Collectivités

À Chenôve, une forêt comestible au pied des immeubles

Écologie. Avec la forêt comestible urbaine, l’association Pirouette-Cacahuète prépare aux grands enjeux environnementaux.

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Cécile Artale, présidente de l’association Pirouette Cacahuète JDP

Dans le quartier Herriot à Chenôve, au pied des HLM, les grandes pelouses vides ont laissé place à une drôle de forêt. En partant du concept et avec l’assistance de Fabien Desjours, créateur du Jardin-Forêt de la Forêt Gourmande en Bresse, l’association Pirouette Cacahuète a initié un nouveau type d’aménagement urbain qui place l’habitant au coeur du dispositif. Pour Cécile Artale, présidente de l’association il s’agissait de créer « un lieu de biodiversité pour répondre aux enjeux climatiques et à la sensibilisation à l’environnement » mais aussi de « co-construire un projet avec et au service des habitants en allant faire du porte à porte et en organisant des ateliers participatifs ».

Le projet, lancé via une convention avec la municipalité de Chenôve, pour un coût d’investissement et d’organisation de 50.000 euros est une première dans le département : « Nous avons conçu des espaces avec les habitants du quartier mais aussi d’autres quartiers de la ville. Nous les avons adapté aux demandes, par exemple en construisant de grandes tables de pique-nique pour répondre aux grandes familles. Et ce sont les élèves des écoles qui ont planté les 160 variétés et des jeunes du comité pour le développement de l’espace pour le jeu (Codej) qui ont construit les plessis, et d’ajouter avec fierté : l’un d’eux est ensuite parti faire une formation en aménagement paysager ! ».

Un bilan positif

Après deux années de recul, le premier bilan est positif : « Les habitants se retrouvent ici avec plaisir. Nous organisons tous les mercredis après-midi des ateliers cuisine et des animations. Le recul nous permet aussi de savoir quelles sont les variétés qui sont prisées par les habitants, celles qui sont le moins intéressantes sur un plan gustatif ». Mais derrière le projet de végétalisation et de « vivre ensemble » défendu par le concept se cache aussi un autre enjeu : celui de la consommation.

Après ce coup d’essai, mais aussi la végétalisation de cours d’écoles, l’association s’attaque désormais aux communes rurales au travers du dispositif « Osons la nature », dans le cadre de Silène, un programme initié par la Communauté de communes de Gevrey-Chambertin et de Nuits-Saint-Georges et dont Saulon-La-Chapelle fera office de commune pilote.

« L’objectif est d’expliquer la biodiversité, de promouvoir les forêts comestibles et parler des adaptations qui seront nécessaires pour répondre aux enjeux climatiques, détaille Cécile Artale avant de conclure : nous savons qu’il existe 35.000 variétés comestibles dans la nature et que dans toute l’histoire de l’humanité, nous en avons consommé environ 7.000. Il y a donc encore beaucoup de choses à découvrir ».