Champagne / In Vino

Une cuverie « en sobriété » au domaine Armand Heitz

Meursault. 19 mois de travaux et 2.8 M€ auront été nécessaires. Le Domaine dispose maintenant d’un bâtiment sur trois niveaux qui peut accueillir 670 fûts dans ses deux caves enterrées.

Lecture 2 min
Photo de Armand et Astrid Heitz.
Armand et Astrid Heitz. (Crédit : JDP.)

Signé par A & A Heitz (pour Astrid et Armand) Architecture, la cuverie du Domaine Armand Heitz située dans la zone des Champs Lins à Meursault est un bâtiment dont les lignes obéissent à un impératif : « sobriété », comme l’affirme en souriant Astrid, architecte, qui a oeuvré ici pour les vins du domaine familial. Pureté des lignes, choix des matériaux les plus proches possible de la nature (laine de bois du Jura pour l’isolation, béton bas-carbone pour la construction, charpente bois et ventilation naturelle), le bâtiment a dû composer avec « une nappe phréatique très haute » qui a imposé de jouer en virtuose sur la question de l’étanchéité afin de bénéficier de la fraîcheur naturelle. Sur trois niveaux dont deux caves enterrées de 180 m2 et 200 m2 pouvant accueillir 670 fûts, 1.124 m2 de surface de plancher pour la partie cuverie, deux cuveries de 190 m2 et 210 m2 (2.600 hl), le bâtiment fait 51 m de long sur 11,5 m de large. La construction de cette nouvelle cuverie dont le montant des travaux s’élève à 2.8 M€ était devenue nécessaire pour accueillir les vins du Domaine Armand Heitz, celle du centre-bourg de Chassagne ayant atteint ses limites.

les matériaux choisis répondent à l’impératif de sobriété et de naturel qui sont la philosophie du Domaine Armand Heitz. (Crédit : JDP.)

Mais elle est aussi un manifeste pour le couple, qui s’efforce, au travers de ses multiples activités (viticulture, élevage, maraîchage, restauration et accueil oenotouristique au Château de Mimande (71) acquis en 2022), de mettre en pratique des convictions tout à la fois ancrées dans le « bon sens paysan » du grand-père d’Armand, que dans les paroles de l’architecte Rudy Ricciotti - « L’architecture est un sport de combat », titre furieusement bourdieusien - ou « Playtime » de Jacques Tati, ou comme le résume Armand Heitz : « un équilibre harmonieux entre la nature et les choix de l’homme ».