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Agriculture : Fesneau fait le fier à la foire

Évènement. La 100e édition de la Foire de Dijon a été inaugurée en grande pompe par le maire François Rebsamen, ce mercredi 1er novembre, en présence du président du conseil départemental de Côte-d’Or, François Sauvadet et en invité d’honneur le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau.

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Photo de Marc Fesneau et François Rebsamen
Marc Fesneau, ministre de l’agriculture et François Rebsamen, maire de Dijon, à la scène des chefs de la Foire de Dijon. Ici, la cheffe Blanche Loiseau confectionne le fameux poulet Gaston-Gérard. (Crédit : JDP)

C’est un trio inédit qui déambulait ce 1er novembre dans les allées de la Foire internationale et gastronomique de Dijon : François Rebsamen, maire de la ville, François Sauvadet, président du conseil départemental de Côte-d’Or et Marc Fesneau, ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, suivis de près par Franck Robine, préfet de la Côte d’Or.

Portée pour la première fois par la Société publique locale (SPL) Dijon Bourgogne Events, la foire est bien sûr l’occasion de promouvoir un territoire fortement engagé dans la relocalisation de l’alimentation.

« Nous partageons avec le ministre le combat de la souveraineté alimentaire dans un contexte de crise et de marchés perturbés, rappelle François Sauvadet. L’élevage en Côte-d’Or est un élevage vertueux ; l’enjeu est de territorialiser au maximum pour que la valeur ajoutée se fasse au plus près du consommateur ».

Symbole fort de cette ambition affirmée, le stand « Savoir-faire 100% Côte-d’Or », inauguré pour l’occasion, met à l’honneur l’agriculture et les talents locaux.

« Il est important de donner de la fierté aux agriculteurs dans un pays qui a parfois tendance à dénigrer son agriculture, déclare Marc Fesneau. Les foires sont les lieux de cette fierté retrouvée et réaffirmée. Je voudrais saluer l’engagement des collectivités de faire en sorte que la souveraineté alimentaire ne soit pas un vain mot, poursuit-il, il faut que l’on soit fiers de notre agriculture, c’est ça que je suis venu porter ».

En pleine crise du bio

Malgré le déblocage de 60 millions d’euros d’aides d’urgence de l’État en faveur des agriculteurs de la filière bio, Marc Fesneau constate « une crise de croissance très forte qui peut, certes, “nous tuer”, mais qui peut aussi nous permettre de tirer des exemples pour essayer de sauver ceux qui sont en difficulté. Il faut penser un marché que l’on doit stabiliser ».

Cela se traduit également par la sensibilisation de l’opinion publique à ces enjeux : « Il y a aussi un problème d’exposition vis-à-vis du consommateur, observe le ministre de l’Agriculture. Dans les grandes surfaces, on sait que l’exposition mène à la vente ; il faut donc permettre aux consommateurs de considérer plus naturellement les solutions bio, et tuer l’idée préconçue que le bio est un produit cher, pour les riches ».

Cette orientation de la demande publique vers le bio s’opère notamment par le biais des cantines scolaires – dont celles du territoire ont un rôle proactif, souligne François Rebsamen –, dans l’idée que « les habitudes alimentaires faites à la cantine influent sur les habitudes prises à la maison », selon Marc Fesneau.

« Un problème en BFC »

« Sur la période de 12 à 24 mois que nous avons sous les yeux, le sujet c’est que le minimum d’agriculteurs se déconvertissent. Or, je crains ce risque », avoue le ministre. Cela fait par ailleurs écho aux difficultés régionales d’assumer la responsabilité du fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), qui devrait permettre l’installation de nouveaux agriculteurs dans l’objectif de renouvellement du secteur.

« Il y a de très graves problèmes en Bourgogne-Franche-Comté et c’est la seule région qui est dans cette situation, déplore Marc Fesneau. Le gouvernement est prêt à remettre des moyens supplémentaires pour instruire un certain nombre de dossiers, mais il faut qu’en face il y ait une exigence réciproque. Il n’est pas acceptable que des jeunes ne puissent pas s’installer car ils attendent l’accusé de réception d’un dossier, on ne peut pas vivre dans un pays comme ça. On va essayer de trouver un chemin avec la région BFC, il faut qu’on en sorte ».