Aproport va vous faire préférer…le train
Transports. Le gestionnaire du port de Mâcon, devenu plateforme multimodale (eau-fer-route) a décidé d’accélérer la cadence sur le transbordement de fret ferroviaire. Un sixième départ hebdomadaire vers Calais et l’ouverture d’une liaison vers Barcelone s’annoncent.
Le ballet régulier de camions trahit l’évidence : le port de Mâcon est devenu un point de départ stratégique du fret ferroviaire. Aproport (émanation de la CCI Métropole de Bourgogne, gestionnaire des ports de Mâcon, Chalon et Pagny) est aujourd’hui le deuxième Hub sur le bassin fluvial Rhône-Saône, fruit d’une orientation très claire vers le multimodal.
Ainsi, chaque jour, du mardi au samedi, un train « arrive à 10 heures et repart à 22 heures » en direction de Calais, explique Stéphane Trouillet, directeur d’exploitation. Aproport a la responsabilité de charger et décharger les remorques et de tracter le convoi (qui peut mesurer 700 m soit 46 remorques !) jusqu’à la gare de Mâcon avec ses propres moyens humains et matériels avant qu’il ne prenne la direction du Nord. Le bon taux de remplissage a convaincu le gestionnaire d’ajouter un sixième trajet, le lundi.
Une autre liaison est assurée quatre fois par semaine vers l’Allemagne (Worms) et l’Europe de l’Est via Chalon. Devenue entrepreneur ferroviaire, Aproport peut aussi désormais rayonner régionalement pour aller récupérer des remorques à Ambérieux, à Lyon, etc. et ainsi faciliter l’accès des transporteurs à l’autoroute ferroviaire.
Multimodal… multi-avantages
Ce développement du ferroutage est rendu possible par l’investissement de certains transporteurs - et notamment l’incontournable Alainé - dans des remorques dites P 400, spécialement renforcées pour leur pose et dépose (elles pèsent jusqu’à 44 tonnes) sur le train. Le fret ferroviaire, aussi rapide que la route, présente de nombreux avantages, en premier lieu environnemental, puisqu’un train de marchandises émet 9 fois moins de CO2 qu’un camion à poids égal transporté ; mais aussi de répondre à la pénurie de chauffeurs routiers.
Aproport qui avait largement investi (850 000 €) dans le matériel (reach steacker, tracteur portuaire) et l’aménagement du terminal de ferroutage, va poursuivre ses efforts en agrandissant l’espace réservé au chargement des remorques. Des travaux coûteux qui permettront d’augmenter la cadence. « On va travailler plus de longueur de train, cela signifie aussi passer au travail de nuit et embaucher plus de personnel », anticipe Stéphane Trouillet. L’ouverture de la liaison vers Barcelone est prévue pour le second semestre 2024. « Nous sommes à 20 000 remorques par an, un chiffre en progression constante. Nous visons 25 000 pour l’an prochain. »
Un changement de braquet qui se traduit par un appel aux investisseurs, publics ou privés, à intégrer la SAS BFC multimodal, pour amplifier la stratégie « 1 port, 3 quais » et viser la neutralité carbone des chaînes logistiques. Une rencontre est prévue à cet effet le 3 octobre sur le site de Pagny.