Champagne / In Vino

Nouveaux horizons pour le vin bourguignon

Vin. Wine Paris, la référence des salons professionnels dans le secteur viticole « n’est pas seulement un lieu où l’on présente des produits : c’est un moment de vérité pour la filière », estime Rodolphe Lameyse.

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(Crédits : JDP)

Wine Paris (du 9 au 11 février 2026), la référence des salons professionnels dans le secteur viticole « n’est pas seulement un lieu où l’on présente des produits : c’est un moment de vérité pour la filière », estime Rodolphe Lameyse, directeur général de Vinexposium qui organise l’évènement. En Bourgogne, quel est le visage de ce « moment de vérité » ?

2025 aura vu des récoltes en baisse (estimées à 1,43 million d’hectolitres, un volume inférieur à la moyenne décennale (1,48 million), pour un vin dont la qualité promet en revanche d’être au top. Mais ces vins, qui les dégustera ? Malgré une image toujours valorisée selon le baromètre Ifop 2025, pour Vin & Société (« icône nationale » pour 94% des Français interrogés, « sujet de fierté » pour 92%, « composante de l’art de vivre à la française » pour 84%, le vin est moins consommé, réservé à des moments choisis toujours selon ce sondage : 77 % des Français déclarent en boire, contre 85 % en 2019.

Les nouvelles générations lui préfèrent la bière, le cidre, les spiritueux, voire même des vins... sans alcool ! La tendance est si vraie que le salon professionnel cité plus haut a choisi de rassembler, sous la bannière Wine Paris 2026, deux salons dédiés (« Be Spirits » et « Be No ») pour accompagner cette lame de fond.

« Il ne s’agit plus seulement de consolider les positions acquises sur les marchés matures, mais d’aller chercher de nouveaux relais de croissance ». Communiqué de presse wine paris 2026

La bourgogne over the world

Le visage des marchés change aussi à l’export : et puisque les États-Unis ou la Chine sont moroses, les vins bourguignons vont à la conquête de nouveaux marchés : le Brésil (grâce aux vins de Chablis et les Bourgognes rouges) enregistre ainsi +35,2 % en volume et +39,2 % en valeur ; la Lituanie (24e des marchés bourguignons) enregistre la plus forte croissance en volume (+54 %) des marchés listés.

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L’Inde, très amatrice actuellement des Chablis, apparaît comme un nouvel eldorado, alors que se profile un futur accord de libre-échange entre l’Europe et New Delhi dans un marché actuellement quasiment inaccessible à cause de droits de douanes qui se montent à 150 %. Un accord permettrait d’ouvrir le marché « tout en rééquilibrant la compétitivité du vin français face aux autres vins australiens ou chiliens, qui bénéficient aujourd’hui de conditions préférentielles par le biais d’accords bilatéraux », rappelle le Comité Bourgogne ; l’Inde est d’ailleurs identifiée comme telle parmi les acteurs de la filière par les organisateurs de Wine Paris 2026 qui insistent : « Il ne s’agit plus seulement de consolider les positions acquises sur les marchés matures, mais d’aller chercher de nouveaux relais de croissance », affirment-ils, en soulignant la présence de « nouveaux marchés émergents comme Chypre, la République Tchèque, la Croatie ou encore la Pologne ».

Les métiers connexes en attestent : Frédéric Rousseau, président de la tonnellerie éponyme évoque par exemple l’intérêt de sa société pour des pays tels la Géorgie et l’Arménie comme débouchés pour sa production de fûts en chêne alors que 60% de son activité est tournée vers l’export, dont, notamment les USA.