attractive pour nos pays membres. » D’ailleurs, plusieurs ont déjà fait part de leur souhait de venir. En parallèle, pendant la tenue du congrès mondial de l’OIV qui devrait réunir près de 600 personnes à Dijon du 14 au 18 octobre, les congressistes pourront profiter d’une journée technique dans le vignoble régional.

En plus d’organiser cet évènement d’envergure à Dijon à l’occasion de son centenaire, l’OIV se félicite du partenariat passé avec la ville de Dijon et la Poste pour la création d’un timbre de collection mettant en avant l’OIV et l’Hôtel Bouchu d’Esterno. En vente partout en France à partir du 14 octobre, date d’ouverture du congrès mondial, il sera en prévente à Dijon dès le 11 octobre.