125,4 M€ déployés en 2024 par l’Ademe en BFC pour 617 projets accompagnés
Région BFC. Pour la première fois, c’est à la préfecture de région à Dijon que l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), a présenté son bilan 2024 et ses perspectives pour 2025. Une réponse affirmée de l’État aux ténors de la droite qui contestent l’utilité de l’opérateur national pour la transition écologique.

Entre 2023 et 2024, l’Agence pour la transition écologique et la maîtrise de l’énergie (Ademe) en BFC a constaté une « explosion » du nombre de dossiers accompagnés dans la région. « Je suis frappé de l’engagement du monde économique dans la transition écologique », a d’ailleurs salué le préfet de la région BFC et de la Côte-d’Or Paul Mourier qui avait ouvert - et c’était une première - les portes de la préfecture pour présenter à la presse les chiffres du bras armé de l’État pour la mutation écologique. Une façon de réaffirmer la pertinence de l’agence, alors que son efficacité a été fortement remise en question par certains ténors de la droite, jusqu’au président du Sénat Gérard Larcher, alors que s’élaborait le débat budgétaire.
444,5 M€ Investis En Bfc
Dans le détail, Adrienne Krzakala, la directrice régionale de l’Ademe BFC a présenté les chiffres 2024. 617 projets ont été accompagnés et 125,4 M€ directement injectés par l’Ademe sur un montant total de 444,5 M€ investis en 2024 dans la transition écologique. 37,7 % des projets sont dans la filière bois-forêt (qui représente 24.000 emplois dans la région) ; 28,6 % dans le secteur de la chaleur renouvelable et 18,7 % pour le domaine de l’économie circulaire et le traitement des déchets. Les autres filières (décarbonation de l’industrie, accompagnement des démarches territoriales, hydrogène, tourisme, bâtiment) étant beaucoup trop marginales. Très concrètement, l’Ademe aura ainsi participé à hauteur de 268.900 € (soit 40 % de l’investissement total de 672.251 €) pour aider l’entreprise d’exploitation forestière de la Nièvre Bongard Bazot & Fils à acquérir une machine de bûcheronnage avec géolocalisation intégrée fonctionnant avec une huile biodégradable et pour digitaliser l’exploitation, ou encore à hauteur de 8,416 M€ pour la scierie Ducerf (Saône-et-Loire) pour la création d’une installation d’une centrale de cogénération à partir de biomasse bois. Citons aussi la création d’un réseau de chaleur renouvelable à Poligny (Jura) par Poligny Énergie, filiale d’Engie solutions : chaufferie biomasse, pompe à chaleur permettant de valoriser la chaleur fatale de la fromagerie Juraflore, 42 sous-stations alimentées et télégestion de l’ensemble. L’investissement est conséquent : 11,232 M€ sur lesquels l’Ademe s’engage à hauteur de 3,2 M€. Ce type de projet fournit chauffage et eau chaude à 976 logements tout en évitant le rejet de 2.325 tonnes de CO2/an.
Parallèlement, 41,8 M€ ont été dévolus par l’État à la décarbonation de l’industrie et des transports et au recyclage, et 15,2 M€ pour assurer le repeuplement forestier et équiper les sociétés sylvicoles dans le cadre de France 2030 en BFC.
Une Cop Régionale Comme Cadre
Les actions de l’Ademe s’inscrivent plus généralement dans la Cop (conférence des parties régionales), déclinaison régionale des accords de Paris et cadre de la planification écologique à l’échelle du territoire, actée en 2024. Deux dispositifs sont particulièrement mis en avant par l’agence : le programme Tete (Territoire engagé pour la transition écologique), qui rassemble 36 collectivités en BFC et le réseau Élus pour agir, qui compte 300 membres à ce jour. Si 2024 « a été une année clef pour la planification écologique territoriale, 2025 sera celle de la mise en oeuvre de la feuille de route », s’est félicité Paul Mourier, qui estime que « l’échelle pertinente de l’efficacité est celle au plus près des territoires ». Interrogé sur la viabilité de l’engagement écologique de l’État alors que la loi de programmation agricole a considérablement assoupli l’usage des intrants, par exemple, ou que la récente interdiction des polluants éternels a exclu le domaine des ustensiles de cuisson, le préfet a rétorqué que l’État faisait montre d’une « action résolue » avec un plan d’accompagnement « massif dans différents secteurs » en faveur de la transition écologique, mais que cette dernière devait être « pragmatique. Une écologie punitive n’est pas comprise. Elle doit s’inscrire dans la durée et tout n’est pas possible dans le même temps ».