2025 dans un climat incertain
Saône-et-Loire. Lors de ses voeux, le préfet du département Yves Seguy a fait le point sur l’activité économique, au diapason, nonobstant quelques bémols, des indicateurs nationaux.
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Yves Seguy a fait un large tour d’horizon de l’engagement de l’État en Saône-et-Loire, notamment dans le domaine économique. Le département n’échappant pas à un ralentissement de l’activité.
Devant une Marianne et en mouvement, au pied de la roche de Solutré et au bord de la Saône, « montrant l’implication de l’État dans le territoire », qui accompagnera désormais la communication de l’État, Yves Seguy entouré par ses préfets d’arrondissement a déroulé un large état des lieux à l’occasion de ses vœux à la presse. Peut-être l’État avait-il un message à faire passer en la matière mais le préfet a d’abord longuement insisté sur les efforts menés en matière de sécurité : déploiement de nouvelles casernes de gendarmerie, cybersécurité... Pas inutile quand, quelques jours plus tard, des épisodes de violence urbaine ont été déclenchées dans le quartier des Saugeraies à Mâcon conduisant aux dégradations de plusieurs bâtiments municipaux, un premier bilan faisant apparaître trois bâtiments publics dégradés, sept véhicules légers incendiés, une pelleteuse ainsi que des poubelles brûlées, et trois véhicules de police endommagés
Défaillances en hausse
Yves Seguy ne s’en est pas caché, la conjoncture économique se dégrade et le climat politique incertain n’arrange rien. Le département a ainsi enregistré une hausse significative des défaillances d’entreprise : 459 en un an, soit + 23 % par rapport à 2023. L’État ne reste pas inactif et un comité départemental d’examen des difficultés des entreprises (Codefi) s’est tenu le 21 octobre pour mettre en place des mesures de soutien. Les secteurs du BTP, de l’agroalimentaire et des transports connaissent des difficultés croissantes, sans oublier l’agriculture, évidemment centrale en Saône-et-Loire et qui fait l’objet d’un suivi particulier. Yves Seguy a néanmoins estimé que le territoire faisait preuve de résilience grâce à des projets industriels ambitieux. Certains indicateurs sont encore rassurants à l’image du taux de chômage qui est sensiblement inférieur (6,7 % au dernier trimestre) à la moyenne nationale (7,4%), et le bassin mâconnais plus particulièrement n’est pas loin du plein-emploi. La réindustrialisation est au coeur des stratégies. Plusieurs friches ont été identifiées et un accompagnement aux porteurs de projet (ingénierie et financement) a été mis en place : les sites stratégiques sont Lucy à Montceau-les-mines dédié aux industries vertes, ou Nordeon à Chalon-sur-Saône. Metroz Arrière SEB à Tournus et S2p à Dompierre-les-Ormes se destinent à l’artisanat et aux activités mixtes. Une étude de réhabilitation est en cours à Digoin, incluant la faïencerie.
Le département compte aussi sur la dynamique autour des métiers du nucléaire. La souveraineté énergétique est redevenue une priorité vu le contexte géopolitique et la Saône-et-Loire joue un rôle clef dans la transition et la limitation de la dépendance aux énergies fossiles avec son « couloir de l’énergie ».
Miser sur le nucléaire
Le territoire est un pilier de la filière nucléaire française avec évidemment Framatome et ses 3.000 salariés mais aussi Industeel (740 salariés) et un réseau de 70 sous-traitants. Le pôle de compétitivité Nuclear valley regroupe 375 adhérents nationaux dont 45 locaux. Et la dynamique va se poursuivre : Framatome est en cours d’agrandissement à Saint-Marcel pour accroître la production d’EPR et développe la forge du Creusot pour la production de pièces lourdes. D’autre part, l’usine Jimmy dédiée à la fabrication de microréacteurs nucléaires générera 300 emplois et contribuera à la décarbonation industrielle.