Le Vitilab au secours des vignobles du futur
Viticulture. En créant Vitilab, le BIVB, le conseil départemental et la Chambre d’agriculture se dote d’un outil qui devrait permettre de sauver la moitié de la production viticole française.
Anticiper la crise climatique, c’est le but du Vitilab, un organisme créé en 2021 par le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) à travers l’association Vinipôle Sud Bourgogne, la Chambre d’agriculture et le département de Saône-et-Loire pour préparer la transition numérique et écologique des domaines viticoles du Mâconnais et de la côte châlonnaise. Premier exemple de ces travaux de recherche, l’acquisition d’un enjambeur électrique, premier outil d’une ambition à long terme d’électrification des matériels viticoles ou l’essai du Traxx d’Exxact Robotics, un pulvérisateur robotisé et autonome. Derrière cette planification, l’ambition d’une neutralité carbone à l’horizon 2035 par la réduction 60% des gaz à effet de serre (GaS) pour se diriger vers un modèle durable. Mais il s’agit aussi pour les viticulteurs de s’adapter au marché avec des ventes réduites d’un quart en 2022 par rapport à 2021. Une. Conséquence économique mais aussi des habitudes de consommation qui changent et des consommateurs de plus en plus attentifs aux produits sains et locaux.
Une urgence vitale
Et il y a une véritable urgence. Dans les prévisions les plus alarmistes, 50% du vignoble français pourrait disparaître d’ici à 2050 soit près de 400.000 hectares qui produisent près de 5 milliards de litres sur 85.000 exploitations, plaçant la France à la troisième place des pays producteurs derrière l’Espagne et l’Italie. Si la transition agroécologique des vignobles se pense depuis les années 1990 avec notamment les contrats territoriaux, ou la présentation en 2017 d’une stratégie d’adaptation portée par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), la transition doit encore s’accélérer et concerner tous les domaines du vignoble. Préservation de l’eau, préservation des sols, adaptation aux aléas climatiques ou au réchauffement, la filière représente aujourd’hui 558.000 emplois directs et indirects, le deuxième secteur des exportations qui rapporte chaque année plus de 16 milliards d’euros à la France et attire près de dix millions de touristes. Autant dire que l’enjeu est énorme pour l’économie française.