739 millions d’euros de fonds européens alloués à la région BFC sur la période de 2021 à 2027

Dans le cadre d’une tournée nationale visant à mettre en avant l’apport des fonds européens au développement des territoires, Valérie Drezet-Humez, représentante de la commission européenne en France était en Bourgogne Franche-Comté du 5 au 7 mars. Elle a visité, de Belfort à Dijon en passant par Pontarlier et Besançon, des projets emblématiques de la région liés à la compétitivité, l’industrie, l’environnement ou encore la santé. « Outre l’aspect de visibilité de l’action de l’Europe au cœur des territoires, cette tournée a aussi vocation à faire remonter les problématiques rencontrées par les entreprises et les institutions dans leur appropriation des nombreux dispositifs d’aides européens mis à leur disposition. Ces signaux d’alerte, quand ils deviennent convergents d’un site à l’autre, sont des outils précieux qui nous aident à prendre des décisions notamment en matière de modification d’une loi. Cela nous permet de ne pas faire de la politique hors sol », plaide Valérie Drezet-Humez.

La première étape du voyage de la représente de la commission européenne en BFC s’est déroulé, mardi 5 mars, à l’antenne Alstom transport de Belfort. Alstom a lancé une feuille de route hydrogène ambitieuse soutenue au titre des Projets importants d’intérêt européen commun (PIIEC). Le projet d’Alstom s’inscrit dans l’objectif de concevoir les futurs matériels roulants « zéro émission » intégrant des nouveaux systèmes de propulsion et de génération d’énergie (piles à combustible à hydrogène, batteries, convertisseurs, stockage d’hydrogène). Cela répond à l’objectif européen d’emplois durables et d’indépendance énergétique. Toujours sur l’écosystème du Nord Franche-Comté, l’Europe accompagne Faurecia, du groupe Forvia sur les sites de Bavans et d’Allenjoie (25). Ainsi, le projet Historhy Next, bénéficiant de financements NextGEN à hauteur de 213 millions d’euros, consiste à produire des systèmes de stockage d’hydrogène en grande série, tout en maintenant un niveau de qualité élevé, afin de diminuer les coûts de production. La réduction des prix étant une condition indispensable à l’adoption de la technologie hydrogène pour la mobilité, le transport et les applications stationnaires.

Valérie Drezet-Humez s’est ensuite rendue dans les locaux du pôle de compétitivité Véhicule du futur à Étupes (25). Cette entité qui compte 500 membres vise « à stimuler l’innovation sur des projets collaboratifs liés aux véhicules et à la mobilité du futur, à améliorer la performance industrielle et économique des entreprises de cette filière, à les soutenir dans leur développement et leur croissance et à accompagner la montée en compétences des équipes, précise Clotilde Nadé, responsable de la cellule Europe du Pôle véhicule du futur (PVF).

Avec six projets européens en cours impliquant 70 partenaires et 17 pays, nous enregistrons une forte croissance de nos activités Europe au sein du PVF. Nous pouvons par exemple citer Erasmus + sur le déploiement de centres professionnels d’excellence hydrogène, les Interreg “Espace Alpin mobilité lourde hydrogène”, “Europe Nord-Est” sur la formation au métier de l’’hydrogène, “Grande Région” sur le déploiement de la mobilité électrique et les euroclusters sur la résilience à la double transformation de la filière transport et mobilité et “Resist” pour soutenir les TPE, PME et start-up de la mobilité dans leur processus de transition énergétique. Ces programmes accompagnent 43 entreprises régionales à hauteur d’1,4 million d’euros ».

« Nous pouvons également évoquer le cas de Dedihcated BFC. Un outil unique en France qui met en synergie le fonds Digital Europe et les fonds Feder régionaux, ajoute Laurent Volle, directeur CCI International BFC à la CCI BFC. Porté par le PVF ce dispositif, qui bénéficie d’une enveloppe de 3,7 millions d’euros sur trois ans, réunit 13 partenaires qui mettent en commun leur savoir-faire et leur expertise dans des projets de digitalisation des entreprises ».

Entreprises, tourisme, culture, santé et site naturel

Dernière halte du Nord Franche-Comté, l’entreprise Métalhom à Brogniard (25) est un autre exemple d’accompagnement réussi de l’Europe dans la croissance de cette société locale spécialisée dans la fabrication de composants métalliques à forte valeur ajoutée pour les domaines du nucléaire, du bâtiment, du ferroviaire, de l’industrie pétrolière ou encore de l’armement. « Métalhom, fondé par Gilles Devillers, a débuté son activité en septembre 2013 avec une dizaine de salariés, aujourd’hui nous avons 115 collaborateurs en CDI et nous embauchons une trentaine de personnes par an. Nous réalisons un chiffre d’affaires de 56 millions d’euros avec entre trois à cinq millions d’euros d’investissements par an. Afin, nous avons participé, à notre échelle, à la relocalisation de compétences perdues depuis 30 ans par la France dans des pays lowcost, explique Hélène André, directrice industrielle du groupe Métalhom. Nous traitons plus de 33.000 tonnes d’acier par an sur un foncier de 100.000 mètres carrés. Depuis nos débuts, nous avons investi plus de 20 millions d’euros dans notre outil industriel ». Métalhom a été soutenue par l’Union européenne au travers du fonds Feder et FSE à hauteur de 897.000 euros, dans le cadre de son développement et son orientation vers une industrie 4.0 (acquisition de centre d’usinage, de deux plieuses, de deux laserset, logiciels intégrés aux lasers).

Le mercredi 6 mars, Valérie Drezet-Humez s’est rendue à La Saline royale d’Arc-et-Senans (25) qui a bénéficié de 4,4 millions d’euros de React-EU, fonds exceptionnel destiné à relancer la dynamique touristique face aux conséquences de la crise Covid et de 805.000 d’euros Interreg pour sa transition numérique, la pérennisation d’emplois touristiques ainsi que la sensibilisation à la protection de l’environnement. La journée s’est poursuivie sur le site de la tourbière de Frasne (25) qui a bénéficié de huit millions d’euros du programme « Life Tourbière Jura » et s’est achevée à Pontarlier par une conférence publique sur l’action de l’Union européenne.

Le jeudi 7 mars a été occupé par la visite du jardin des sciences au campus Bouloie-Temis de Besançon qui a reçu de l’Europe une enveloppe de 860.000 euros de fonds Feder pour la construction de nouvelles serres, ainsi que par celle du CHU de Dijon Bourgogne soutenu à hauteur de 4,8 millions d’euros pour la création du nouveau bâtiment Bocage Central Nord Est et d’un peu plus de deux millions d’euros dans le cadre du projet « Centres hospitaliers, équipements et consommables pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 ».