Champagne / In Vino

Les vins de Bourgogne défient la crise

Bourgogne. Le Comité Bourgogne (ex-BIVB) a fait le point sur le millésime 2025 et les marchés viticoles au national comme à l’export, avec une grosse incertitude concernant le premier marché export, les États-Unis.

Lecture 3 min
Les Vignerondes. (Crédit : Studio Morfaux - Hospices de Nuits-St-Georges)

Après deux millésimes généreux (2022 et 2023), la récolte 2024 s’est classée comme la deuxième plus faible de ces 15 dernières années, n’atteignant qu’à peine plus d’1,2 million d’hectolitres. Cette contraction du volume a immédiatement impacté les transactions en vrac, qui chutent de 36,6 % sur le millésime 2024.

La succession de ces millésimes contrastés aura heureusement permis de constituer une réserve stratégique. Le stock global de vins de Bourgogne affiche ainsi une hausse de 6,1 % à fin juillet 2025 par rapport à la moyenne quinquennale, crucial pour amortir l’impact de la prochaine campagne, le potentiel de récolte 2025 étant également anticipé comme inférieur à la moyenne.

Pour compenser la faible récolte 2024, les transactions se sont massivement reportées sur l’excédent de 2023 : ce millésime a représenté un record de 40 % du total des transactions, notamment pour les appellations Chablis et Mâcon.

L’export toujours performant

L’attractivité des Bourgognes à l’international ne se dément pas. Les exportations ont battu un record, totalisant plus de 57 millions de bouteilles sur les sept premiers mois de 2025. En volume, la progression est de + 5,6 %. En valeur, le chiffre d’affaires culmine à 951 M€, en hausse de + 2,7 %. Ces chiffres contrastent fortement avec la tendance générale des vins français d’AOC, dont les volumes exportés baissent pour la quatrième année consécutive (−1,5 %).

La croissance est largement portée par le succès des vins blancs : l’AOC Chablis progresse de + 9,5 % en volume, suivi de près par l’AOC Mâcon blanc (+10 %). Le Crémant de Bourgogne brille également à l’international avec une hausse de + 9,5 % des volumes exportés. La destination numéro un reste les États-Unis, qui représentaient 22,1 % des volumes et 22,4 % de la valeur en 2024. Cependant, l’incertitude règne : après une période d’exportations très soutenues, l’application d’une nouvelle taxe douanière de 15 % dès août 2025 devrait impacter fortement les échanges dans les prochains mois. Parmi le "Club des 5" (États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Japon, Belgique), c’est la Suède qui fait une entrée remarquable, accédant à la 4ᵉ place des principaux marchés.

Le marché français se maintient

En France, la grande distribution maintient les vins de Bourgogne en croissance, affichant + 0,7 % en volume et + 0,4 % en chiffre d’affaires. Cette progression est principalement attribuée aux marques (46 % des achats) et aux marques de distributeur (39 % des achats), traduisant une demande soutenue par les catégories sociales préservées. Les appellations les plus dynamiques en GMS sont le Petit Chablis (+ 14,8 % en volume), l’AOC Bourgogne blanc (+ 7,4 % en volume). Enfin, les vins effervescents confirment leur popularité : les ventes de Crémant de Bourgogne enregistrent une solide augmentation de + 3,7 % en volume d’achat.