Champagne / In Vino

Vitibanque : des banquiers experts dédiés 100% viticulture

Banque. La Caisse d’Épargne poursuit sa politique d’accompagnements ciblés et lance un dispositif national pour la filière viticole. En BFC, le pôle viticulture a déjà 10 ans d’existence.

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Photo de Frédérique Panouillot, Nicolas Balerna, Jérôme Ballet, Éric Fougère et Romain Coissard
Frédérique Panouillot, responsable de la filière viticole, marché des professionnels agriculture et viticulture, Nicolas Balerna, directeur de la banque de détail de la Caisse d’Épargne, Jérôme Ballet, président du directoire de la CEBFC, Éric Fougère, président du COS de la CEBFC et Romain Coissard, directeur du marché des professionnels viticulture à la CEBFC. (Crédit : JDP)

C’est tout naturellement depuis Beaune, épicentre des vins les plus renommés au monde, que la Caisse d’Épargne a choisi de lancer son dispositif national dédié à la viticulture.

Baptisé Vitibanque, il est déployé dans une dizaine de régions viticoles françaises dont naturellement la BFC : c’est en effet largement en s’appuyant « sur l’expertise et le retour d’expérience » de la Caisse d’Épargne Bourgogne Franche-Comté (CEBFC), qui revendique un portefeuille de 600 clients « de la petite exploitation familiale aux grands crus » que le groupe bancaire a pu bâtir ce nouveau produit.

Plus de 50 personnes le constituent – ils sont six pour la région BFC, en recrutement de deux personnes. « Ce sont des experts qui parlent le langage du vigneron ou des négociants, appuie Nicolas Balerna, directeur de la banque de détail du groupe Caisse d’Épargne, qui seront présents sur les exploitations, au plus près des lieux d’affaires. » Vitibanque ambitionne d’offrir « des produits adaptés qui vont au-delà du bancaire », assure-t-il encore.

Dispositifs spécifiques

Éric Fougère en témoigne. Président du Comité d’orientation et de surveillance de la CEBFC, ce directeur financier est membre du directoire de la maison Louis Latour et connaît bien les préoccupations actuelles des vignerons : transmission (et ses corollaires fiscaux, tout particulièrement en Côte-d’Or avec des prix du foncier démesurés), décarbonation de l’activité et ses enjeux d’investissement, sans oublier les aléas climatiques - l’annus horribilis 2021 et ses épisodes de grêle, le millésime 2022 exceptionnel et ses frais accrus de stockage et d’élevage… - qui nécessitent des produits bancaires spécifiques.

« Nous nous devons d’être adaptables, souligne Romain Coissard, directeur du marché des professionnels viticulture de la CEBFC qui revendique une « croissance à deux chiffres » de son secteur et une connaissance fine du terrain qui permet « proximité et réactivité » vis-à-vis des clients.

« Nous proposons ainsi un crédit vendanges pour faire face aux besoins de trésorerie dans cette période spécifique, des dispositifs pour les frais d’élevage et de vinification ou pour faire face aux aléas climatiques. » Sur le volet de la transmission, le groupe bancaire mettra à disposition des viticulteurs la compétence d’ingénieurs patrimoniaux.

Cela fait déjà dix ans que la CEBFC a créé son service dédié aux viticulteurs, dix ans que le groupe a pu mettre à profit pour faire naître Vitibanque en mettant toutes les chances de son côté pour peaufiner ce service et séduire de nouveaux clients.

« Je suis fana de notre système coopératif, conclut Jérôme Ballet, président du directoire de la CEBFC. Il permet le temps long, nous n’avons pas de pression de fonds de pension ». Reste que le groupe a clairement affiché son ambition : se placer sur le podium des établissements bancaires spécialistes du secteur.