Anost perd la moitié de son eau potable
Réseaux. À l’instar de 170 autres communes en France, le taux de fuite des réseaux de la commune est supérieur à 50 %. Une subvention de l’État décrite dans le « Plan eau » devrait l’aider à lutter contre les fuites.
![Photo de Louis Basdevant](local/cache-gd2/a6/6cf864521abb1fed8756091ad4d6f7.jpg?1713429182)
Au moment même où assurer la ressource en eau devient un véritable challenge et une préoccupation majeure sur le territoire, le Président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé fin mars dernier, lors d’un déplacement à Savines-le-Lac dans les Hautes-Alpes, que le gouvernement allait mettre en place un « Plan Eau » constitué d’une cinquantaine de mesures.
Objectif ? Mieux gérer les réserves, observer plus de sobriété et réduire le gaspillage. Le chef de l’État a aussi précisé qu’une enveloppe annuelle de 180 millions d’euros serait allouée à 170 communes qui sont autant de « points noirs » prioritaires.
Cette subvention les aidera à identifier leurs problèmes et à lutter contre les déperditions d’eau évaluées à plus de 50% sur les réseaux de distributions contre 20% tolérés. En BFC, douze communes sont concernées par cette annonce dont le village d’Anost, dans le Morvan, en Saône-et-Loire.
200.000 euros déjà investis
Le maire d’Anost, Louis Basdevant reconnaît que le taux de fuite de sa commune est « un problème majeur et qu’effectivement près de 50% de l’eau potable venant du réservoir d’eau disparaît dans la nature. »
![Photo d'eau potable](local/cache-gd2/5a/e766ba49b93ab20d7d34b4a19ccb99.jpg?1713429184)
S’il se réjouit d’entrer dans le cadre du dispositif national, il précise immédiatement : « Nous luttons depuis des années contre ces fuites d’eau. Nous sommes très concernés par ce problème. Actuellement, nous sommes en train de chiffrer le coût de la canalisation à remplacer sur les hameaux de Dront et de la Bussière. »
Il poursuit : « Cette subvention nationale va évidemment nous aider et permettre de booster les travaux actuellement engagés. Identifier les déperditions et les résorber est une entreprise extrêmement onéreuse. »
Et de préciser : « Ces trois dernières années, on a investi 200.000 euros subventionnés à 50% pour renouveler les canalisations. »
Les canalisations des années 1950-60 ont été construites en amiante ciment. Un matériau sans dangerosité pour les consommateurs, mais particulièrement fragile, d’autant plus en cas de sécheresses répétées et prolongées, comme cela a été le cas ces dernières années ; des mouvements de terrain peuvent alors générer des fissures plus ou moins importantes.
Parfois, ces écoulements apparaissent sous forme de « goutte à goutte », ce qui rend leur identification moins aisée. Et intervenir sur le réseau est complexe, d’autant que ce dernier est étendu : 25 kilomètres pour 547 branchements.
« Nous avons bien sûr installé des capteurs de secteurs afin de repérer les failles. Lorsque nous procédons à de nouveaux travaux, nous utilisons du PVC, un matériau bien plus souple et plus résistant aux mouvements de terrain que l’amiante-ciment », explique Louis Basdevant.
Alors, oui, l’annonce du chef de l’État est une bonne mesure. Cependant, le maire de la cité des galvachers souligne qu’à ce jour « la commune n’a toujours rien reçu. Nous n’avons aucune nouvelle et nous ignorons concrètement comment nous allons réellement pouvoir en disposer. » À suivre donc…