Une pépinière, quatre générations
Viticulture. Depuis 1895 à Charcenne en Haute-Saône, la Pépinière Guillaume développe des plants de vigne pour les viticulteurs du monde entier qu’elle cherche à rendre plus résilient au changement climatique.
Il était une fois une crise du phylloxéra qui a ravagé les vignes françaises à la fin du XIXème siècle. Dans la foulée, Albert Guillaume commence à greffer la vigne en 1895. Les Pépinières Guillaume voyait le jour. « Il a découvert que la vigne résistait et que ses greffes marchaient. Il s’est peu à peu développé en expédiant ses plants partout en France grâce au chemin de fer » raconte Martine Delbos, troisième génération à diriger l’entreprise.
En 1950, déjà attachée à la viticulture française, la pépinière met l’accent sur la Bourgogne, la Champagne ou encore l’Alsace. Quand Martine Delbos prend le relais avec son frère et son mari, le trio se lance à l’international. « Nous étions petit mais nous avons fait preuve d’une certaine audace. Nous étions formés, avec un bon produit, une expertise et la capacité de s’exprimer en langues étrangères. » Aujourd’hui, la pépinière envoie le tiers de ses productions à l’étranger, principalement en Europe, mais aussi au Canada ou encore en Inde. « Nous travaillons principalement pour les viticulteurs français mais nous répondons aussi aux gens qui veulent faire de la qualité. »
S’adapter au besoin
Les Pépinières Guillaume dispose d’une gamme de 200 assemblages, greffe entre 12 et 15 millions de plants de vignes par an, exploite près de 40 hectares et affiche une spécialité pour le Pinot noir. « Nous avons hébergé une vigne de la fondation du Pinot noir, nous observons et cherchons à avoir un pinot noir plus tardif. »
L’entreprise étudie les effets du changement climatique pour développer un plant qui s’adaptera tout en donnant un vin de qualité. Tout au long de l’année, les Pépinières Guillaume, qui réalisent 16 millions d’euros de chiffre d’affaires, emploient 35 salariés mais ont recours à une centaine de saisonniers entre octobre et juin. « Notre métier intègre peu de mécanisation, il y a une dimension presque artisanale pour greffer, tailler, préparer le greffon… » détaille Martine Delbos qui s’apprête à prendre sa retraite pour laisser les rênes à la quatrième génération à la tête de la PME familiale.